Comme son nom l'indique, Fidelio - L'odyssée d'Alice nous propose de nous intéresser à un personnage féminin. Ledit personnage travaille dans un univers majoritairement masculin: celui de la marine marchande. La belle Alice est mécanicienne en second sur un cargo. Au début du film, elle quitte son copain pour une mission d'un mois...
Cette "inversion des rôles" est en fait l'occasion pour la réalisatrice d'éprouver la fidélité amoureuse de son héroïne, qui monte à bord d'un navire dont le commandant n'est autre que l'un de ses ex ! D'abord déterminée à ne pas commettre d'impair, la jeune femme finit par craquer et, entre deux réparations, elle cède donc à l'appel du désir. Je vous arrête tout de suite si vous pensez que ce récit correspond à un regard d'homme: le scénario est signé de la cinéaste elle-même, laquelle s'est même entourée de deux autres femmes. Après avoir envisagé de tourner un documentaire, Lucie Borleteau explique en avoir écrit une toute première version depuis la cabine d'un porte-conteneur qui l'avait accueillie comme simple passagère pour traverser l'Atlantique. Fidelio... est donc bel et bien une fiction documentée, qui revendique tant son réalisme qu'une certaine part d'imaginaire. En mer, de véritables marins ont pris part au tournage ! Logique, dès lors, que le bateau apparaisse comme un personnage. Bien que muet, il est l'incontournable témoin de la vie de l'équipage...
C'est bien cette gigantesque machine qui, du coup, occupe une place centrale - et cruciale ! - sur presque toute la durée du long-métrage. Pour autant, je ne voudrais pas vous laisser croire que les acteurs n'arrivent qu'au second plan. Au contraire: ils sont tous très bons. Sans surprise compte tenu de ce qui est raconté, Ariane Labed attire le plus la lumière: en bleu de travail ou pas, elle livre une prestation d'une vraie intensité, en évitant habilement le piège de l'exhibition. Les hommes, eux aussi, s'en tirent avec les honneurs: Melvil Poupaud campe un fier capitaine, quand le Norvégien Anders Danielsen Lie témoigne en peu de mots (et quelques dessins) d'une vulnérabilité assez touchante. Cerise sur le gâteau: on croise également ici et là des visages connus, comme ceux de Vimala Pons et Laure Calamy. Ouverte, la fin du film nous laisse imaginer d'autres campagnes. Fidelio... ne respire pas la joie de vivre, mais c'est une oeuvre honnête, qui dévoile petit à petit un intéressant portrait de femme. Et ce n'est certes pas tous les jours que l'on peut voir cela au cinéma !
Fidelio - L'odyssée d'Alice
Film français de Lucie Borleteau (2014)
J'ai bien aimé ce film, son histoire et sa façon de montrer la mer. Dans un genre plus musclé, vous aimeriez peut-être revoir Hijacking ou Survivre. Assurément, 9 doigts, le tout dernier huis-clos maritime dont j'avais fait écho jusqu'alors, navigue, lui, sur d'autres eaux. Avoir le pied marin et la tête cinéphile, ce n'est pas évident. Moussaillons, si vous voulez me dire un cap à suivre, je vous écoute !
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Tiens ! Le film va me servir pour le Movie Challenge...
Je vais en effet pouvoir cocher la case n°31: "C'est un film sensuel".
Pour conclure, vous voudriez peut-être un avis féminin...
Pas de souci: Pascale est là pour vous faire part de son point de vue.
Cette "inversion des rôles" est en fait l'occasion pour la réalisatrice d'éprouver la fidélité amoureuse de son héroïne, qui monte à bord d'un navire dont le commandant n'est autre que l'un de ses ex ! D'abord déterminée à ne pas commettre d'impair, la jeune femme finit par craquer et, entre deux réparations, elle cède donc à l'appel du désir. Je vous arrête tout de suite si vous pensez que ce récit correspond à un regard d'homme: le scénario est signé de la cinéaste elle-même, laquelle s'est même entourée de deux autres femmes. Après avoir envisagé de tourner un documentaire, Lucie Borleteau explique en avoir écrit une toute première version depuis la cabine d'un porte-conteneur qui l'avait accueillie comme simple passagère pour traverser l'Atlantique. Fidelio... est donc bel et bien une fiction documentée, qui revendique tant son réalisme qu'une certaine part d'imaginaire. En mer, de véritables marins ont pris part au tournage ! Logique, dès lors, que le bateau apparaisse comme un personnage. Bien que muet, il est l'incontournable témoin de la vie de l'équipage...
C'est bien cette gigantesque machine qui, du coup, occupe une place centrale - et cruciale ! - sur presque toute la durée du long-métrage. Pour autant, je ne voudrais pas vous laisser croire que les acteurs n'arrivent qu'au second plan. Au contraire: ils sont tous très bons. Sans surprise compte tenu de ce qui est raconté, Ariane Labed attire le plus la lumière: en bleu de travail ou pas, elle livre une prestation d'une vraie intensité, en évitant habilement le piège de l'exhibition. Les hommes, eux aussi, s'en tirent avec les honneurs: Melvil Poupaud campe un fier capitaine, quand le Norvégien Anders Danielsen Lie témoigne en peu de mots (et quelques dessins) d'une vulnérabilité assez touchante. Cerise sur le gâteau: on croise également ici et là des visages connus, comme ceux de Vimala Pons et Laure Calamy. Ouverte, la fin du film nous laisse imaginer d'autres campagnes. Fidelio... ne respire pas la joie de vivre, mais c'est une oeuvre honnête, qui dévoile petit à petit un intéressant portrait de femme. Et ce n'est certes pas tous les jours que l'on peut voir cela au cinéma !
Fidelio - L'odyssée d'Alice
Film français de Lucie Borleteau (2014)
J'ai bien aimé ce film, son histoire et sa façon de montrer la mer. Dans un genre plus musclé, vous aimeriez peut-être revoir Hijacking ou Survivre. Assurément, 9 doigts, le tout dernier huis-clos maritime dont j'avais fait écho jusqu'alors, navigue, lui, sur d'autres eaux. Avoir le pied marin et la tête cinéphile, ce n'est pas évident. Moussaillons, si vous voulez me dire un cap à suivre, je vous écoute !
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Tiens ! Le film va me servir pour le Movie Challenge...
Je vais en effet pouvoir cocher la case n°31: "C'est un film sensuel".
Pour conclure, vous voudriez peut-être un avis féminin...
Pas de souci: Pascale est là pour vous faire part de son point de vue.
Titanic ?
RépondreSupprimerNon je rigole !
J'avais été embarquée puis peu à peu déçue par le comportement d'Alice de plus en plus masculin.
RépondreSupprimer@Pascale 1:
RépondreSupprimer... il faut que je le revoie, celui-là, mais... quand même !
@Pascale 2:
RépondreSupprimerÊtre une femme libérée, tu sais, c'est pas si facile.
Encore dans un monde de mecs.
SupprimerNe la laisse pas tomber.
Encore Plus.
RépondreSupprimerLe coréen est innocent.
@Pascale féministe:
RépondreSupprimerNous sommes d'accord.
D'où l'intérêt de ce film au personnage féminin central et écrit/réalisé par une femme.
@Pascale et la technique:
RépondreSupprimerT'es sûre que ce n'est pas une Coréenne ?