Il révèle (je cite) que l'idée de mettre en scène un opéra l'a "effleuré" lorsqu'il tournait son deuxième film. C'était il y a presque trente ans. Jacques Audiard en est désormais à dix longs-métrages, une oeuvre assez riche pour ne plus être comparée à celle de son père Michel. Heureusement ! Je crois bien qu'un tel parallèle n'est guère possible...
C'est un fait: je n'étais pas vraiment décidé à aller voir Emilia Pérez. Je savais qu'en mai, le Festival de Cannes avait réservé un accueil favorable à ce dixième long "jacques-audiardien", reparti avec le Prix du jury et un Prix d'interprétation pour chacune des quatre actrices. Mais, malgré cela, cette histoire de transidentité sur fond de cartel m'inspirait plutôt une méfiance... que j'ai finalement laissée de côté !
C'est un fait: je n'étais pas vraiment décidé à aller voir Emilia Pérez. Je savais qu'en mai, le Festival de Cannes avait réservé un accueil favorable à ce dixième long "jacques-audiardien", reparti avec le Prix du jury et un Prix d'interprétation pour chacune des quatre actrices. Mais, malgré cela, cette histoire de transidentité sur fond de cartel m'inspirait plutôt une méfiance... que j'ai finalement laissée de côté !
Bien m'en a pris: j'ai vu un film incroyable. Je ne sais encore s'il finira parmi mes tops de l'année, mais je peux dire que la pleine puissance du cinéma s'exprime dans ce fascinant spectacle, au lyrisme certain. Quelques mots du sujet: Rita, une jeune avocate mexicaine, s'en veut d'avoir fait acquitter un assassin et, sitôt le procès fini, est contactée par le chef d'un groupe de narcotrafiquants pour une nouvelle mission. Son double objectif est désormais de permettre à Manitas Del Monte d'émigrer et, au préalable, de rencontrer un spécialiste de la chirurgie esthétique qui lui garantira de devenir ce qu'il veut être: une femme. C'est invraisemblable, sans doute. Et pourtant, j'ai accepté d'y croire !
Film d'un homme orienté vers les femmes, Emilia Pérez livre un récit de rédemption comme je n'en avais encore jamais connu jusqu'alors. Citer toutes ses influences, en plus de ses qualités, serait fastidieux et, au surplus, risquerait de vous gâcher le plaisir de la découverte. Bravo aux comédiennes et d'abord à la fabuleuse Karla Sofia Gascón. Avec (et grâce à) elle, Zoe Saldaña, Selena Gomez et Adriana Paz forment un quatuor mémorable. Il est vrai aussi qu'une mise en scène remarquable met en lumière leur formidable travail à toutes. Waouh !
Film d'un homme orienté vers les femmes, Emilia Pérez livre un récit de rédemption comme je n'en avais encore jamais connu jusqu'alors. Citer toutes ses influences, en plus de ses qualités, serait fastidieux et, au surplus, risquerait de vous gâcher le plaisir de la découverte. Bravo aux comédiennes et d'abord à la fabuleuse Karla Sofia Gascón. Avec (et grâce à) elle, Zoe Saldaña, Selena Gomez et Adriana Paz forment un quatuor mémorable. Il est vrai aussi qu'une mise en scène remarquable met en lumière leur formidable travail à toutes. Waouh !
Résultat: on n'est effectivement pas loin d'un opéra sur grand écran. Et ce d'autant que le film est en grande partie mis en musique, chanté et dansé. Que dire ? Ce choix est à la fois surprenant et épatant d'efficacité. C'est un moyen de transport idéal pour les émotions. Attention: je ne saurais vous garantir que vous en vivrez de belles. Soyez simplement sûrs que ce n'est pas tous les jours que le cinéma français se montre aussi ambitieux - et que cela vaut donc le détour. Je pressens une moisson de César et note que cet opus a été choisi pour représenter la France aux Oscars: à suivre, le moment venu. D'ici là, la fin de l'année pourra sûrement nous offrir d'autres pépites !
Emilia Pérez
Film français de Jacques Audiard (2024)
Au rayon des comédies musicales, je place le film à côté d'Annette. C'est une vraie leçon de cinéma administrée par un cinéaste virtuose que je n'avais plus senti aussi bien inspiré depuis un bon moment. Jacques Audiard a 72 ans et la douce folie d'un cinéaste débutant. Vous ne le connaissez pas encore ? Je vous conseille Sur mes lèvres. Et peut-être, dans la foulée, Les frères Sisters ! Vous serez surpris...
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Pour conclure, je laisse la parole à d'autres...
Vous verrez: Pascale et Princécranoir ont (beaucoup) aimé le film. Dasola, elle, s'est ennuyée et parle de déception. Goûts et couleurs...
Comment s'ennuyer, j'en suis encore stupéfaite.
RépondreSupprimerRenouveler le cinéma quand on pense que peut-être on a fait le tour de la question, c'est très fort. Il sera à n'en pas douter sur mon podium, peut-être supplanté par Les graines du figuier sauvage qui m'a mise KO.
Je ne sais pas si cela révolutionne le cinéma, mais c'est l'un des films marquants de l'année, c'est sûr.
RépondreSupprimerJe n'ai pas (encore ?) vu "Les graines du figuier sauvage" et je ne sais pas si je vais avoir le temps. Espérons...
J'ai dit renouveler dans le sens proposer quelque chose de différent, pas révolutionner quand même.
RépondreSupprimerLe figuier me semble indispensable pour un podium où il ne manque rien :-)
Mes excuses : j'avais mal lu et je me suis emballé. Je vais voir pour le film iranien...
RépondreSupprimerJe n'insisterai pas si je n'étais pas convaincue que tu aimerais BEAUCOUP le figuier.
RépondreSupprimerYa pas de problème pour la révolution, j'ai juste voulu préciser pour que tu ne crois pas que je dis n'importe quoi.
Ce n'est pas mon genre 😂
Je vais voir si je trouve une place pour cet arbre iranien. C'est tendu niveau timing...
RépondreSupprimerEffectivement, ce n'est pas ton genre de raconter des salades. Je suppose que tu préfères les manger.