Il paraît que Chloé Zhao planche sur le tout prochain film Marvel ! D'aucuns estimeront que la cinéaste sino-américaine a vendu son âme au diable, mais j'attends de voir la tournure que prendra sa carrière avant de livrer un jugement définitif. Il est certes vrai que son opus précédent, The rider, reste fort éloigné de l'univers des superhéros...
Quelque chose du rêve américain finit toutefois d'infuser dans ce récit quasi-documentaire de la vie d'un jeune Étasunien d'origine indienne. Une partie des acteurs ici rassemblés sont des comédiens amateurs jouant (presque) leur propre rôle. Il est question d'un ancien champion de rodéo, tombé de cheval et que les séquelles d'une grave blessure privent de son unique plaisir et de sa seule compétence: monter. Brady Blackburn tente de conserver son activité annexe de dresseur d'étalons, non sans prendre des risques importants pour sa santé. Entre les mains d'autres cinéastes, ce récit intime aurait pu sombrer dans un pathos sinistre et de très mauvais aloi. The rider n'a rien d'un film joyeux, bien entendu, mais c'est avec beaucoup de respect pour la dignité de son personnage qu'il en appelle à notre sensibilité...
La forme, elle, est convenue, mais soignée. Le visage de l'Amérique dépeint par ses images n'est bien évidemment pas le plus glorieux. Pourtant, ces grands espaces m'attirent bien plus qu'une ville réputée comme peut l'être New York. À moi qui n'ai jamais été qu'un cavalier très occasionnel et bien peu inspiré, l'idée d'un jour remonter en selle paraît moins incongrue devant pareil "spectacle". Il est des paysages que l'on n'aborde jamais mieux qu'en se fondant dans la nature sauvage. The rider nous ramène à cette évidence, ainsi qu'au constat que nos vies restent fragiles et peuvent donc basculer à tout moment. Par instants, le film m'a même semblé n'être finalement qu'une quête d'apaisement: il m'est alors apparu particulièrement juste et beau. J'en profite pour vous rappeler qu'il a été tourné dans la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, un site que j'aimerais découvrir. C'est une veine que de pouvoir s'y rendre grâce au cinéma !
The rider
Film américain de Chloé Zhao (2017)
Rien de vraiment surprenant, mais c'est franchement du bel ouvrage ! J'adopte aisément une posture quasi-contemplative pour appréhender ce type de films à leur juste valeur, vous renvoyant donc avec plaisir vers Chloé Zhao et Les chansons que mes frères m'ont apprises. Autre suggestion, également consacrée aux Amérindiens et au titre voisin de celui du long-métrage du jour: The ride. Évasion garantie...
----------
Si vous souhaitez remonter la piste plus avant...
Vous pouvez chevaucher en bonne compagnie avec Pascale et Eeguab.
Quelque chose du rêve américain finit toutefois d'infuser dans ce récit quasi-documentaire de la vie d'un jeune Étasunien d'origine indienne. Une partie des acteurs ici rassemblés sont des comédiens amateurs jouant (presque) leur propre rôle. Il est question d'un ancien champion de rodéo, tombé de cheval et que les séquelles d'une grave blessure privent de son unique plaisir et de sa seule compétence: monter. Brady Blackburn tente de conserver son activité annexe de dresseur d'étalons, non sans prendre des risques importants pour sa santé. Entre les mains d'autres cinéastes, ce récit intime aurait pu sombrer dans un pathos sinistre et de très mauvais aloi. The rider n'a rien d'un film joyeux, bien entendu, mais c'est avec beaucoup de respect pour la dignité de son personnage qu'il en appelle à notre sensibilité...
La forme, elle, est convenue, mais soignée. Le visage de l'Amérique dépeint par ses images n'est bien évidemment pas le plus glorieux. Pourtant, ces grands espaces m'attirent bien plus qu'une ville réputée comme peut l'être New York. À moi qui n'ai jamais été qu'un cavalier très occasionnel et bien peu inspiré, l'idée d'un jour remonter en selle paraît moins incongrue devant pareil "spectacle". Il est des paysages que l'on n'aborde jamais mieux qu'en se fondant dans la nature sauvage. The rider nous ramène à cette évidence, ainsi qu'au constat que nos vies restent fragiles et peuvent donc basculer à tout moment. Par instants, le film m'a même semblé n'être finalement qu'une quête d'apaisement: il m'est alors apparu particulièrement juste et beau. J'en profite pour vous rappeler qu'il a été tourné dans la réserve indienne de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, un site que j'aimerais découvrir. C'est une veine que de pouvoir s'y rendre grâce au cinéma !
The rider
Film américain de Chloé Zhao (2017)
Rien de vraiment surprenant, mais c'est franchement du bel ouvrage ! J'adopte aisément une posture quasi-contemplative pour appréhender ce type de films à leur juste valeur, vous renvoyant donc avec plaisir vers Chloé Zhao et Les chansons que mes frères m'ont apprises. Autre suggestion, également consacrée aux Amérindiens et au titre voisin de celui du long-métrage du jour: The ride. Évasion garantie...
----------
Si vous souhaitez remonter la piste plus avant...
Vous pouvez chevaucher en bonne compagnie avec Pascale et Eeguab.
Les stars déchues du "Rodéo" ont souvent inspiré les réalisateurs américains , à voir sur le meme sujet : "Les indomptables" de Nick Ray avec Robert Mitchum et "Junior Bonner" avec le grand Steve McQueen....
RépondreSupprimerMerci pour ces deux références, CC Rider. Mon film du jour devrait vous plaire.
RépondreSupprimerCe qui est particulièrement intéressant ici, c'est bien l'approche quasi-documentaire.
C'était un beau film qui m'avait beaucoup émue et l'obstination du "héros" désespéré de ne plus pouvoir faire ce pour quoi il se sent destiné faisait vraiment mal.
RépondreSupprimerSa communication avec les cheveaux était impressionnante.
Bonsoir Martin. Merci pour le lien. Notre ciné-club avait présenté les deux films Les chansons que mes frères m'ont apprises et The rider. Très appréciés tous deux. Je crains fort que ces types de séances-découvertes ne soient du domaine du passé. J'ai vu Les indomptables, fort justement cité par cc rider. A bientôt l'ami.
RépondreSupprimer@Pascale:
RépondreSupprimerNous sommes d'accord sur tout, cette fois. Cette façon de créer de la fiction en collant la caméra au plus près de la réalité me touche beaucoup. J'espère que Chloé Zhao ne va pas se contenter de blockbusters à l'avenir...
@Eeguab:
RépondreSupprimerSalut l'ami ! Je me disais justement que nous avions déjà débattu sur "Les chansons que mes frères m'ont apprises". C'est vraiment dommage que ton cinéma renonce à ce type de films, car le fait est que cela peut plaire à un certain nombre de gens, à condition bien sûr que cela soit rendu accessible.
CC Rider et toi, vous me donnez envie d'élargir mes horizons. Merci pour cela... et à bientôt !