Allez ! J'enchaîne aujourd'hui avec un second film en noir et blanc. Nous allons bien remonter dans le passé, car j'ai choisi de vous parler d'une oeuvre rare et ancienne: Mauvaise graine. Je l'ai visionnée dans l'espoir d'aimer cette histoire "old school", mais pas seulement. Maintenant, je vous explique ça, en deux temps trois mouvements...
L'argument de Mauvaise graine repose sur la très franche opposition d'un fils avec son père. Oisif, Henri Pasquier mène une vie tranquille et entretenue par Papa, jusqu'au jour où ce dernier vend sa voiture pour lui apprendre les bonnes manières et le faire devenir un adulte responsable. C'est un échec: plutôt que de se ranger à la raison, Henri tempête et, de rage, claque aussitôt la porte du domicile familial. Bientôt, comme le titre du film le suggère, il tourne mal et s'associe avec une bande de voleurs d'engins motorisés, le temps de retrouver son autonomie financière et un certain standing social. Il se fait quelques nouveaux amis et une jolie jeune femme lui tape dans l'oeil. Quelques années avant la guerre, Paris est un appel à l'insouciance. La liberté serait-elle accessible, sans avoir de prix à payer ? Pas sûr...
Nous sommes dans les années 30, n'est-ce pas ? La relative douceur de vivre n'est au fond rien d'autre qu'une bénédiction provisoire. Maintenant, je préfère vous laisser découvrir la suite des péripéties proposées aux protagonistes du film, sans les annoncer à l'avance. J'ajoute juste que les trajectoires de l'intrigue sont multiples, drôles parfois, mais pas seulement: cela pourra (peut-être) vous surprendre. Pour ma part, j'ai regardé cette oeuvre méconnue pour une raison précise: il s'agit de la toute première réalisation du grand Billy Wilder. Alors âgé de 28 ans, le jeune Juif austro-hongrois a choisi de quitter son pays et Berlin, où il vivait depuis 1926, pour fuir le régime nazi. Avant de s'embarquer définitivement pour les États-Unis, il travaille sur ce film en duo avec Alexandre Esway, alias Sandor Ezry, un exilé hongrois de onze ans son aîné. Les images que les deux hommes fabriquent viennent alors démontrer un certain sens de la modernité artistique, surtout par des plans tournés dans les rues parisiennes. NB: Mauvaise graine fait aussi briller la très jeune Danielle Darrieux !
Mauvaise graine
Film français d'Alexandre Esway et Billy Wilder (1934)
Je réclame une forme d'indulgence pour ce film gentiment fauché. Billy Wilder dira avoir oublié comment il avait été financé ! Il reste intéressant aujourd'hui de le voir comme le témoignage d'une époque révolue et d'un cinéma un peu moraliste, même si compréhensif aussi avec la jeune génération. On reste encore bien loin de La chienne ! J'ai vu des points communs avec Marius, dont je reparlerai un jour...
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Au fil du temps, des chroniques sont apparues...
Si vous êtes curieux, vous en lirez d'autres chez Princécranoir et Lui.
L'argument de Mauvaise graine repose sur la très franche opposition d'un fils avec son père. Oisif, Henri Pasquier mène une vie tranquille et entretenue par Papa, jusqu'au jour où ce dernier vend sa voiture pour lui apprendre les bonnes manières et le faire devenir un adulte responsable. C'est un échec: plutôt que de se ranger à la raison, Henri tempête et, de rage, claque aussitôt la porte du domicile familial. Bientôt, comme le titre du film le suggère, il tourne mal et s'associe avec une bande de voleurs d'engins motorisés, le temps de retrouver son autonomie financière et un certain standing social. Il se fait quelques nouveaux amis et une jolie jeune femme lui tape dans l'oeil. Quelques années avant la guerre, Paris est un appel à l'insouciance. La liberté serait-elle accessible, sans avoir de prix à payer ? Pas sûr...
Nous sommes dans les années 30, n'est-ce pas ? La relative douceur de vivre n'est au fond rien d'autre qu'une bénédiction provisoire. Maintenant, je préfère vous laisser découvrir la suite des péripéties proposées aux protagonistes du film, sans les annoncer à l'avance. J'ajoute juste que les trajectoires de l'intrigue sont multiples, drôles parfois, mais pas seulement: cela pourra (peut-être) vous surprendre. Pour ma part, j'ai regardé cette oeuvre méconnue pour une raison précise: il s'agit de la toute première réalisation du grand Billy Wilder. Alors âgé de 28 ans, le jeune Juif austro-hongrois a choisi de quitter son pays et Berlin, où il vivait depuis 1926, pour fuir le régime nazi. Avant de s'embarquer définitivement pour les États-Unis, il travaille sur ce film en duo avec Alexandre Esway, alias Sandor Ezry, un exilé hongrois de onze ans son aîné. Les images que les deux hommes fabriquent viennent alors démontrer un certain sens de la modernité artistique, surtout par des plans tournés dans les rues parisiennes. NB: Mauvaise graine fait aussi briller la très jeune Danielle Darrieux !
Mauvaise graine
Film français d'Alexandre Esway et Billy Wilder (1934)
Je réclame une forme d'indulgence pour ce film gentiment fauché. Billy Wilder dira avoir oublié comment il avait été financé ! Il reste intéressant aujourd'hui de le voir comme le témoignage d'une époque révolue et d'un cinéma un peu moraliste, même si compréhensif aussi avec la jeune génération. On reste encore bien loin de La chienne ! J'ai vu des points communs avec Marius, dont je reparlerai un jour...
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Au fil du temps, des chroniques sont apparues...
Si vous êtes curieux, vous en lirez d'autres chez Princécranoir et Lui.
Et hop mon comm d'hier disparu...
RépondreSupprimerJe disais que c'était une curiosité ce film et que DD semblait toute jeunette.
Oui, une curiosité sympa, étape pour Billy Wilder entre Berlin et Hollywood. Une époque où le vol de voiture était lui aussi une curiosité. A bientôt l'ami.
RépondreSupprimer@Pascale:
RépondreSupprimerPffff ! J'espère que tu n'auras pas trop souvent ces problèmes avec les commentaires.
Je confirme au passage la jeunesse de Mademoiselle Danielle, qui n'avait que 17 ans quand le film est sorti. Fait notable: elle avait déjà quelques apparitions cinéma derrière elle, mais n'avait pas encore commencé sa lonnnnnnngue carrière théâtrale.
@Eeguab:
RépondreSupprimerOui, comme toi, j'aime bien ce genre de petites curiosités. Le film n'est pas extra, mais...