Comment les objets connectés impacteront-ils nos vies demain ? Jusqu'à quel point nous dominent-ils déjà aujourd'hui ? Ces questions philosophiques servent de toile de fond à Yves, une comédie loufoque sortie à la toute fin du mois de juin. L'un des deux films que j'ai vus lors de la Fête du cinéma. Autant être clair: il ne vole pas très haut...
So et Jérém pourraient certes s'appeler Sophie et Jérémy, mais non. Quand ils se rencontrent pour la première fois, les deux personnages se confirment réciproquement qu'ils se font appeler par leur prénom respectif... et pas par le diminutif d'abord supposé. Le plus dingue reste à venir: Yves - le titre du film, oui ! - est aussi le prénom réservé à son "héros", qui n'est autre qu'un grand frigo relié au Web. Parmi ses fonctionnalités, hormis la conservation durable d'aliments équilibrés qu'il sait commander lui-même: celles d'un smartphone ordinaire et bien d'autres encore, ce que je vous laisserai découvrir seuls, si d'aventure ma chronique ne vous a pas refroidis. Je souhaite ne rien dire de plus que ce que vous pourrez lire partout: refourgué par So, commerciale efficace, à Jérém, rappeur raté, le blanc outil pourrait bien aider son nouveau propriétaire à réussir sa vie. Le tout étant d'y croire, bien sûr. Mais je dois dire que ce n'est pas évident ! Bien plus qu'artificielle, l'intelligence du film reste toute relative. Franchement, avec un tel sujet, je pense qu'il y avait mieux à faire...
Si, d'emblée, vos oreilles ne saignent pas à l'écoute d'une bande originale pleine de grivoiseries (et je reste mesuré), vous apprécierez peut-être le début du film, plutôt moche, certes, mais assez farfelu pour séduire les plus frappadingues d'entre vous. Las ! La promesse d'une amusante bizarrerie de cinéma fait vite long feu: la majorité des scènes apparaît au mieux plate au possible, au pire consternante. Seule une séquence Eurovision sort le long-métrage d'une torpeur accablante, mais elle dure trop peu pour sauver la mise du scénario. Dans ce contexte, les acteurs font ce qu'ils peuvent: William Lebghil compose un Jérém si navrant que je me suis même dit que le rôle pourrait lui nuire durablement, Dora Tillier ne convainc qu'à moitié, Philippe Katerine n'a pas de slip... et il ne me reste rien à ajouter. Les autres ? Ils ne sont venus que pour faire le nombre, semble-t-il. Yves fait donc l'effet d'un gros pétard mouillé. Programmé en clôture de la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes, il pousse le vice jusqu'à prétendre qu'il y a triomphé ! Ouais, je vous aurai prévenus...
Yves
Film français de Benoît Forgeard (2019)
Une machine qui agit toute seule, ça vous rappelle 2001 ? Le chef d'oeuvre de Stanley Kubrick est explicitement cité ! Autre référence du réalisateur: le mélancolique Her, de Spike Jonze, à la nuance près que c'est donc un réfrigérateur qui peut ici adopter la voix envoûtante de Scarlett Johansson (ou celle de Victor Hugo jeune, si vous voulez). Pour la folie douce, on préférera Quentin Dupieux: Rubber, Wrong...
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Après, le film a ses défenseurs...
Vous le vérifierez avec Télérama ou les commentaires chez Pascale. Pourquoi pas ? Mais ma camarade chroniqueuse partage mon avis...
So et Jérém pourraient certes s'appeler Sophie et Jérémy, mais non. Quand ils se rencontrent pour la première fois, les deux personnages se confirment réciproquement qu'ils se font appeler par leur prénom respectif... et pas par le diminutif d'abord supposé. Le plus dingue reste à venir: Yves - le titre du film, oui ! - est aussi le prénom réservé à son "héros", qui n'est autre qu'un grand frigo relié au Web. Parmi ses fonctionnalités, hormis la conservation durable d'aliments équilibrés qu'il sait commander lui-même: celles d'un smartphone ordinaire et bien d'autres encore, ce que je vous laisserai découvrir seuls, si d'aventure ma chronique ne vous a pas refroidis. Je souhaite ne rien dire de plus que ce que vous pourrez lire partout: refourgué par So, commerciale efficace, à Jérém, rappeur raté, le blanc outil pourrait bien aider son nouveau propriétaire à réussir sa vie. Le tout étant d'y croire, bien sûr. Mais je dois dire que ce n'est pas évident ! Bien plus qu'artificielle, l'intelligence du film reste toute relative. Franchement, avec un tel sujet, je pense qu'il y avait mieux à faire...
Si, d'emblée, vos oreilles ne saignent pas à l'écoute d'une bande originale pleine de grivoiseries (et je reste mesuré), vous apprécierez peut-être le début du film, plutôt moche, certes, mais assez farfelu pour séduire les plus frappadingues d'entre vous. Las ! La promesse d'une amusante bizarrerie de cinéma fait vite long feu: la majorité des scènes apparaît au mieux plate au possible, au pire consternante. Seule une séquence Eurovision sort le long-métrage d'une torpeur accablante, mais elle dure trop peu pour sauver la mise du scénario. Dans ce contexte, les acteurs font ce qu'ils peuvent: William Lebghil compose un Jérém si navrant que je me suis même dit que le rôle pourrait lui nuire durablement, Dora Tillier ne convainc qu'à moitié, Philippe Katerine n'a pas de slip... et il ne me reste rien à ajouter. Les autres ? Ils ne sont venus que pour faire le nombre, semble-t-il. Yves fait donc l'effet d'un gros pétard mouillé. Programmé en clôture de la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes, il pousse le vice jusqu'à prétendre qu'il y a triomphé ! Ouais, je vous aurai prévenus...
