On ne mesure peut-être pas assez le courage qu'il a fallu aux femmes et aux hommes qui, au 19ème siècle, ont quitté la façade atlantique des États-Unis pour aller vers l'Ouest. Certains ont changé de vie. L'homme qui tua Liberty Valance pose la question de leur adaptation à d'autres moeurs et conditions. Et ce classique y répond avec talent !
De nombreux cinéphiles présentent John Ford comme le maître absolu du western américain. Un aveu: j'ai réalisé tardivement que ce film était l'un de ses derniers. Cette pièce maîtresse de sa longue carrière construisit sa notoriété en se présentant comme la première occasion de voir les grands James Stewart et John Wayne ensemble à l'écran. Le premier joue un jeune avocat d'une rectitude absolue, convaincu que le droit est la meilleure des armes, tandis que le second incarne un cow-boy pragmatique, prêt à sortir son revolver quand les choses tournent mal. Après que Ransom Stoddard a été volé et roué de coups par un bandit sans vergogne, Tom Doniphon lui suggère aimablement d'oublier ses principes et d'apprendre à tirer. Présenté ainsi, le pitch peut vous paraître ordinaire, mais le film ne l'est assurément pas ! Construit sur un long flashback, L'homme qui tua Liberty Valance dresse le portrait de l'Amérique et offre une réflexion sur ses idéaux. A-t-on besoin de héros pour bâtir une société juste et égalitaire ? Quel degré de mensonge peut-on accepter ? Je vous laisse répondre...
Si ce western gagne à être vu - ou revu - aujourd'hui, c'est également parce qu'il se penche aussi sur un sujet majeur: celui de la presse. Lors de la scène d'ouverture, nous sommes au début du 20ème siècle et les journalistes occupent déjà une place centrale dans le jeu institutionnel. Même si ce n'est probablement pas le sujet numéro 1 du scénario, ce fameux positionnement des médias face aux hommes politiques et aux citoyens reviendra souvent, en filigrane du récit. Dès lors, L'homme qui tua Liberty Valance demeure d'une modernité étonnante, les sujets qu'il soulève étant toujours pertinents en 2018. L'usage du noir et blanc apporte certes une distance, mais l'empathie que l'on aura pour les divers protagonistes de cette noble histoire joue évidemment en faveur d'une émotion sincère, encore renforcée par l'interprétation sans faille de la distribution (dans son ensemble). Certains parlent d'une oeuvre testamentaire, qui concentrerait donc tout ce que John Ford a voulu exprimer depuis ses débuts... en 1917. Je trouve que sa sobriété formelle la rend particulièrement admirable.
L'homme qui tua Liberty Valance
Film américain de John Ford (1962)
Western tardif, ce long-métrage apparaît donc beaucoup plus réfléchi que de nombreux autres films du genre. Je le recommande volontiers aux amateurs, mais aussi à qui n'aime pas spécialement les histoires du Far West. Quelques années plus tard, des cinéastes venus d'Italie achèveront de dynamiter les grands mythes fondateurs américains. On a le droit de leur préférer La prisonnière du désert, évidemment.
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Une anecdote étonnante...
Elle s'adresse à celles et ceux qui choisiront de voir le film en version française. La version sortie en DVD en 2002 inclut quelques scènes coupées pour l'exploitation cinéma, qui n'ont donc pas été doublées. Résultat: certains dialogues sont restés en anglais (avec sous-titres) !
Et, pour finir, quelques liens...
Le film garde une excellente réputation. Certain(e)s de mes ami(e)s cinéphiles l'ont même évoqué plusieurs fois ! À vous d'aller farfouiller sur les blogs de Dasola, Sentinelle, Ideyvonne, Strum, Eeguab, Vincent et Lui. Avant de réétudier l'idée de légende, vous aurez de la lecture !
De nombreux cinéphiles présentent John Ford comme le maître absolu du western américain. Un aveu: j'ai réalisé tardivement que ce film était l'un de ses derniers. Cette pièce maîtresse de sa longue carrière construisit sa notoriété en se présentant comme la première occasion de voir les grands James Stewart et John Wayne ensemble à l'écran. Le premier joue un jeune avocat d'une rectitude absolue, convaincu que le droit est la meilleure des armes, tandis que le second incarne un cow-boy pragmatique, prêt à sortir son revolver quand les choses tournent mal. Après que Ransom Stoddard a été volé et roué de coups par un bandit sans vergogne, Tom Doniphon lui suggère aimablement d'oublier ses principes et d'apprendre à tirer. Présenté ainsi, le pitch peut vous paraître ordinaire, mais le film ne l'est assurément pas ! Construit sur un long flashback, L'homme qui tua Liberty Valance dresse le portrait de l'Amérique et offre une réflexion sur ses idéaux. A-t-on besoin de héros pour bâtir une société juste et égalitaire ? Quel degré de mensonge peut-on accepter ? Je vous laisse répondre...
