"Jusqu'ici, tout va bien... jusqu'ici, tout va bien...": si vous avez eu l'occasion de voir La haine, récemment et/ou à l'époque de sa sortie en salles, je suis persuadé que vous n'avez pas oublié cette voix off des premiers (et derniers) instants. Moi ? Je l'ai entendue dès 1995. Et enfin revu le film... en ciné-concert et avec Asian Dub Foundation !
Fiction de terrain, La haine suit Vinz, Hubert et Saïd, trois jeunes vivant en banlieue parisienne, au lendemain d'une nuit d'émeutes. C'est un tableau de la France blanc-black-beur d'alors, avec un blanc juif, un Noir et un Arabe. Trois caricatures ? Je vous laisse en juger. La question reste posée (mais moins intensément, tout de même). Quoi qu'il en soit, la caméra suit ces protagonistes lors d'une journée complète avec, en filigrane, le cas d'un de leurs copains, hospitalisé après les événements de la veille. On sent que la tension remonte progressivement, les plans du film étant entrecoupés par le tic-tac d'une horloge, posé sur un carton noir indiquant l'heure de l'action. Ensuite, tout est affaire de sensibilité: si ce qu'il va dès lors advenir de ces garçons des quartiers dits sensibles vous intéresse, le temps passera vite - ce noir et blanc d'école vous plaira très probablement. Et sinon, il est possible que vous passiez votre chemin. Sans regret...
Une chose est sûre: en son temps, le film, lui, a fait forte sensation. OK, Mathieu Kassovitz, réalisateur, scénariste et co-monteur, est l'un des enfants terribles de notre cinéma, mais il a le talent qu'il faut pour poser une ambiance et créer les images qui lui correspondent. "Jusqu'ici, tout va bien...": relatif succès public avec ses deux millions d'entrées, son travail ici fut également reconnu à sa - juste ? - valeur par la profession, obtenant, entre autres, un Prix de la mise en scène à Cannes et le César du meilleur film ! Soutenu par une critique bienveillante, Kasso' regretta toutefois que l'on parle moins du fond que du reste. Toujours est-il qu'avec Asian Dub Foundation, le tout demeure d'une redoutable efficacité: lors de ce nouveau regard porté sur La haine, j'ai simplement eu à regretter que le long-métrage intégral ne soit pas... sous-titré, la musique couvrant les dialogues sur de nombreuses scènes. Dans ces conditions, je crois que le mieux est de se laisser emporter, sans trop perdre l'écran de vue, toutefois. Autant le révéler: le gros son accompagne un atterrissage dantesque !
La haine
Film français de Mathieu Kassovitz (1995)
Fiction en partie inspirée de faits réels, l'opus a marqué son époque et, du coup, fait également date dans l'histoire du cinéma français. Aurait-il également fait école ? Peut-être: il faudra que j'y réfléchisse et, pour cela, que je me décide ENFIN à voir Les Misérables (2019). Parmi mes références "banlieue", je souligne la poésie d'un Gagarine. Vous en avez d'autres ? N'hésitez pas à les évoquer en commentaires !
Fiction de terrain, La haine suit Vinz, Hubert et Saïd, trois jeunes vivant en banlieue parisienne, au lendemain d'une nuit d'émeutes. C'est un tableau de la France blanc-black-beur d'alors, avec un blanc juif, un Noir et un Arabe. Trois caricatures ? Je vous laisse en juger. La question reste posée (mais moins intensément, tout de même). Quoi qu'il en soit, la caméra suit ces protagonistes lors d'une journée complète avec, en filigrane, le cas d'un de leurs copains, hospitalisé après les événements de la veille. On sent que la tension remonte progressivement, les plans du film étant entrecoupés par le tic-tac d'une horloge, posé sur un carton noir indiquant l'heure de l'action. Ensuite, tout est affaire de sensibilité: si ce qu'il va dès lors advenir de ces garçons des quartiers dits sensibles vous intéresse, le temps passera vite - ce noir et blanc d'école vous plaira très probablement. Et sinon, il est possible que vous passiez votre chemin. Sans regret...
