Sa femme est morte dans un accident de voiture. Arrivé au terme d'une longue rééducation, Samuel ne veut pas reprendre son travail. C'est pourquoi il s'isole dans un chalet alpin et se coupe du monde extérieur. Mais une nuit, la réalité le rattrape: une migrante afghane s'est introduite chez lui. Surpris, Samuel décide de lui venir en aide...
C'est vrai: la question des exils forcés revient souvent sur les écrans français depuis quelque temps. Les survivants n'est pas très original du point de vue du scénario. Ce premier long d'un jeune réalisateur sarthois m'a toutefois attiré grâce à ses deux interprètes principaux. D'un côté, Denis Ménochet, acteur au physique massif - et rassurant. De l'autre, Zar Amir Ebrahimi, actrice, réalisatrice et productrice franco-iranienne, lauréate du Prix d'interprétation féminine à Cannes l'année dernière. Le duo tient littéralement le film sur ses épaules ! Naturellement, d'autres comédien(ne)s jouent un rôle déterminant dans l'avancée de l'intrigue, mais ils n'apparaissent pas aussi souvent devant la caméra. Cela n'a guère d'importance: tout ce qui se passe pour les protagonistes est limpide. Aucun risque de "décrocher", donc.
Je dis souvent que ce genre de film ne convainc que les convaincus. Pour peu qu'on soit sensible à la cause des migrants, regarder un film consacré à leur sort ne pose aucun problème moral. Ne voir qu'un délit dans le fait de franchir clandestinement une frontière quelconque revient, à l'inverse, à n'accorder aucun crédit à ce type de cinéma. Dès lors, il me semble important de souligner que Les survivants n'apparaît pas franchement comme le fruit d'une démarche militante. Pour le dire autrement, il tient plutôt du thriller que du pamphlet politique. Je note d'ailleurs qu'il est particulièrement peu bavard. C'est sur le plan esthétique qu'il peut sûrement faire forte impression. Les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence étaient recouvertes d'une épaisse couche de neige lors du tournage, réalisé en deux temps pour cause de Covid, début mars 2020, puis en janvier-février 2021. De jour comme de nuit, ce cadre naturel est un régal pour les yeux. "On a tout fait dans la neige et en fonction des conditions météo réelles", a dit le réalisateur. Le bel effort collectif qui s'avère payant !
C'est vrai: la question des exils forcés revient souvent sur les écrans français depuis quelque temps. Les survivants n'est pas très original du point de vue du scénario. Ce premier long d'un jeune réalisateur sarthois m'a toutefois attiré grâce à ses deux interprètes principaux. D'un côté, Denis Ménochet, acteur au physique massif - et rassurant. De l'autre, Zar Amir Ebrahimi, actrice, réalisatrice et productrice franco-iranienne, lauréate du Prix d'interprétation féminine à Cannes l'année dernière. Le duo tient littéralement le film sur ses épaules ! Naturellement, d'autres comédien(ne)s jouent un rôle déterminant dans l'avancée de l'intrigue, mais ils n'apparaissent pas aussi souvent devant la caméra. Cela n'a guère d'importance: tout ce qui se passe pour les protagonistes est limpide. Aucun risque de "décrocher", donc.
Je dis souvent que ce genre de film ne convainc que les convaincus. Pour peu qu'on soit sensible à la cause des migrants, regarder un film consacré à leur sort ne pose aucun problème moral. Ne voir qu'un délit dans le fait de franchir clandestinement une frontière quelconque revient, à l'inverse, à n'accorder aucun crédit à ce type de cinéma. Dès lors, il me semble important de souligner que Les survivants n'apparaît pas franchement comme le fruit d'une démarche militante. Pour le dire autrement, il tient plutôt du thriller que du pamphlet politique. Je note d'ailleurs qu'il est particulièrement peu bavard. C'est sur le plan esthétique qu'il peut sûrement faire forte impression. Les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence étaient recouvertes d'une épaisse couche de neige lors du tournage, réalisé en deux temps pour cause de Covid, début mars 2020, puis en janvier-février 2021. De jour comme de nuit, ce cadre naturel est un régal pour les yeux. "On a tout fait dans la neige et en fonction des conditions météo réelles", a dit le réalisateur. Le bel effort collectif qui s'avère payant !
Les survivants
Film français de Guillaume Renusson (2023)
Ce long-métrage serait - probablement - bien placé si je me décidais à vous proposer un classement des meilleurs films sur les migrations humaines. Son air "brut de décoffrage" joue pour lui et le crédibilise. Et quelle bonne idée de ne pas choisir des personnages adolescents ! L'émotion n'est pas moins forte que dans Fortunat ou Welcome. Finalement, on sera plutôt entre Desierto et Les engagés. Pas mal...
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Un autre point de vue sur la question ?
Oui: il vous reste la possibilité de vous intéresser à celui de Pascale.
