samedi 16 février 2019

Une goutte d'eau...

Je suis certain que vous l'avez déjà vérifié: un simple mot de travers suffit parfois à faire dégénérer une situation tout à fait ordinaire. C'est aussi ce qu'illustre mon film du jour - L'insulte - qu'un ami proche m'a permis de découvrir après que je l'ai manqué au cinéma. Une belle façon d'ajouter le drapeau libanais sur Mille et une bobines !

Franck, merci: dans l'ensemble, j'ai trouvé ce film très intéressant. Dans un quartier populaire de Beyrouth, d'autant plus en surchauffe que des travaux semblent s'y éterniser, un conflit oppose un habitant plutôt mal luné à un chef de chantier d'origine palestinienne. J'insiste sur cette nationalité, car il s'avère qu'elle va jouer un rôle essentiel dans la discorde entre les deux hommes. Vous pourrez constater aussi qu'en réalité, la moindre goutte d'eau pourrait faire déborder le vase. Très bien écrit, le scénario de L'insulte repose sur un postulat crédible, sinon réaliste. Du coup, à mesure que l'intrigue se développe et que la situation s'envenime, on reste scotché à l'écran. Pari gagné !

Après un certain temps passé à suivre les protagonistes de ce récit dans la rue, la caméra nous entraîne enfin à l'intérieur, dans le secret des cabinets d'avocats, puis sous la lumière crue d'un prétoire. L'intelligence du film est alors de nous prouver que la vérité absolue d'un événement du quotidien n'est pas forcément facile à établir. Dépourvu de tout manichéisme, L'insulte nous démontre avec talent que chaque personnage a des raisons pour agir comme il le fait. Évidemment, dans le contexte général du Moyen-Orient, ce constat apparaît d'une force peu commune, mais tout ce qui est exprimé ici peut aussi être d'une portée plus universelle. Pour tout dire, le film m'a (un peu) moins convaincu dès le moment où il a tenu à s'appuyer sur l'histoire récente du Liban pour transcender son point de départ. Disons-le plus simplement: pour une fois, réfléchir autour d'exemples symboliques plutôt que sur des faits réels m'avait paru plus judicieux. Malgré cela, je vais me répéter: le film est vraiment très intéressant. Et il n'est pas nécessaire d'être un as en géopolitique pour l'apprécier !

L'insulte
Film libanais de Ziad Doueiri (2017)

Allez, hop: quatre étoiles pleines pour ce long-métrage bien ficelé ! J'insiste: il est vraiment très facile d'accès, même pour celles et ceux qui n'ont jamais observé le Liban et ses voisins que de très loin. Inspiré d'une histoire vraie, Incendies est sans doute plus complexe pour les profanes. Côté Moyen-Orient encore, je recommande Omar aux coeurs bien accrochés. À défaut, vous avez toujours Cupcakes... 

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Aucun problème: cette fois, c'est par exemple chez Dasola qu'il faudra vous rendre. Vous pourrez aussi vous tourner vers "L'oeil sur l'écran".

2 commentaires:

  1. Bonjour Martin, merci pour le lien. J'ai trouvé ce film assez exceptionnel. Bonne journée.

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  2. Oui, Dasola. Et notamment parce qu'il nous ouvre à un pays que l'on voit peu sur grand écran.

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