Si ce western gagne à être vu - ou revu - aujourd'hui, c'est également parce qu'il se penche aussi sur un sujet majeur: celui de la presse. Lors de la scène d'ouverture, nous sommes au début du 20ème siècle et les journalistes occupent déjà une place centrale dans le jeu institutionnel. Même si ce n'est probablement pas le sujet numéro 1 du scénario, ce fameux positionnement des médias face aux hommes politiques et aux citoyens reviendra souvent, en filigrane du récit. Dès lors, L'homme qui tua Liberty Valance demeure d'une modernité étonnante, les sujets qu'il soulève étant toujours pertinents en 2018. L'usage du noir et blanc apporte certes une distance, mais l'empathie que l'on aura pour les divers protagonistes de cette noble histoire joue évidemment en faveur d'une émotion sincère, encore renforcée par l'interprétation sans faille de la distribution (dans son ensemble). Certains parlent d'une oeuvre testamentaire, qui concentrerait donc tout ce que John Ford a voulu exprimer depuis ses débuts... en 1917. Je trouve que sa sobriété formelle la rend particulièrement admirable.
L'homme qui tua Liberty Valance
Film américain de John Ford (1962)
Western tardif, ce long-métrage apparaît donc beaucoup plus réfléchi que de nombreux autres films du genre. Je le recommande volontiers aux amateurs, mais aussi à qui n'aime pas spécialement les histoires du Far West. Quelques années plus tard, des cinéastes venus d'Italie achèveront de dynamiter les grands mythes fondateurs américains. On a le droit de leur préférer La prisonnière du désert, évidemment.
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Une anecdote étonnante...
Elle s'adresse à celles et ceux qui choisiront de voir le film en version française. La version sortie en DVD en 2002 inclut quelques scènes coupées pour l'exploitation cinéma, qui n'ont donc pas été doublées. Résultat: certains dialogues sont restés en anglais (avec sous-titres) !
Et, pour finir, quelques liens...
Le film garde une excellente réputation. Certain(e)s de mes ami(e)s cinéphiles l'ont même évoqué plusieurs fois ! À vous d'aller farfouiller sur les blogs de Dasola, Sentinelle, Ideyvonne, Strum, Eeguab, Vincent et Lui. Avant de réétudier l'idée de légende, vous aurez de la lecture !
That's my steack Valance..!!
RépondreSupprimerQuel retour, cher CC Rider ! Plus vite que votre ombre, ce commentaire !
RépondreSupprimerJe dois dire que cette scène est l'une des plus étonnantes de ce beau film, à mes yeux.
Quel casting de folie ! Quel film !
RépondreSupprimerJ'ai vu ce film très tard aussi.
Et c'est vrai qu'évoquer ainsi le journalisme était surprenant.
https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=https://m.youtube.com/watch%3Fv%3DnI_BKLpSFQg&ved=2ahUKEwiRwKy2hPjeAhVHXRoKHRb3Ce4QtwIwAHoECAIQAQ&usg=AOvVaw3gK-8SinKbQCdCtOn2k7nZ
Ouah ! Chef-d'oeuvre et l'un des plus beaux films de l'histoire du cinéma. En plus, le genre de films que l'on peut revoir dix fois sans se lasser. A chaque fois, c'est plus beau, notamment ce prologue incroyablement mélancolique. Je pourrais en parler pendant des heures, et je le connais quasiment par coeur plan par plan, dialogue par dialogue. Bienvenue au club Martin ! Et merci pour le lien. PS : je te signale une petite typo : tu as oublié une étoile.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Strum, il manque une étoile.
RépondreSupprimer@Pascale 1:
RépondreSupprimerOui, c'est un très beau casting, jusque dans les rôles secondaires.
Merci pour le lien qui donne une petite idée de ce que peut être le ton du film.
Le personnage du journaliste est assez épatant, je trouve, de par la manière dont il évolue.
@Strum:
RépondreSupprimerOn sent ta passion vibrante pour ce film que je découvrais. Nul doute que je la partagerai à la revoyure.
Merci pour ton bienvenue et pas d'quoi pour le lien. L'étoile manquante arrivera peut-être dans quelques années...
@Pascale 2:
RépondreSupprimerJe ne veux pas me défausser, mais as-tu cherché du côté du shérif ?
Tu as raison je vais taper le shérif ça peut aider.
RépondreSupprimerJe vais ME taper...
RépondreSupprimerLe nouvel Am-Sung ne corrige plus, il disperse, il ventilé, il supprime.
@Pascale qui tape:
RépondreSupprimerOutche ! Oui, ça pourrait bien aider. Ou pas. Faut voir.
@Pascale qui tapote:
RépondreSupprimerLe Coréen, quand on lui en fait trop...