Vous le savez: le western est souvent évoqué comme la quintessence du cinéma américain. Il est même apparu avant lui, si on considère que ses personnages archétypaux sont d'abord nés entre les pages d'improbables romans populaires, avant de s'incarner sur les écrans. Évidemment, à l'époque, ils étaient muets ! Ce n'était que le début...
Quand mon film du jour est sorti en salles, le parlant y était arrivé depuis seulement trois ans. C'est peu, mais c'est beaucoup à la fois. Pourquoi ? Parce qu'il a aussitôt convaincu le public et ainsi modifié en profondeur ses attentes à l'égard du septième art. De manière assez mystérieuse, La piste des géants a toutefois connu un échec retentissant. Je ne m'explique pas comment les premiers spectateurs ont pu négliger les qualités de cette fresque à la gloire des pionniers qui, au 19ème siècle, partirent vers l'Ouest et défrichèrent des terres jusqu'alors occupées par les seules tribus amérindiennes. Avec le recul conféré par ma connaissance du cinéma, j'ai trouvé cette dimension du long-métrage quasi-documentaire (et d'une objectivité discutable). Le constat, en outre, que le héros fraternise avec des guerriers pawnees m'a alors confirmé que je tenais là un western atypique. Même si je peux vous dire qu'il est absolument ancré dans son genre !
Si, par bien des aspects, je me suis senti en terrain connu, c'est aussi parce que j'ai pu appuyer mon regard sur le visage ô combien familier de John Wayne ! Il est d'ailleurs franchement amusant de constater que certains éditeurs de DVD ont retenu une photo des grandes heures de l'acteur pour illustrer leur jaquette, alors qu'il n'a ici que 23 ans. Initialement, le rôle qui lui a été confié devait revenir à Gary Cooper. Après le tournage, il lui faudra encore attendre presque une décennie entière avant de percer à nouveau et d'être enfin une star reconnue. Mais qu'importe ces considérations de coulisses: le jeune comédien s'illustre déjà dans La piste des géants, avec d'autant plus d'aisance que certains autres personnages sont, eux, bien trop caricaturaux. Incroyable paradoxe: l'un des méchants, un Mexicain aussi menteur que couard, est joué par... le petit-fils du chef apache Géronimo. Avec tout cela, le film ne raconte au fond rien d'autre qu'une histoire de vengeance sur fond de romance. Et alors ? Compte tenu de son âge avancé, disons-le: je me vois mal lui reprocher cette petite "facilité" !
La piste des géants
Film américain de Raoul Walsh (1930)
Si j'ai aimé voir ce western, c'est également parce que j'ai découvert cette année... Le dernier des géants, l'ultime film de John Wayne. Des deux, le premier est franchement beaucoup plus spectaculaire ! Son grand âge m'inspire le respect et je me dis qu'il serait pertinent que je remonte désormais aux origines du muet. Affaire à suivre. D'ici là, sur un thème assez proche, je vous suggère La rivière rouge.
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D'autres pistes sont à découvrir...
Il existe plusieurs versions de ce film: celle que j'ai pu voir, tournée au format 35mm, dure moins de deux heures, quand l'autre (70mm) les dépasse légèrement. Et je ne compte pas les quatre adaptations sorties en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne... dès 1931 !
Pour finir, vous voulez un autre avis ?
D'accord: je vous renvoie donc vers la chronique de "L'oeil sur l'écran".
Quand mon film du jour est sorti en salles, le parlant y était arrivé depuis seulement trois ans. C'est peu, mais c'est beaucoup à la fois. Pourquoi ? Parce qu'il a aussitôt convaincu le public et ainsi modifié en profondeur ses attentes à l'égard du septième art. De manière assez mystérieuse, La piste des géants a toutefois connu un échec retentissant. Je ne m'explique pas comment les premiers spectateurs ont pu négliger les qualités de cette fresque à la gloire des pionniers qui, au 19ème siècle, partirent vers l'Ouest et défrichèrent des terres jusqu'alors occupées par les seules tribus amérindiennes. Avec le recul conféré par ma connaissance du cinéma, j'ai trouvé cette dimension du long-métrage quasi-documentaire (et d'une objectivité discutable). Le constat, en outre, que le héros fraternise avec des guerriers pawnees m'a alors confirmé que je tenais là un western atypique. Même si je peux vous dire qu'il est absolument ancré dans son genre !