Une chose est sûre: en son temps, le film, lui, a fait forte sensation. OK, Mathieu Kassovitz, réalisateur, scénariste et co-monteur, est l'un des enfants terribles de notre cinéma, mais il a le talent qu'il faut pour poser une ambiance et créer les images qui lui correspondent. "Jusqu'ici, tout va bien...": relatif succès public avec ses deux millions d'entrées, son travail ici fut également reconnu à sa - juste ? - valeur par la profession, obtenant, entre autres, un Prix de la mise en scène à Cannes et le César du meilleur film ! Soutenu par une critique bienveillante, Kasso' regretta toutefois que l'on parle moins du fond que du reste. Toujours est-il qu'avec Asian Dub Foundation, le tout demeure d'une redoutable efficacité: lors de ce nouveau regard porté sur La haine, j'ai simplement eu à regretter que le long-métrage intégral ne soit pas... sous-titré, la musique couvrant les dialogues sur de nombreuses scènes. Dans ces conditions, je crois que le mieux est de se laisser emporter, sans trop perdre l'écran de vue, toutefois. Autant le révéler: le gros son accompagne un atterrissage dantesque !
La haine
Film français de Mathieu Kassovitz (1995)
Fiction en partie inspirée de faits réels, l'opus a marqué son époque et, du coup, fait également date dans l'histoire du cinéma français. Aurait-il également fait école ? Peut-être: il faudra que j'y réfléchisse et, pour cela, que je me décide ENFIN à voir Les Misérables (2019). Parmi mes références "banlieue", je souligne la poésie d'un Gagarine. Vous en avez d'autres ? N'hésitez pas à les évoquer en commentaires !
Ah oui Les misérables me semble indispable.
RépondreSupprimerJ'ai revu La haine très récemment dans le poste avec grand plaisir. C'est d'une incroyable modernité et actualité. Il aurait pu être tourné aujoyedhui et sans GSM s'il vous plaît.
Kasso est un formidable réalisateur et acteur itou.
Que la musique couvre les dialogues ce n'est pas très logique je trouve.
J'ai inventé indispable.
RépondreSupprimer@Pascale 1:
RépondreSupprimerJe finirai bien par le voir, "Les misérables", rassure-toi.
Le coup de la musique, ce n'était pas trop grave. Il y avait une telle énergie musicale que ça passait quand même. Cela dit, c'était mon premier ciné-concert aussi énergique ! J'ai d'ailleurs trouvé le public étonnamment discret...
@Pascale 2:
RépondreSupprimerIndispable: un mélange entre indispensable et impensable ? J'opte pour le premier qualificatif.
Tu as aussi inventé le joli terme "aujoyedhui". Et ça sonne bien. Tu causes en quelle langue ? Coréen, toujours ?
OMG ça ressemble aussi à une langue scandinave...
SupprimerSorti quasiment à la meme date "Rai" de Thomas Gilou , et deux ans plus tard "Ma 6T va craquer"de Jean François Richet abordent des thémes identiques avec un peu moins de réussite me semble-t-il,....Il faut voir "les misérables" en effet , avant de faire un tour avec la "Bac Nord"
RépondreSupprimerUn grand souvenir de cinéma, que ce film. Je me souviens encore de mon état d'esprit, en sortant de la salle, cette année-là. Je l'ai revu il y a peu et l'ai encore plus apprécié, je crois.
RépondreSupprimerPour en passer une couche supplémentaire, après mes petits camarades, "Les misérables" vaut le détour aussi.
Belle fin de dimanche, Martin !
@CC rider:
RépondreSupprimerJ'ajoute donc "Rai" et "Ma 6T va craquer" à ma liste des possibles. Merci !
Il me sera sans doute plus simple de voir "Les Misérables", dans un premier temps.
@Laurent:
RépondreSupprimerMoi aussi, de mémoire, ça m'avait mis une bonne claque !
Tu l'as revu sur Arte, je suppose ? Le film passe bien l'épreuve du temps.
... et bon lundi à toi, l'ami !
@Pascale:
RépondreSupprimerTu es passée de Samsung à Nokia ? Ça existe encore, ces machins ?
Je dois admettre que ça me va bien, à moi qui aime les pays d'Europe du Nord...
Bon, cela nous éloigne un peu du film (et de la banlieue parisienne), cela dit.