C'est un nom qui me relie immédiatement à l'enfance: en parcourant sa filmographie, je vois que Jean-Jacques Annaud n'a jamais attendu plus de cinq ans entre deux films - et ce depuis son premier en 1976 ! J'avais envie de remonter avec lui aux années 80 et de (re)voir ainsi l'une de ses réalisations parmi les plus anciennes: La guerre du feu...
Avant d'échouer dans le - relatif - anonymat de la large grille cinéma de mon opérateur VOD, cette grosse production franco-canadienne connut mieux qu'un succès d'estime: pour m'en tenir aux chiffres français, elle attira plus de 4,9 millions de spectateurs en salles. Gavé d'effets spéciaux, le public d'aujourd'hui l'a peut-être un peu oubliée. L'histoire, tirée d'un roman, nous ramène aux temps préhistoriques. Nous sommes revenus il y a 80.000 ans: c'est l'occasion d'observer comment nos lointains ancêtres vivaient et comment diverses tribus s'affrontaient, donc, pour le contrôle du feu. Le principe du scénario est en effet que les hommes ont compris son utilité pour améliorer leur nourriture ou lutter contre le froid, mais qu'ils ne savent pas comment en allumer un. Bon... je laisse à d'autres le soin de relever l'ensemble des grosses libertés que le récit prend avec la réalité préhistorique. Moi ? Je m'en fiche un peu, à vrai dire. En mesurant toutes les faiblesses du film, je l'ai revu avec joie pour sa dimension humaniste. J'y vois même, pour être honnête, une forme de poésie...
Y serez-vous sensibles aussi ? Je l'espère, oui. La guerre du feu porte objectivement quelques marques du temps passé depuis sa sortie. Même soignée, la direction artistique ne paraît plus aussi moderne qu'elle ne pouvait l'être à l'époque. Ses aspects de "vieux carton-pâte" pourraient vous dérouter lors de la découverte des premières scènes. Point important: aucun des personnages ne parle une langue actuelle. Au contraire, tous s'expriment dans un mélange (totalement inventé) d'anglais, de français, de portugais et d'italien. Incompréhensible ! C'est précisément pour moi ce qui contribue au charme du film: il fait semblant, c'est vrai, mais il nous sort vraiment de notre quotidien. Mine de rien, tout cela repose également sur de solides prestations d'acteur, pour les dialogues, donc, mais aussi pour toute la gestuelle. Sous les couches de maquillage, le seul visage que j'ai pu reconnaître est celui de l'Américain Ron Perlman, qui débutait alors au cinéma. Chercher à identifier les autres ? Je n'ai pas vraiment jugé cela utile. Aurais-je retrouvé mon âme d'enfant ? Je me suis laissé embarquer...
La guerre du feu
Film franco-canadien de Jean-Jacques Annaud (1981)
Bon bilan: fruit d'un tournage plutôt chaotique réparti sur des sites écossais, canadiens et kényans, le long-métrage reste assez fascinant pour qui veut bien le regarder sans le comparer à ceux d'aujourd'hui. D'ailleurs, peu de films ont évoqué la préhistoire: diffusé en salles l'année dernière, Alpha n'y avait pas vraiment rencontré son public. On peut privilégier l'option animation: L'âge de glace ou Les Croods !
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N'oublions pas les premiers lauriers...
Lors de la cérémonie des César 1982, La guerre du feu obtint celui du meilleur film et Jean-Jacques Annaud celui du meilleur réalisateur. L'année suivante, aux Oscars, il fut récompensé pour les maquillages.
Y a-t-il d'autres amateurs, dans la salle ?
Oui: au moins Ideyvonne qui, comme d'habitude, a publié des photos.
Avant d'échouer dans le - relatif - anonymat de la large grille cinéma de mon opérateur VOD, cette grosse production franco-canadienne connut mieux qu'un succès d'estime: pour m'en tenir aux chiffres français, elle attira plus de 4,9 millions de spectateurs en salles. Gavé d'effets spéciaux, le public d'aujourd'hui l'a peut-être un peu oubliée. L'histoire, tirée d'un roman, nous ramène aux temps préhistoriques. Nous sommes revenus il y a 80.000 ans: c'est l'occasion d'observer comment nos lointains ancêtres vivaient et comment diverses tribus s'affrontaient, donc, pour le contrôle du feu. Le principe du scénario est en effet que les hommes ont compris son utilité pour améliorer leur nourriture ou lutter contre le froid, mais qu'ils ne savent pas comment en allumer un. Bon... je laisse à d'autres le soin de relever l'ensemble des grosses libertés que le récit prend avec la réalité préhistorique. Moi ? Je m'en fiche un peu, à vrai dire. En mesurant toutes les faiblesses du film, je l'ai revu avec joie pour sa dimension humaniste. J'y vois même, pour être honnête, une forme de poésie...
