L'Algérie est un pays que j'aimerais découvrir. Cette curiosité que j'ai pour elle s'apaise parfois devant un écran, mais cela reste insuffisant pour combler toutes mes attentes. Bon ! Même s'il s'agit d'un film franco-belge, je suis malgré tout content de vous parler de Houria. Bien heureux, en fait, d'avoir à nouveau pu traverser la Méditerranée.
Houria ? C'est le prénom d'une jeune femme de ménage, que le film présente en outre comme une danseuse franchement talentueuse. Déterminée à rester dans son pays, elle peut joindre les deux bouts grâce à une activité clandestine: le pari sur des combats de béliers ! Oui, mais voilà... un soir où elle a emporté la très grosse somme qu'elle espérait obtenir, l'organisateur du jeu est accusé de tricherie. Houria est agressée par un homme qui la laisse inconsciente au pied d'un grand escalier urbain. Elle se réveille finalement dans un hôpital. Peut-être l'aurez-vous deviné: nous allons suivre sa "reconstruction". Un parcours qui peut vous sembler balisé, mais que son cadre algérien rend foncièrement original, puisqu'inscrit dans ce contexte étranger que nous ne connaissons qu'assez mal. Il y a là une vision féministe des choses, mais pas seulement. On découvre l'état de la société algérienne et ce qu'il peut rester des stigmates de son passé récent...
Mon titre vous l'a laissé entendre: l'un des aspects très intéressants du scénario de Houria est qu'il parvient à transcender l'anecdote individuelle pour atteindre alors une certaine dimension collective. J'imagine d'ailleurs que ce n'est qu'ensemble que les Algérien(ne)s pourraient éventuellement "s'en sortir", à condition de dire les maux qui les affligent et d'aller de l'avant, sans plus compter sur le soutien forcément ambigu de l'ancienne puissance colonisatrice française. Pour cela, il leur faudra sans doute briser le silence: à vous de voir comment le film fait aussi de nous les témoins d'un certain mutisme. De mon côté, je voudrais saluer la très grande performance d'actrice réalisée par Lyna Khoudri, l'âme battante de ce beau film sensible. J'avais déjà apprécié cette comédienne auparavant et elle fait mieux que confirmer les espoirs placés en elle, atteignant ici un niveau d'intensité inégalé - de quoi espérer pour elle un avenir professionnel radieux. Le reste de la distribution brille également, Rachida Brakni et Amira Hilda Douaouda en tête. J'insiste: il faut soutenir ce cinéma.
Houria
Film franco-belge de Mounia Meddour (2023)
Nous avons de fait de la chance de pouvoir voir un tel long-métrage. Bien qu'il y dispose d'un visa d'exploitation et soit en outre soutenu par le ministère algérien de la Culture, Papicha, le premier des opus de la réalisatrice, n'est pas sorti dans les salles de son pays d'origine. Nous, en France, on en a vu d'autres comme Inland ou Le repenti. Les représentations fortes d'une nation encore en profonde mutation !
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Vous aimeriez lire un autre avis ?
C'est possible, bien sûr, en vous rendant par exemple chez Pascale.
Houria ? C'est le prénom d'une jeune femme de ménage, que le film présente en outre comme une danseuse franchement talentueuse. Déterminée à rester dans son pays, elle peut joindre les deux bouts grâce à une activité clandestine: le pari sur des combats de béliers ! Oui, mais voilà... un soir où elle a emporté la très grosse somme qu'elle espérait obtenir, l'organisateur du jeu est accusé de tricherie. Houria est agressée par un homme qui la laisse inconsciente au pied d'un grand escalier urbain. Elle se réveille finalement dans un hôpital. Peut-être l'aurez-vous deviné: nous allons suivre sa "reconstruction". Un parcours qui peut vous sembler balisé, mais que son cadre algérien rend foncièrement original, puisqu'inscrit dans ce contexte étranger que nous ne connaissons qu'assez mal. Il y a là une vision féministe des choses, mais pas seulement. On découvre l'état de la société algérienne et ce qu'il peut rester des stigmates de son passé récent...
Mon titre vous l'a laissé entendre: l'un des aspects très intéressants du scénario de Houria est qu'il parvient à transcender l'anecdote individuelle pour atteindre alors une certaine dimension collective. J'imagine d'ailleurs que ce n'est qu'ensemble que les Algérien(ne)s pourraient éventuellement "s'en sortir", à condition de dire les maux qui les affligent et d'aller de l'avant, sans plus compter sur le soutien forcément ambigu de l'ancienne puissance colonisatrice française. Pour cela, il leur faudra sans doute briser le silence: à vous de voir comment le film fait aussi de nous les témoins d'un certain mutisme. De mon côté, je voudrais saluer la très grande performance d'actrice réalisée par Lyna Khoudri, l'âme battante de ce beau film sensible. J'avais déjà apprécié cette comédienne auparavant et elle fait mieux que confirmer les espoirs placés en elle, atteignant ici un niveau d'intensité inégalé - de quoi espérer pour elle un avenir professionnel radieux. Le reste de la distribution brille également, Rachida Brakni et Amira Hilda Douaouda en tête. J'insiste: il faut soutenir ce cinéma.
Houria
Film franco-belge de Mounia Meddour (2023)
Nous avons de fait de la chance de pouvoir voir un tel long-métrage. Bien qu'il y dispose d'un visa d'exploitation et soit en outre soutenu par le ministère algérien de la Culture, Papicha, le premier des opus de la réalisatrice, n'est pas sorti dans les salles de son pays d'origine. Nous, en France, on en a vu d'autres comme Inland ou Le repenti. Les représentations fortes d'une nation encore en profonde mutation !
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C'est possible, bien sûr, en vous rendant par exemple chez Pascale.
J'ai été, comme tu sais moins emballée, parce que la joliesse dans les voilages blancs et la "sororité" (après bienveillance et résilience : LE nouveau mot à la mode) systématique m'ont semblé too much. L'abandon de l'avocate militante, la disparition de l'agresseur, la figure des hommes sous forme de sketche, le "survolage" du rôle de Rachida... plein de choses me font penser que la réalisatrice s'éparpille et livre une fois encore un film inabouti.
RépondreSupprimerMais Lyna Khoudri fait partie des quelques actrices qui émergent. Elle est formidable ici encore et la plus merveilleuse Constance Bonacieux de tous les temps ailleurs (sans son vieux mari...).
Je comprends ton point de vue, mais quand je vois qu'un tel film a du mal à être produit en Algérie, au grand dam de la réalisatrice, je me dis qu'il est encore important qu'il puisse exister, avec ses imperfections. Et Lyna Khoudri emporte tellement le morceau à mes yeux que le reste est finalement tout à fait acceptable ! Dommage d'ailleurs que la bande-annonce en montre tant, car la scène finale a tout de même un bel impact qui mériterait d'être laissé un peu en surprise pour les spectateurs...
RépondreSupprimerPS: j'hésite encore à aller voir "Les trois mousquetaires", mais je me dis que j'ai le temps et qu'il vaut mieux que je consacre mes moments cinéma à d'autres films plus fragiles.
Les BA sont de plus en plus insupportables,mal faites et en disent trop mais un ami cinéphile me disait que d'après un article, cela correspond à la volonté des spectateurs qui veulent savoir ce qu'ils vont voir avant de l'avoir vu...
RépondreSupprimerActuellement je vois la BA de Burning days, très mystérieuse et j'ai très envie de voir le film. Par contre le film sur les enfants et l'Epahd dont j'ai oublié le titre, intégralement raconté dans la BA, ce sera sans moi.
Et franchement tu devrais voir les 3 mousquetaires.
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