samedi 13 juin 2020

Avec lui

C'est étrange: j'aime le cinéma spectaculaire, mais aussi les scénarios minimalistes. En fait, je n'ai pas (toujours) besoin qu'un film donné suive un rythme échevelé et/ou offre des rebondissements nombreux. Le point de départ insolite d'une histoire simple peut suffire, parfois. Et, dans cette optique, Orage, découvert par hasard, m'a plutôt plu...

Vague adaptation d'un roman de Marguerite Duras, ce film méconnu propose une sorte de portrait de femme. La surprenante Marina Foïs prête ses traits à Maria, une quadra à la dérive. La caméra l'attrape sur la route des vacances, prévues en Espagne avec son mari, sa fille et sa soeur. Problème: la météo fait des siennes et bloque la troupe en chemin, dans l'hôtel - réquisitionné - d'un petit village français. C'est là qu'au bout milieu de la nuit, Maria, qui se révèle alcoolique, croise Nabil, un homme qui vient de tuer sa femme et son amant. Surprise: elle décide alors... de fuir avec lui ! Je crois nécessaire d'éviter de réfléchir en termes de vraisemblance devant ledit Orage...

C'est également grâce à Sami Bouajila que j'ai réussi à l'apprécier. Pour être tout à fait honnête avec vous, je dois relever que le film m'a d'abord attiré pour sa courte durée (une heure vingt à peine). Malheureusement, cela ne le rend pas spécialement intense: l'idée originelle semble assez peu exploitée, faute d'une densité suffisante dans le traitement des personnages. Je vais toutefois rester indulgent à l'égard d'un réalisateur qui, après deux courts-métrages personnels et une belle carrière d'assistant, faisait ses débuts au format long. J'insiste, du coup: je n'ai vraiment pas passé un mauvais moment. Orage n'est pas calibré pour demeurer dans les annales du cinéma français, même en se concentrant sur les thrillers, mais il y a aussi d'assez bonnes choses dans cet opus discret d'un metteur en scène débutant. Oui, ça vaut bien un épisode lambda de série américaine ! Et, aussi prévisible soit-elle, la fin m'a plutôt séduit. À vous de voir...

Orage
Film français de Fabrice Camoin (2015)

Bon... ma note est "boostée" par le duo Marina Foïs / Sami Bouajila. Avec d'autres, je suis presque sûr que le film me serait passé à côté. Si le thème de la cavale vous intéresse, je suis également convaincu que le cinéma a produit maints trésors en mesure de vous satisfaire. Je recommande notamment L'astragale, une vraie belle découverte. Classe tous risques et À bout de course sont mieux que des plans B !

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Une précision littéraire...
Dix heures et demie du soir en été: c'est le titre du livre de Duras. Comme vous pourrez l'imaginer, j'ai désormais très envie de le lire...

2 commentaires:

  1. Marina Fois quadra alcoolique à la dérive, on dirait presqu'un pléonasme.
    Je l'aime bien mais elle ne se renouvelle guère.
    Je me demande si ce film était sorti en salle.
    Sami, JADORE.

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  2. Disons qu'elle fait bien ce qu'elle sait faire. Sami tire le tout vers le haut.

    Je n'ai pas sous la main ma Bible habituelle pour vérifier, mais oui, il semble bien que le film soit sorti (dans dix cinémas seulement, semble-t-il). Si j'en crois le site où je pioche mes box offices, il a fait un sacré flop: 2001 entrées !

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