Réalisateur - et parfois scénariste - d'une trentaine de longs-métrages entre 1951 et 1992, Henri Verneuil reste un cinéaste que j'aime bien. Il est mort le 11 janvier 2002, il y a donc deux décennies et un jour. En préparant ce billet, j'ai appris qu'Achod Malakian était le vrai nom du p'tit Arménien arrivé en France à l'âge de 4 ans, fuyant les Turcs...
Allez ! Je ne suis pas là pour parler de politique, mais bien de cinéma. Vous aurez peut-être déjà identifié le grand classique du septième art français que je vais évoquer ce midi: il s'agit de Mélodie en sous-sol. Presque sexagénaire, Jean Gabin y incarne un malfrat tout juste sorti de prison, désarçonné par la nouvelle allure du joli quartier résidentiel qu'il retrouve cinq ans plus tard. Le blues de l'ex-taulard s'amplifie encore quand il laisse traîner une oreille et surprend les conversations de ses voisins de tramway sur leurs prétendues vacances de rêve. Monsieur Charles, lui, voit plus grand et imagine couler une retraite paisible en Australie, à condition bien sûr que Madame soit assurée qu'un dernier coup réussi permette de financer le voyage aller simple. C'est là qu'intervient Alain Delon, en potentiel complice de haut vol. Là aussi que je me tais pour ne pas dévoiler la suite: je dirais juste que nous filons à Cannes, que certaines séquences attendues d'un film de braquage sont effectivement présentes et qu'un suspense solide s'installe sur la durée. Et je n'avais pas du tout vu venir la conclusion !
Pour me résumer, voilà un film dont j'oserai dire qu'il est "efficace". Avoir parcouru d'autres textes avant de publier le mien me permet toutefois d'affirmer que cet avis - assumé - ne fait pas l'unanimité. D'aucuns pointent un manque de rythme, par exemple, là où d'autres n'hésitent pas à parler d'acteurs "paresseux" (ce qui peut être lié). Moi, j'ai plutôt l'impression que le film est représentatif d'une époque révolue, où les mauvais garçons du ciné portaient fièrement cicatrice et blouson de cuir noir pour les jeunes, costume sur mesure, cravate chic et lunettes de soleil pour les anciens, délinquants et caméléons. Sincèrement, devant Mélodie en sous-sol, je ne me suis pas ennuyé. Pas même une seconde: je trouve que les dialogues de Michel Audiard font mouche et que leur sérieux est un vrai bel atout pour l'ambiance générale. La fin ne m'en est alors apparue que plus ironique encore ! Une autre surprise pour moi: aux États-Unis comme en France, le film a été largement produit et distribué par la Metro Goldwyn Mayer américaine. J'espère que cela ne vous incitera pas à vous détourner...
Mélodie en sous-sol
Film français d'Henri Verneuil (1963)
Je n'en fais surtout pas un incontournable, mais j'ai passé un moment agréable devant ce long-métrage un tantinet vintage. Le noir et blanc m'apparaît largement préférable à la version colorisée qui circule depuis 1994 (et ampute le film originel de treize minutes, paraît-il). Avouons-le: pour les gangsters, je préfère Du rififi chez les hommes. Et, parmi les films sérieux de Verneuil, le sublime Un singe en hiver !
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Un complément d'enquête, les aminches ?
Avec joie: je passe volontiers le relais aux inspecteurs Strum et Lui.
Allez ! Je ne suis pas là pour parler de politique, mais bien de cinéma. Vous aurez peut-être déjà identifié le grand classique du septième art français que je vais évoquer ce midi: il s'agit de Mélodie en sous-sol. Presque sexagénaire, Jean Gabin y incarne un malfrat tout juste sorti de prison, désarçonné par la nouvelle allure du joli quartier résidentiel qu'il retrouve cinq ans plus tard. Le blues de l'ex-taulard s'amplifie encore quand il laisse traîner une oreille et surprend les conversations de ses voisins de tramway sur leurs prétendues vacances de rêve. Monsieur Charles, lui, voit plus grand et imagine couler une retraite paisible en Australie, à condition bien sûr que Madame soit assurée qu'un dernier coup réussi permette de financer le voyage aller simple. C'est là qu'intervient Alain Delon, en potentiel complice de haut vol. Là aussi que je me tais pour ne pas dévoiler la suite: je dirais juste que nous filons à Cannes, que certaines séquences attendues d'un film de braquage sont effectivement présentes et qu'un suspense solide s'installe sur la durée. Et je n'avais pas du tout vu venir la conclusion !
Pour me résumer, voilà un film dont j'oserai dire qu'il est "efficace". Avoir parcouru d'autres textes avant de publier le mien me permet toutefois d'affirmer que cet avis - assumé - ne fait pas l'unanimité. D'aucuns pointent un manque de rythme, par exemple, là où d'autres n'hésitent pas à parler d'acteurs "paresseux" (ce qui peut être lié). Moi, j'ai plutôt l'impression que le film est représentatif d'une époque révolue, où les mauvais garçons du ciné portaient fièrement cicatrice et blouson de cuir noir pour les jeunes, costume sur mesure, cravate chic et lunettes de soleil pour les anciens, délinquants et caméléons. Sincèrement, devant Mélodie en sous-sol, je ne me suis pas ennuyé. Pas même une seconde: je trouve que les dialogues de Michel Audiard font mouche et que leur sérieux est un vrai bel atout pour l'ambiance générale. La fin ne m'en est alors apparue que plus ironique encore ! Une autre surprise pour moi: aux États-Unis comme en France, le film a été largement produit et distribué par la Metro Goldwyn Mayer américaine. J'espère que cela ne vous incitera pas à vous détourner...
Mélodie en sous-sol
Film français d'Henri Verneuil (1963)
Je n'en fais surtout pas un incontournable, mais j'ai passé un moment agréable devant ce long-métrage un tantinet vintage. Le noir et blanc m'apparaît largement préférable à la version colorisée qui circule depuis 1994 (et ampute le film originel de treize minutes, paraît-il). Avouons-le: pour les gangsters, je préfère Du rififi chez les hommes. Et, parmi les films sérieux de Verneuil, le sublime Un singe en hiver !
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Un complément d'enquête, les aminches ?
Avec joie: je passe volontiers le relais aux inspecteurs Strum et Lui.
Difficile de s'ennuyer lorsque l'on a au générique Verneuil, Gabin, Delon, Audiard,...
RépondreSupprimerc'est aussi l'occasion de revoir Maurice Biraud qui "parle" Audiard avec un naturel
toujours confondant...
C'est vrai qu'en pareille compagnie, on s'amuse souvent.
RépondreSupprimerJ'ajoute que, personnellement, je préfère Maurice Biraud à Alain Delon. De loin !
J'adore ce film et cette fin à la piscine... chaque fois je l'attends. C'est tellement incroyable, et la tête des acteurs :-) c'est de l'art !
RépondreSupprimerJ'ai failli mettre la photo des billets flottants, mais je ne voulais pas spoiler...
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