mercredi 21 octobre 2020

Parfum de fan

Mes dernières vacances d'été m'avaient permis de découvrir un film avec le génial Alberto Sordi. J'en ai vu un autre depuis, qui est aussi la première réalisation du grand Federico Fellini: Le cheik blanc. Moins grinçante que d'autres, cette comédie italienne est un bonbon et il serait dommage de bouder son plaisir. Nous irons donc à Rome...

Wanda et Ivan Cavalli, jeunes mariés, viennent d'arriver dans la Ville éternelle: ils doivent y rencontrer la famille de Monsieur et être reçus en audience par Sa Sainteté le Pape. Les choses se compliquent lorsque, émue par les circonstances, Madame disparaît subitement. On découvre alors, amusé, que la belle a gardé son coeur adolescent et qu'elle a cru bon de s'absenter pour remettre un cadeau personnel au premier homme qui l'a fait battre, un gugusse que ses groupies admirent: Fernando Rivoli, acteur célébrissime... de romans-photos. Bien sûr, le bellâtre est aussi un crétin de haut vol ! Et Alberto Sordi interprète avec une évidente jubilation ce comédien de pacotille ! Notez toutefois que, si le film porte le nom de son personnage doublement fictif, il ne tient pas le haut de l'affiche. Pas forcément...

En époux dépassé par des faits qu'il ne saisit pas, Leopoldo Trieste témoigne d'un talent burlesque des plus réjouissants. Le cheik blanc lui doit beaucoup, plus encore qu'à Brunella Bovo, très convaincante toutefois en midinette insouciante (autant qu'on peut rêver de l'être). Bon... n'attendez pas du film qu'il rejoigne franchement le courant néo-réaliste émergeant ces années-là en Italie: les scènes extérieures dans Rome existent, mais elles restent "anecdotiques". On a droit cependant à une extraordinaire séquence sur un tournage, une mise en abîme de ce que peut être la fabrication d'une oeuvre de cinéma lorsqu'elle tombe entre de mauvaises mains: c'est férocement drôle ! En somme, dès que l'on s'éloigne de la capitale, le monde prend l'allure d'une illusion - mention spéciale pour la scène où Wanda et Fernando se rencontrent, autour d'une balançoire si haut perchée que le rêve semble devoir durer toujours. En réalité, ce n'est pas aussi évident...

Le cheik blanc
Film italien de Federico Fellini (1952)

Un humour particulier, un peu audacieux pour l'époque, et bien dosé pour une efficacité comique encore tout à fait affirmée aujourd'hui. Cela dit, on sent aussi la modestie d'un premier film et j'avoue préférer les deux derniers Sordi dont j'ai parlé: Le veuf et Il boom. Nos voisins transalpins étaient très insipirés, dans les années 50-60. Larmes de joie en demeure pour moi l'une des brillantes illustrations.

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Envie de faire durer le plaisir ?

Vous pourrez trouver une image emblématique sur le blog de Vincent. Eeguab et Lui, quant à eux, m'ont bien devancé pour évoquer le film !

12 commentaires:

  1. Merci Martin. Tu sais mon amour pour ce cinéma. J'aime beaucoup ce film et pratiquement tout Fellini mais ses premiers films me plaisent particulièrement (Les Vitelloni, Il Bidone entre autres). J'aime aussi tout le reste mais par moments ses délires m'ont semblé un peu encombrants. Rien de grave. Viva il Maestro.
    Par ailleurs le cinéma de ma ville va mal et suscite des interrogations.Je crois que c'est le cas dans bien des villes moyennes. A bientôt l'ami.

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  2. Tu as de la chance Martin, c'est un film que je n'ai toujours pas réussi à voir. Fellini + Sordi, et même si c'est un de leurs premiers films, que dire d'autre ! Content de te voir accrocher l'épithète "génial" à Sordi.

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  3. Et bien je vais casser l'ambiance, je ne suis pas fan.

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  4. courant néo-réaliste émergent... il manquerait pas un A ?

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  5. @Eeguab:

    De rien, l'ami ! Oui, je connais ton amour pour ces films italiens de la grande époque. Le cinéma où j'ai vu "Le cheik blanc" devait aussi proposer "Les Vitelloni" en novembre, mais rien n'est sûr aujourd'hui. Cela risque d'être annulé ou reporté à une heure qui ne m'arrangerait pas. Partie remise, peut-être. Le voir avec toi serait sympa.

    Très triste que ton cinéma ait tant de difficultés. J'espère qu'il ne fermera pas. Je me pose la question sur ceux que je fréquente, mais ils sont de fait plus nombreux.

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  6. @Strum:

    Oui, c'est vrai: pouvoir découvrir ce film sur grand écran est un vrai privilège. Sordi, que j'ai désormais bien repéré, m'enchante d'un film à l'autre. Quant à Fellini, je suis convaincu depuis longtemps... et j'ai encore pas mal de ses réalisations à voir !

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  7. @Pascale:

    Tu peux nous expliquer pourquoi ?

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  8. @Pascale encore:

    Bien vu ! C'est corrigé.

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  9. Et bien... Sordi ne m'amuse pas, comme Jacques Tati.

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  10. Évidemment, dans ce cas...
    Mais, comme je disais, on le voit moins ici que dans d'autres films, même s'il a le rôle-titre.

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  11. Pascale, quels films as-tu vu avec Sordi ? Il peut vraiment être très drôle.

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