Yves
Film français de Benoît Forgeard (2019)
Une machine qui agit toute seule, ça vous rappelle 2001 ? Le chef d'oeuvre de Stanley Kubrick est explicitement cité ! Autre référence du réalisateur: le mélancolique Her, de Spike Jonze, à la nuance près que c'est donc un réfrigérateur qui peut ici adopter la voix envoûtante de Scarlett Johansson (ou celle de Victor Hugo jeune, si vous voulez). Pour la folie douce, on préférera Quentin Dupieux: Rubber, Wrong...
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Après, le film a ses défenseurs...
Vous le vérifierez avec Télérama ou les commentaires chez Pascale. Pourquoi pas ? Mais ma camarade chroniqueuse partage mon avis...
Ah oui mille fois d'accord.
RépondreSupprimerCe film est d'une bêtise et dune vulgarité sans nom. Je dirai presque, comme l'acteur, mais ça ne se fait pas.
J'ai eu de la peine pour Doria Tellier... mais elle semble bien s'amuser à cracher du champagne... ou peut-être un peu gênée, J'hésite.
Ce que j'ai préféré c'est la voix de Yves (J'ai oublié le nom de l'acteur) mais une I.A. ne mérite pas de tomber entre les mains fin tel abruti.
C'est complètement aberrant que So puisse tomber amoureuse de lui ni même s'y intéresser.
Je ne m'attarde pas davantage mais le rap ne sort pas grandi de cette navrance...
Ouais... moi, les acteurs, je les mets tous dans le même bateau, pour le coup.
RépondreSupprimerJe passe sur les invraisemblances du scénario: c'est un peu la loi du genre...
La voix du frigo ? C'est celle d'un certain Antoine Gouy.
Moi pas (re)connaître, même si Wikipédia m'apprend qu'il a déjà beaucoup tourné.
Je vous trouve un peu durs tous les deux :) J'ai vu le film à la Quinzaine et en fin de projo, ils ont amené le frigo. Je n'ai hélas pas pu rester pour assister à son interview.
RépondreSupprimerSur le film, disons que je ne suis pas complètement convaincu mais je trouve que Forgeard, qui a toujours des idées étranges (bien vu le rapport avec Dupieux), a le mérite d'oser et d'aller au bout de ses délires. Après je n'aime pas le rap et je trouve aussi la chanson vulgaire, et comme Pascale, l'attirance de So pour le héros me semble invraisemblable. C'est un pur fantasme masculin trop tiré par les cheveux tellement le côté minable du gars est poussé. mais je pense que tout ça participe du ton décalé de Forgeard, je le vois un peu comme une BD d'Edika.
Je ne connais pas Antoine Gouy mais je trouve sa voix très belle, proche de celle, envoûtante en VO et en VF de Al dans 2001.
RépondreSupprimerVincent, je te trouve très indulgent (la folie cannoise sans doute) et bien aimable de comparer ce machin à Dupieux qui m'emporte dans ses délires.
@Vincent:
RépondreSupprimerOui, tu as raison: j'apprécie cet esprit décalé à sa juste valeur.
C'est toujours rafraîchissant de voir un cinéaste sortir des sentiers très balisés.
Cela dit, la vulgarité du propos m'a paru trop outrancière... et un peu facile.
Ce qui ne veut pas dire que je ne fais définitivement une croix sur Benoît Forgeard.
Edika ? J'aime bien en BD, mais je ne suis pas sûr que j'aimerai une adaptation ciné.
@Pascale:
RépondreSupprimerOK pour la voix d'Antoine Gouy. Tu étais plus attentive que moi.
Hum ! C'est peut-être aussi que je préfère celle de Scarlett Johansson...
Vincent, je ne sais pas, mais moi, si je compare avec Dupieux, c'est pour le côté absurde.
Après, la qualité, les goûts, les couleurs... c'est à chacun de juger, évidemment.
Je ne suis pas tout à fait impartial, j'ai invité Forgeard aux Rencontres il y a quelques années avec des films, des courts déjà dans ce même style décalés, un peu provocateurs. Il est aussi aimable et flegmatique que ses films sont foutraques :)
RépondreSupprimerCeci étant, je comprends et parfois je partage vos réserves. Voilà. Pour Dupieux je l'avais bien compris comme ça aussi. J'ai beaucoup aimé "Rubber" mais je suis resté sur ma faim avec "Wrong cops".
Edika au cinéma, en animation peut être...
Cette partialité assumée et partageuse est très appréciée, Vincent !
RépondreSupprimerMerci de nous en dire plus sur Benoît Forgeard: c'est toujours bon à savoir.
De Quentin Dupieux, je te recommanderais volontiers "Wrong", au cas où.
Quant à une adaptation d'Edika, la réaliser en images réelles serait un vrai défi !