La récente (et soudaine) disparition de Jean-Pierre Bacri m'a attristé. Il avait dit: "On ne s'évade jamais aussi bien qu'avec des paysages humains". Les "hommages" rendus à la télé m'auront au moins permis de revoir deux de ses films et de vérifier alors que ce prétendu râleur invétéré savait et tenait à partager la lumière. L'humilité des grands !
Un air de famille
Film français de Cédric Klapisch (1996)
Henri est le patron d'un petit bistro hérité de son père. Les affaires vont mal. Mais puisque c'est l'anniversaire de Yolande, sa belle-soeur, Henri voit débarquer sa mère, son frère et sa soeur, le groupe souhaitant aller au restaurant pour une petite fête. Cette soirée rituelle vire rapidement au jeu de massacre, les rancoeurs familiales ressortant toutes d'un coup. Petit miracle: ce film pathétique et cruel sait également se montrer drôle et tendre, sans moralisme excessif. Auteur du scénario avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri brille avec elle et fédère une jolie troupe d'abord née au théâtre: Catherine Frot, Claire Maurier, Wladimir Yordanoff et Jean-Pierre Darroussin (serveur au grand coeur, mais assez maladroit) sont vraiment tous excellents. Je vous laisse découvrir seuls l'importance d'un chien appelé Caruso. La mise en scène de Cédric Klapisch ajoute de bonnes trouvailles visuelles pour transformer ce quasi-huis clos en joli film de cinéma. Parmi elles: trois beaux mini-flashbacks sur le Come prima de Dalida. Toute ressemblance avec des personnes existantes n'est pas fortuite !
Le goût des autres
Film français d'Agnès Jaoui (2000)
Première réalisation pour Agnès Jaoui... et César du meilleur film ! Cette fois, Jean-Pierre Bacri est le patron d'une entreprise en passe de signer un très gros marché avec des partenaires iraniens. Un deal qui l'oblige à apprendre l'anglais, ce qu'il fait auprès d'une comédienne de théâtre - qu'il découvre sur scène et qui le fascine complètement. Autant le dire pour être clair: la confrontation des deux milieux industriel et artistique sera ravageuse, même pour les personnages secondaires - la femme au foyer, le chauffeur, le jeune peintre homosexuel, le garde du corps, la serveuse de bistro dealeuse de shit à ses heures perdues... une certaine lecture du "vivre ensemble" cher à notre vieille République. Bilan: de bonnes choses, mais un peu d'outrance aussi, ainsi qu'un découpage en toutes petites séquences parfois un peu fastidieux. La distribution est cependant un régal absolu, avec par exemple Anne Alvaro, Alain Chabat, Gérard Lanvin, Anne Le Ny ou encore - à nouveau - le regretté Wladimir Yordanoff. Pour elles et eux, mes trois étoiles sont (peut-être) un rien sévères...
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Oui, mais encore ?
Je suis encore bien loin d'avoir vu tous les rôles de Jean-Pierre Bacri. J'ignore totalement le titre de ma prochaine "séance de rattrapage". Rappel: Cuisine et dépendances, Grand froid et Le sens de la fête sont, eux, déjà chroniqués sur Mille et une bobines. Le génial bougon est aussi apparu dans Santa & Cie ! Mais je tiens à garder le secret...
Et les liens ?
Un air de famille et Le goût des autres sont sur "L'oeil sur l'écran". Dasola s'était montrée vraiment lapidaire avec le deuxième nommé ! Sur d'autres blogs, vous lirez un hommage et retrouverez une vidéo chez Pascale. Princécranoir, lui, a évoqué le récent Place publique. Tout ajout et/ou complément d'info est le bienvenu en commentaires.
Un air de famille
Film français de Cédric Klapisch (1996)
Henri est le patron d'un petit bistro hérité de son père. Les affaires vont mal. Mais puisque c'est l'anniversaire de Yolande, sa belle-soeur, Henri voit débarquer sa mère, son frère et sa soeur, le groupe souhaitant aller au restaurant pour une petite fête. Cette soirée rituelle vire rapidement au jeu de massacre, les rancoeurs familiales ressortant toutes d'un coup. Petit miracle: ce film pathétique et cruel sait également se montrer drôle et tendre, sans moralisme excessif. Auteur du scénario avec Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri brille avec elle et fédère une jolie troupe d'abord née au théâtre: Catherine Frot, Claire Maurier, Wladimir Yordanoff et Jean-Pierre Darroussin (serveur au grand coeur, mais assez maladroit) sont vraiment tous excellents. Je vous laisse découvrir seuls l'importance d'un chien appelé Caruso. La mise en scène de Cédric Klapisch ajoute de bonnes trouvailles visuelles pour transformer ce quasi-huis clos en joli film de cinéma. Parmi elles: trois beaux mini-flashbacks sur le Come prima de Dalida. Toute ressemblance avec des personnes existantes n'est pas fortuite !
