mardi 26 octobre 2021

Miam miam !

"Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger": c'est bien par ironie que Molière prône l'ascétisme dans sa pièce L'Avare (1668). Cela étant dit, en son temps, les plaisirs de la table n'étaient réservés qu'à une petite partie de la population. On mangeait donc pour vivre. Survivre, même ! Et sans la plus petite considération gastronomique !

1789, quelques mois avant la Révolution. Chef cuisinier chez un noble de province, Pierre Manceron a préparé des amuse-bouche à la truffe et à la pomme de terre. Scandale ! Un ecclésiastique qu'on dit influent considère qu'il s'agit là d'une nourriture tout juste digne des cochons et n'obtient pas les excuses qu'il estime pourtant devoir recevoir. Manceron est mis à la porte et rentre dans son pays, sans motivation pour autre chose que la reprise du relais de poste de feu son père. Louise, une jeune femme qui lui propose de devenir son apprentie, réveillera-t-elle le cuistot endormi sous la frustration ? C'est le sujet de Délicieux, le (beau) film dont je voulais vous parler aujourd'hui. Amoureux de la bonne chère, je me suis régalé de ce long-métrage délectable. S'il m'a paru un peu prévisible au départ, il est vrai aussi que le scénariste a su mitonner quelques savoureux rebondissements. Le tout relevé par le talent du duo Isabelle Carré / Grégory Gadebois !

Faites-vous plaisir... et n'espérez pas une intrigue 100% réaliste ! Délicieux s'apprécie tel qu'il est. Sans autre forme de fioriture, donc. Ce que le réalisateur a très bien compris, c'est que la grande cuisine s'appuie sur le plaisir du palais, oui, mais d'abord sur celui des yeux. Fixes et très détaillées, certaines images du film ont ainsi des allures de tableaux anciens, de natures mortes - sans l'impression sinistre qu'elles laissent parfois à qui prend tout le temps de les contempler. Je l'ai dit: les acteurs sont excellents, jusque dans les petits rôles. Mention à Benjamin Lavernhe: le jeune sociétaire de la Comédie française continue de s'amuser au cinéma et, devant le "méchant" qu'il incarne ici, je n'ai de fait vu aucune raison de regretter ce choix. Décors, costumes, musiques... tout est à sa juste place, dans ce film. J'espère que l'Académie des César saura bien s'en souvenir au début de l'an prochain ! Et le moment venu, nous en reparlerons peut-être...

Délicieux
Film français d'Éric Besnard (2021)

Le seul réel problème, avec ce long-métrage, c'est qu'il donne faim ! Vous n'en êtes pas rassasiés ? Je vous précise donc que d'autres plats sont disponibles à la carte, pour tous les appétits: La grande cuisine reste un must, mais il y a aussi Soul Kitchen et #Chef, par exemple. Et l'animation a mis la main à la pâte, avec le succulent Ratatouille ! Soyez-en sûrs: tout cela a plus de goût que le meilleur des popcorns...

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Mais le film fait-il recette ?

Peu: à peine 330.000 entrées à ce jour. Les Français sont difficiles ! Gourmandes, Pascale et Dasola ont, malgré tout, apporté le dessert...

6 commentaires:

  1. Pour moi le must du film "gastronomique"reste "Le festin de babette"...

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  2. Vous avez bien raison de le citer: il faudra que je me décide à le "déguster".
    En attendant, l'étendue de votre culture et de vos goûts cinématographiques continue de m'épater !

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  3. Une agréable surprise en ce qui me concerne.
    Très beau visuellement et bien agréable par ailleurs.

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  4. Tout à fait. Le film est encore meilleur que je ne l'avais imaginé !

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  5. Bonjour Martin, je regrette que ce film n'ait pas mieux marché car il est tout public et l'histoire sort des sentiers battus et les comédiens sont vraiment très bien. Merci pour le lien. Bonne journée.

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  6. Salut Dasola. Bien d'accord avec toi: cette histoire n'a pas le succès qu'elle mérite.
    Je me suis dit que, finalement, la promotion n'avait pas été à la hauteur de la qualité du film.

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