Film français de Guillaume Renusson (2023)
Ce long-métrage serait - probablement - bien placé si je me décidais à vous proposer un classement des meilleurs films sur les migrations humaines. Son air "brut de décoffrage" joue pour lui et le crédibilise. Et quelle bonne idée de ne pas choisir des personnages adolescents ! L'émotion n'est pas moins forte que dans Fortunat ou Welcome. Finalement, on sera plutôt entre Desierto et Les engagés. Pas mal...
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Un autre point de vue sur la question ?
Oui: il vous reste la possibilité de vous intéresser à celui de Pascale.
Pas encore vu.
RépondreSupprimerVu un documentaire” Ceux de la nuit”de Sarah Leonor.
Il y a comme un contraste dans ce doc sur le tourisme ,le ski,le golf dans les Hautes Alpes, pratiqué en diurne, et les migrants qui tentent le passage la nuit.Beaucoup n’y voient aucune indécence.
C’est ce qu’a voulu montrer la réalisatrice.
J'imagine volontiers que le contraste est saisissant...
RépondreSupprimerSi vous repassez ici, Jourdan, pourriez-vous nous dire où vous avez vu ce documentaire ?
Le film s'ouvre sur les problèmes d'un veuf bien embarrassé par sa petite fille, puis s'intéresse aux migrants, se transforme en survival avec l'épreuve démente de la traversée des Alpes puis en thriller raciste... ça fait beaucoup mais j'ai été aimantée à l'histoire et tous ses aspects.
RépondreSupprimerLe prix de l'actrice à Cannes est une énigme pour moi. Elle est meilleure ici mais pas phénoménale non plus.
Surtout, il y a Denis, L'ACTEUR de l'année j'espère, avec aussi As bestas et Peter Von Kant où il est prodigieux. J'adore cet acteur, tellement pas sûr de lui, de sa place, de son talent. Très touchant.
Pour moi, tous les aspects du film se combinent bien, le principal restant le survival-thriller. Je l'ai trouvé assez sec, ce qui m'a plu. Pas besoin de grands mots ou de beaucoup d'effets pour nous attacher aux personnages. C'est bien de laisser l'esbrouffe à d'autres.
RépondreSupprimerMoi, j'ai bien aimé Zar Amir Ebrahimi dans les deux films. Et peut-être que le prix qu'on lui a attribuée à Cannes est d'abord politique. On ne soutiendra jamais assez les femmes iraniennes en exil. Cela me va. Pas besoin d'être phénoménale dans ce registre.
Bon, évidemment, Denis Ménochet, c'est le cran au-dessus. Tu as raison de dire qu'il est bon partout. Un acteur qui en a encore sous le coude pour nous plaire demain, je pense. Il ne m'a jamais déçu.
Je l’ai vu il y a un mois dans un ciné Art et Essai sur La Canebiere 🙂
RépondreSupprimerIl va passer sur Briançon aussi.On oublie le box office.
Merci pour la précision ! Je n'en avais jamais entendu parler...
RépondreSupprimerAu cas où vous finiriez par voir "Les survivants", je vous invite également à nous faire part de votre avis.
Le côté thriller est un peu too much avec les méchants racistes qui s'acharnent. C'est un autre film je trouve.
RépondreSupprimerJe ne pense vraiment pas qu'un prix à Cannes serve la cause des femmes. En plus je n'ai aimé ni le film ni l'interprétation.
Et La femme de Tchaikovski est tellement exceptionnelle !
De toute façon le jury de cette année était particulièrement à côté de la plaque en passant à côté de certains films.
Denis ♡
Je l'ai trouvé un peu too much sur ce côté des "racistes qui s'acharnent". Il est vrai que le film aurait gagné à être (un peu) plus épuré, mais je suppose qu'il fallait aussi incarner la menace (et/ou rappeler à certains qu'elle existe).
RépondreSupprimerPour en revenir à Zar Amir Ebrahimi, je ne parlais pas de "servir la cause des femmes". Je ne pense pas qu'un Prix puisse infléchir les fondamentalistes - je suis même convaincu que ça doit les renforcer dans leurs convictions arriérées. Mais je me dis que remettre un Prix à cette femme en exil est aussi une manière de lui souhaiter la bienvenue, en l'encourageant à continuer à faire son métier. Et je trouve ça bien.
Pour l'actrice et l'acteur, pour les paysages de neige, j'aurais bien vu ce film moi-aussi. Ton article bien bâti confirme qu'il mérite le coup d'oeil.
RépondreSupprimerOui, ce n'est pas un film incontournable. Simplement, comme tu l'as parfaitement résumé, il mérite le coup d'oeil. Peut-être auras-tu l'occasion de le rattraper. Je ne sais pas si je serai allé le voir sans les décors enneigés, cela dit.
RépondreSupprimerEt merci pour le compliment sur mon article: oui, ça fait toujours plaisir !