lundi 29 juillet 2019

Soupçons soudains

J'ai cru que Woody Allen était devenu persona non grata à Hollywood. Visiblement, j'avais tort: bien qu'écarté d'Amazon Studios, le cinéaste a pu trouver une solution pour distribuer son nouveau film. Sa sortie dans les salles françaises est programmée pour le 18 septembre. Patience ! D'ici là, j'ai largement le temps d'évoquer... d'anciens opus.

Meurtre mystérieux à Manhattan est la toute dernière collaboration entre Woody Allen et Diane Keaton, qui interprète ici un personnage d'abord écrit pour Mia Farrow. Je ne souhaite pas en dire davantage sur le sujet des liaisons ambiguës entre le réalisateur et ses muses successives. Pour ne parler que de cinéma, voici d'abord un petit mot sur le scénario: lui éditeur, elle apprentie cheffe cuisinier, un couple de bourgeois new-yorkais - Larry et Carol Lipton - est invité à venir boire un café chez ses voisins de palier. Le lendemain, leur hôtesse est morte, victime d'une crise cardiaque ! Parce qu'elle constate alors que le mari de la défunte n'a pas l'air triste, Carol s'imagine soudain que la vérité est ailleurs et qu'un crime a eu lieu dans l'appartement mitoyen. D'allure policière, le récit est toutefois un peu plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord. Fidèle à ses névroses, l'ami Woody emballe son énigme dans le papier-cadeau d'une étude sur le couple...

Larry est en effet fasciné par une autre femme, Marcia, dont il veut publier le roman et qui pourrait du même coup lui apprendre à bluffer au poker - merci à Anjelica Huston: scène courte, mais irrésistible ! Avec ou sans lui, peu importe, à vrai dire: son épouse légitime entend mener jusqu'au bout l'enquête sur les comportements étranges de celui qu'elle accuse d'assassinat, même si la police a classé l'affaire et même si elle doit dès lors... se rapprocher d'un autre homme ! J'imagine que vous l'aurez compris: c'est bien au rayon des comédies qu'il faut classer Meurtre mystérieux à Manhattan. Les aphorismes qui le séquencent font plaisir à entendre - plus qu'un quelconque opéra de Wagner, qui, à la longue, vous donnera envie d'envahir la Pologne. Autre aspect séduisant: une caméra très mobile dans les scènes d'intérieur. Clairement, je ne m'attendais pas à une telle "virtuosité" ! Les plus cinéphiles d'entre vous noteront qu'un hommage est ici rendu à d'autres grands artisans du septième art, à l'image d'Orson Welles et d'Alfred Hitchcock (par exemple). Mais c'est plus rigolo qu'intello...

Meurtre mystérieux à Manhattan
Film américain de Woody Allen (1993)

Je n'ai pas (... encore !) vu Annie Hall, le grand classique de Woody dont, d'après les spécialistes, l'opus du jour serait en fait une suite cachée. Ce n'est pas grave: j'ai quand même passé un bon moment. Malaimé, Le sortilège du scorpion de jade m'avait amusé, lui aussi, dans la série des vrais/faux polars. Si vous préférez les films noirs sans note d'humour, autant vous tourner vers Le rêve de Cassandre !

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Et si vous souhaitez en savoir un peu plus...
Les clins d'oeil sont dévoilés dans la chronique de "L'oeil sur l'écran".

2 commentaires:

  1. Un bon Woody qui m'avait bien fait rire. Sinon, Woody reste bien persona non grata à Hollywood puisque son nouveau film, qui a été tourné et monté il y a un moment, va sortir grâce à un distributeur italien qui a acquis les droits de distribution auprès d'Amazon qui n'en voulait plus.

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  2. Ah... j'avais mal compris les derniers développements de l'affaire !
    Finalement, je me dis que l'essentiel, c'est qu'on ait la possibilité de voir le film...

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