Si, par bien des aspects, je me suis senti en terrain connu, c'est aussi parce que j'ai pu appuyer mon regard sur le visage ô combien familier de John Wayne ! Il est d'ailleurs franchement amusant de constater que certains éditeurs de DVD ont retenu une photo des grandes heures de l'acteur pour illustrer leur jaquette, alors qu'il n'a ici que 23 ans. Initialement, le rôle qui lui a été confié devait revenir à Gary Cooper. Après le tournage, il lui faudra encore attendre presque une décennie entière avant de percer à nouveau et d'être enfin une star reconnue. Mais qu'importe ces considérations de coulisses: le jeune comédien s'illustre déjà dans La piste des géants, avec d'autant plus d'aisance que certains autres personnages sont, eux, bien trop caricaturaux. Incroyable paradoxe: l'un des méchants, un Mexicain aussi menteur que couard, est joué par... le petit-fils du chef apache Géronimo. Avec tout cela, le film ne raconte au fond rien d'autre qu'une histoire de vengeance sur fond de romance. Et alors ? Compte tenu de son âge avancé, disons-le: je me vois mal lui reprocher cette petite "facilité" !
La piste des géants
Film américain de Raoul Walsh (1930)
Si j'ai aimé voir ce western, c'est également parce que j'ai découvert cette année... Le dernier des géants, l'ultime film de John Wayne. Des deux, le premier est franchement beaucoup plus spectaculaire ! Son grand âge m'inspire le respect et je me dis qu'il serait pertinent que je remonte désormais aux origines du muet. Affaire à suivre. D'ici là, sur un thème assez proche, je vous suggère La rivière rouge.
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D'autres pistes sont à découvrir...
Il existe plusieurs versions de ce film: celle que j'ai pu voir, tournée au format 35mm, dure moins de deux heures, quand l'autre (70mm) les dépasse légèrement. Et je ne compte pas les quatre adaptations sorties en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne... dès 1931 !
Pour finir, vous voulez un autre avis ?
D'accord: je vous renvoie donc vers la chronique de "L'oeil sur l'écran".
C'est grâce à ce film et surtout à au 1er rôle qu'il y tient que John Wayne commencera sa carrière d'acteur. Il peut dire merci à Raoul Walsh d'avoir pensé à lui !
RépondreSupprimerExact ! Mais il paraît qu'il a attendu près de dix ans pour avoir un autre rôle important...
RépondreSupprimerIl était tout mimi le Big John.
RépondreSupprimerJ'aimerais bien le revoir ce film.
C'était qui l'actrice de la romance ?
Et comme je ne lis pas en diagonale... j'ai fait une bonne pioche :-)
Ma connaissances
M'a alors confirme
Je compte pas
Merci de ta sagacité ! Les erreurs ont été corrigées.
RépondreSupprimerLe pas-encore-Big John est très bien dans ce film, avec sa bouille de gamin.
L'actrice qui finit par succomber à ses charmes s'appelle Marguerite Churchill.
Dans les années 30, il tiendra en effet beaucoup de 2nds rôles et quelques 1ers mais dans des petits films de série B, ce n'est qu'avec "la chevauchée fantastique" de John Ford qu'il percera enfin l'écran par son charisme.
RépondreSupprimerMerci pour cette précision, très chère. Ce qui est vraiment "drôle" et révélateur, c'est que j'ai vu qu'un éditeur DVD avait collé la tête du John Wayne des années 50 sur la jaquette de ce film des années 30.
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