Le goût des autres
Film français d'Agnès Jaoui (2000)
Première réalisation pour Agnès Jaoui... et César du meilleur film ! Cette fois, Jean-Pierre Bacri est le patron d'une entreprise en passe de signer un très gros marché avec des partenaires iraniens. Un deal qui l'oblige à apprendre l'anglais, ce qu'il fait auprès d'une comédienne de théâtre - qu'il découvre sur scène et qui le fascine complètement. Autant le dire pour être clair: la confrontation des deux milieux industriel et artistique sera ravageuse, même pour les personnages secondaires - la femme au foyer, le chauffeur, le jeune peintre homosexuel, le garde du corps, la serveuse de bistro dealeuse de shit à ses heures perdues... une certaine lecture du "vivre ensemble" cher à notre vieille République. Bilan: de bonnes choses, mais un peu d'outrance aussi, ainsi qu'un découpage en toutes petites séquences parfois un peu fastidieux. La distribution est cependant un régal absolu, avec par exemple Anne Alvaro, Alain Chabat, Gérard Lanvin, Anne Le Ny ou encore - à nouveau - le regretté Wladimir Yordanoff. Pour elles et eux, mes trois étoiles sont (peut-être) un rien sévères...
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Oui, mais encore ?
Je suis encore bien loin d'avoir vu tous les rôles de Jean-Pierre Bacri. J'ignore totalement le titre de ma prochaine "séance de rattrapage". Rappel: Cuisine et dépendances, Grand froid et Le sens de la fête sont, eux, déjà chroniqués sur Mille et une bobines. Le génial bougon est aussi apparu dans Santa & Cie ! Mais je tiens à garder le secret...
Et les liens ?
Un air de famille et Le goût des autres sont sur "L'oeil sur l'écran". Dasola s'était montrée vraiment lapidaire avec le deuxième nommé ! Sur d'autres blogs, vous lirez un hommage et retrouverez une vidéo chez Pascale. Princécranoir, lui, a évoqué le récent Place publique. Tout ajout et/ou complément d'info est le bienvenu en commentaires.
En ces temps complexes si un "coup de blues" vous prend , écoutez la bande annonce de « On connaît la chanson » d'Alain Resnais. Bacri y interprète « siffler sur la colline » , dont la version parlée est un condensé de son immense talent ….15 secondes de pur bonheur....
RépondreSupprimerJ'ai moi aussi revu ces deux très grands films, suite à la disparition de Jean-Pierre Bacri, et je crois que les aime toujours autant.
RépondreSupprimerMerci d'en avoir parlé, Martin !
@CC Rider:
RépondreSupprimerVérification faite, je confirme: cette mini-bande annonce est extra !
Tant que j'y étais, j'ai regardé la complète avec d'autres acteurs, sur le même principe. Géniale !
@Laurent:
RépondreSupprimerAvec plaisir, l'ami ! Comme tu l'as vu, c'est surtout "Un air de famille" qui m'a plu.
J'aimais beaucoup Bacri, mais les films dans lesquels il a joué n'ont pas toujours été à la hauteur de son talent, même si je garde plutôt un bon souvenir - sans plus - de ces deux là.
RépondreSupprimerN'hésite pas nous (re)parler de tes références à toi, l'ami, ce serait un plaisir que de te lire.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec ce que tu dis et note, non sans émotion, que Bacri n'a jamais dégoisé sur ses films.
Très bel hommage. Je crois ma préférence va tout de même au "goût des autres", un film altmanien là où "un air de famille" faisait plus Cassavetes.
RépondreSupprimerJ'ajoute le formidable "Didier", de et avec un Chabat royal canin.
Ah Jean-pierre ! De mémoire il me semble que c'est la 1ère fois que j'ai été triste plusieurs jours après la disparition d'un acteur. Comme si je prenais conscience qu'il allait manquer. Et je pensais à sa femme et à Agnès... Ensuite, mes soucis persos ont repris le dessus.
RépondreSupprimerJ'ai re re re vu un Air de famille. C'est un film exceptionnel, culte. Tous les acteurs y ont fait merveille. C'est tellement tendre, drôle, cruel et triste tout à la fois.
Je n'ai revu que la fin de Le goût des autres. Comme lors de sa sortie c'est Anne Alvaro qui me gêne. Je ne l'aime pas du tout. Sa voix et ses allures de tragédienne me déplaisent. Oui, je sais ici c'est son personnage mais j'ai vraiment l'impression que ce n'est pas un rôle de composition. Quand un acteur déplait à ce point, c'est difficile de s'attacher au film. Mais Jean-Pierre est touchant comme jamais.
J'ai revu aussi le film avec Émilie Dequenne où elle est sa (très jeune) femme de ménage. Il y est assez bouleversant.
J'espère que tu as vu Place publique. Rien que pour la dernière scène EXCEPTIONNELLE très bashungienne...ce film vaut le voyage.
Rien ne s'oppose à la nuit.
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/Jlbvgh1B9vw
@Princécranoir:
RépondreSupprimerLe distinguo Altman/Cassavetes m'intrigue, mais je manque de billes pour en parler sciemment.
J'aimerais bien revoir "Didier" aussi. Et "On connaît la chanson ".
@Pascale:
RépondreSupprimerJe suis bien convaincu que c'était un acteur que tu appréciais. Tu as raison au sujet de "Une femme de ménage", que je reverrai bien aussi. Les autres, je ne connais pas. Tu m'intrigues, avec ta fin bashungienne...
Un ami m'a vivement recommandé "Kennedy et moi".
@Pascale 2;
RépondreSupprimerJe vais zyeuter ça ce week-end. Merci.