Hélène, femme libre, est délaissée par Jean, qui n'est plus amoureux. Elle feint l'indifférence et fait même comme si la rupture l'arrangeait. Pourtant, en son for intérieur, elle rumine et prépare sa vengeance. Son idée: rendre son ex-amant amoureux d'une autre et s'arranger pour que cette dernière lui batte froid. Soyez-en sûrs: c'est possible...
Comment ? Vous le saurez devant Les dames du bois de Boulogne. Sorti peu après la fin de la dernière guerre au terme d'un tournage franchement compliqué, le film s'axe d'abord autour du personnage d'Hélène, admirablement interprété par Maria Casarès, alors au début de sa carrière. Le rôle est plus qu'intéressant tant il est ambivalent. Mais chut ! Je ne veux surtout pas trop en dévoiler sur l'intrigue ! Notez que la comédienne a eu ensuite des mots extrêmement durs pour décrire l'ambiance sur le plateau et les exigences du réalisateur. Elle et lui, à l'évidence, ne se sont pas entendus sur leurs attentes respectives. Heureusement, à mes yeux, ça ne se voit pas à l'écran...
Robert Bresson, le fameux réalisateur, signait alors le deuxième film d'une liste qui allait se prolonger une petite quarantaine d'années supplémentaires (jusqu'en 1983, pour être précis). J'ai été surpris d'apprendre qu'il finit par désavouer ce travail ! J'ai pourtant vu quelques très belles choses, dont le plan - presque final - dont l'image ci-dessus est tirée, avec cette fois Élina Labourdette en vedette. Notez bien que je n'oublie pas Paul Bernard, premier rôle masculin marquant, dans ce qui est surtout... une grande histoire de femmes. Les dames du bois de Boulogne est plutôt moderne, en ce sens. Cerise sur le gâteau: des dialogues signés d'un certain Jean Cocteau !
Les dames du bois de Boulogne
Film français de Robert Bresson (1945)
Film français de Robert Bresson (1945)
Je n'en ferai pas un incontournable, mais je suis content de l'avoir vu. En son temps, je remarque que le film n'avait pas connu un succès important. Le public rêvait peut-être de spectacles un peu plus légers que l'adaptation d'un extrait de Jacques le fataliste (Diderot / 1765). Détail que je juge amusant: le récent Mademoiselle de Joncquières reprend cette histoire et la ramène au 18ème siècle ! Boucle bouclée !
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Vous avez dit "classique" ?
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Vous avez dit "classique" ?
Oui, peut-être... en tout cas, Sentinelle et Lui ont déjà parlé du film. Dasola et Vincent le mentionnent aussi, mais sans l'analyser en détail.
Il faudrait que je le revois. Il faut dire que le cinéma de Bresson fait un peu défaut à ma cinéphilie alors que c'est grâce à Bresson que Jean Pierre Ameris a eu envie de faire du cinéma.
RépondreSupprimerJe n'en mettrais pas ma tête à couper mais ne dit on pas lui battre froid ?
Ah oui ? Ton ami Jean-Pierre inspiré par Bresson ? Cela me donne envie d'en voir d'autres.
RépondreSupprimerPour "battre froid", l'expression étant intransitive, tu as sans doute raison. Je corrige.
Il ne tarit pas d'éloges sur Pickpocket que je n'ai pas vu, Balthazard et Mouchette (mon surnom en tant que femme de Mouche...).
RépondreSupprimerIl vénère également Tarkovski.
Je note et j'essayerai de voir d'autres Bresson, à l'occase.
RépondreSupprimerDe Tarkovski, je n'ai encore vu qu'un seul film et, là aussi, j'aimerais en voir d'autres.
Je note que JPA a de grandes admirations, mais qu'il a son cinéma bien à lui également.