"J'ai voulu faire un mélodrame sec, de larmes contenues. Déployer une psychologie ténue, réduite à l'os": dans le dossier de presse conçu autour de son film, Oliver Laxe assume son intention de sobriété. Viendra le feu est une oeuvre peu bavarde, qui va droit à l'essentiel. Elle nous emmène vers une terre méconnue: les montagnes de Galice.
Amador, tout juste sorti de prison, retourne chez sa vieille mère. D'après l'une des premières lignes de dialogue, il aurait été condamné pour avoir délibérément causé un incendie sur un territoire sensible. "Était-il coupable ? S'est-il réconcilié avec le monde ou la nature ? Est-il profondément récidiviste ? Et s'il était innocent ?": le réalisateur lui-même pose ces questions, sans jamais véritablement y répondre. À chacun de faire sa propre opinion, comme dans la vie hors-cinéma. L'intérêt de Viendra le feu est peut-être ailleurs: dans l'observation méticuleuse d'un milieu presque clos, où les activités paysannes pourraient bientôt devoir céder la place au profit du développement touristique. La tradition contre la modernité ? Ce serait trop simpliste d'évoquer le film comme le récit d'une opposition entre deux mondes fermés, puisque l'un a de fait besoin de l'autre (et réciproquement). On ouvrira alors grand les yeux pour découvrir une réalité européenne que, pour ma part, je ne soupçonnais pas. Quelques images sublimes balisent le chemin, au service d'un cadre minimaliste. Une curiosité...
Viendra le feu
Film franco-espagnol d'Oliver Laxe (2019)
Pointu, mais d'une durée de moins d'une heure et demie: cela reste accessible si vous êtes un tant soit peu curieux d'un cinéma du réel. Depuis quelque temps, il semble qu'un nombre toujours plus important d'artistes investisse les espaces ruraux pour y raconter des histoires. Bon... c'est vrai aussi que Petit paysan, Revenir ou même La nuée paraissent davantage "grand public". C'est à vous de choisir (ou pas) !
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Besoin d'un autre avis avant de trancher ?
Je comprends... et note qu'Eeguab et Lui ont également publié le leur.
Amador, tout juste sorti de prison, retourne chez sa vieille mère. D'après l'une des premières lignes de dialogue, il aurait été condamné pour avoir délibérément causé un incendie sur un territoire sensible. "Était-il coupable ? S'est-il réconcilié avec le monde ou la nature ? Est-il profondément récidiviste ? Et s'il était innocent ?": le réalisateur lui-même pose ces questions, sans jamais véritablement y répondre. À chacun de faire sa propre opinion, comme dans la vie hors-cinéma. L'intérêt de Viendra le feu est peut-être ailleurs: dans l'observation méticuleuse d'un milieu presque clos, où les activités paysannes pourraient bientôt devoir céder la place au profit du développement touristique. La tradition contre la modernité ? Ce serait trop simpliste d'évoquer le film comme le récit d'une opposition entre deux mondes fermés, puisque l'un a de fait besoin de l'autre (et réciproquement). On ouvrira alors grand les yeux pour découvrir une réalité européenne que, pour ma part, je ne soupçonnais pas. Quelques images sublimes balisent le chemin, au service d'un cadre minimaliste. Une curiosité...
Viendra le feu
Film franco-espagnol d'Oliver Laxe (2019)
Pointu, mais d'une durée de moins d'une heure et demie: cela reste accessible si vous êtes un tant soit peu curieux d'un cinéma du réel. Depuis quelque temps, il semble qu'un nombre toujours plus important d'artistes investisse les espaces ruraux pour y raconter des histoires. Bon... c'est vrai aussi que Petit paysan, Revenir ou même La nuée paraissent davantage "grand public". C'est à vous de choisir (ou pas) !
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Je comprends... et note qu'Eeguab et Lui ont également publié le leur.
Hello Martin. Nous l'avions effectivement passé il y a deux ans. Discret, sans démagogie aucune (l'une de mes hantises cinématographiques mais pas que), un beau film. Nous avions aussi projeté l'excellent Mimosas du même Laxe. A bientôt et merci.
RépondreSupprimerJe dirais même "un film rare".
RépondreSupprimerJ'avais déjà envie de voir "Mimosas", mais, après avoir découvert "Viendra le feu", sachant que les deux films ont effectivement le même réalisateur en la personne d'Oliver Laxe, ma curiosité s'en est trouvée renforcée.