Y serez-vous sensibles aussi ? Je l'espère, oui. La guerre du feu porte objectivement quelques marques du temps passé depuis sa sortie. Même soignée, la direction artistique ne paraît plus aussi moderne qu'elle ne pouvait l'être à l'époque. Ses aspects de "vieux carton-pâte" pourraient vous dérouter lors de la découverte des premières scènes. Point important: aucun des personnages ne parle une langue actuelle. Au contraire, tous s'expriment dans un mélange (totalement inventé) d'anglais, de français, de portugais et d'italien. Incompréhensible ! C'est précisément pour moi ce qui contribue au charme du film: il fait semblant, c'est vrai, mais il nous sort vraiment de notre quotidien. Mine de rien, tout cela repose également sur de solides prestations d'acteur, pour les dialogues, donc, mais aussi pour toute la gestuelle. Sous les couches de maquillage, le seul visage que j'ai pu reconnaître est celui de l'Américain Ron Perlman, qui débutait alors au cinéma. Chercher à identifier les autres ? Je n'ai pas vraiment jugé cela utile. Aurais-je retrouvé mon âme d'enfant ? Je me suis laissé embarquer...
La guerre du feu
Film franco-canadien de Jean-Jacques Annaud (1981)
Bon bilan: fruit d'un tournage plutôt chaotique réparti sur des sites écossais, canadiens et kényans, le long-métrage reste assez fascinant pour qui veut bien le regarder sans le comparer à ceux d'aujourd'hui. D'ailleurs, peu de films ont évoqué la préhistoire: diffusé en salles l'année dernière, Alpha n'y avait pas vraiment rencontré son public. On peut privilégier l'option animation: L'âge de glace ou Les Croods !
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N'oublions pas les premiers lauriers...
Lors de la cérémonie des César 1982, La guerre du feu obtint celui du meilleur film et Jean-Jacques Annaud celui du meilleur réalisateur. L'année suivante, aux Oscars, il fut récompensé pour les maquillages.
Y a-t-il d'autres amateurs, dans la salle ?
Oui: au moins Ideyvonne qui, comme d'habitude, a publié des photos.
Je l'ai revu il y a quelques mois avec (presque) le même plaisir que lors de la première fois. Annaud y faisait preuve d'une véritable ambition (prolongée plus tard par des films comme "Le nom de la rose" ou "L'ours") et d'un vrai sens du spectacle. Il s'agit pour moi du meilleur film traitant de la préhistoire (oublions "Alpha" et "AO, le dernier Neanderthal", ce sera plus sage).
RépondreSupprimerBon week-end, Martin !
Hey Martin. Du haut de mon grand âge (de pierre) je me souviens d'articles à la sortie du film qui disaient le grand soin apporté à la reconstitution. Bien sûr sans être préhistorique le film a bientôt 40 ans mais reste une oeuvre sérieuse et une belle intro pour ceux qui s'intéressent à la paléontologie.
RépondreSupprimerGrrr! Aouh! Rrrrrrr! Ca veut dire bonne suite et bonne fin d'année chez toi l'ami.
@Laurent:
RépondreSupprimerMerci ! Pour le coup, tu bats presque le record du commentaire le plus rapide.
Je vois que nous sommes grosso modo du même avis. Et oui, il y a dans ce film une vraie ambition !
Il faudra que je revoie les deux autres films dont tu parles: ils auraient toute leur place ici.
@Eeguab:
RépondreSupprimerSalut, l'ami ! Tu me fais rire avec ton grand âge de pierre.
Remarque, il semble que tu parles couramment le Cromagnon, je dis respect.
Blague à part, le film prend des largesses avec la science. On s'en fiche un peu !
Bon, on dira 38 ans (en décembre) au lieu de 40, mais ça ne nous rajeunis toujours pas :)
RépondreSupprimerCe qui est sûr, c'est que JJ Annaud a été un pionnier dans l'invention d'un langage au cinéma (depuis, il y en a eu bien d'autres : "avatar","le seigneur des anneaux", "games of thrones"...)
Je crois en fait qu'il a une grande foi dans le cinéma.
RépondreSupprimerCe n'est pas toujours communicatif, mais je le respecte pour cela.
Une belle audace pour ce film qui mabait évidemment attirée en salle.
RépondreSupprimerJ'aimerais le revoir.
Je me souviens du 1er rire (moqueur) et d'une sorte d'histoire d'amour.
La jolie Rae Down Chong a fait une petite carrière.
Mabait = m'avait mais tu abais... avais traduit.
RépondreSupprimer@Pascale 1:
RépondreSupprimerIl y a effectivement du rire moqueur et une histoire d'amour.
Les débuts de l'humanité, en somme. C'est un film à la fois violent et positif.
@Pascale 2:
RépondreSupprimerJ'avais, oui. Grâce à toi, je trouve assez facile de lire le coréen, désormais...
Le film doit beaucoup aussi à la musique de Philippe Sarde , qui au grandam de la production, s'était offert un orchestre philarmonique pour enregistrer la partitution qui se substitue souvent à l'absence de dialogue...Nommé au oscar, mais pas récompensé ....
RépondreSupprimerla partition, (syndrome coréen )
RépondreSupprimer@CC rider:
RépondreSupprimerLe résultat est probant: la BO est très réussie, elle aussi.
@CC rider encore:
RépondreSupprimerCes fichus Coréens n'en font décidément qu'à leur tête !