Sauver le monde

Le cinéma est-il macho ? La question revient périodiquement hanter les gazettes spécialisées... et, oui, c'est un vrai bon sujet de débat. Les super-héroïnes étant rares sur les écrans, un studio américain s'est décidé à confier à une femme les rênes d'une superproduction "féministe". Et on a alors annoncé le comeback de Wonder Woman...

Autant le souligner sans attendre: je pense n'avoir vu aucun épisode de la série des années 70, avec Lynda Carter dans le rôle titre. Aucune nostalgie, donc, au moment d'appréhender cette adaptation du comics originel, sorti pour sa part à partir de 1941, mais l'envie banale de voir un film "vide-neurones" après une semaine de boulot chargée. C'est d'un oeil profane que j'ai appris que Wonder Woman était en fait Diana, une princesse amazone, venue d'une petite île forcément enchanteresse répondant au doux nom de Themyscira. L'introduction du film pose ce contexte et nous fait découvrir un lieu sous influence mythologique grecque, coupé des fléaux qui ravagent le monde extérieur, c'est-à-dire le nôtre, à commencer par la guerre. Pas le temps d'admirer le paysage: un aviateur se crashe sur la plage du paradis et ceux qui viennent le repêcher ont l'air plutôt hostiles ! Bon... il faut dire aussi qu'on est en 1918, que le pilote est américain et ses poursuivants allemands. Vous devinez la suite ? Très bien. L'innocente Diana s'armera bientôt pour résoudre le conflit mondial...

Très bien... présentés ainsi, notre amie la demi-déesse et le scénario de ses aventures initiales ont l'air un peu tartes. Il est incontestable qu'il y a quelque chose de vraiment naïf dans ce récit, bien qu'il soit assez épique, au demeurant. Le film m'a paru calibré pour un public familial, puisqu'il se garde bien de toute effusion d'hémoglobine, joue plutôt sur les grands sentiments et compose un premier personnage féminin au coeur pur, que rien ni personne ne fera dévier de sa route. Pourtant, ô surprise ! J'ai marché. Wonder Woman n'est pas un film sans défaut, mais c'est un film honnête, qui ne se hausse pas du col pour paraître plus malin ou mieux foutu qu'il ne l'est en réalité. D'ailleurs, c'est simple: assez miraculeusement, ses quelques effets spéciaux un peu "flous" contribuent même à lui conférer un charme presque vintage. Mieux, les acteurs sont convaincants, qu'il s'agisse de la jolie Gal Gadot sous la cape ou de Chris Pine, son ami aviateur. J'ai aussi aimé voir David Thewlis, Robin Wright ou Saïd Taghmaoui. Avec, en prime, un zeste d'humour... cela aura suffi à mon bonheur !

Wonder Woman
Film américain de Patty Jenkins (2017)
Une petite recherche m'a permis de découvrir que la super-héroïne était née à peu près simultanément à l'attaque de Pearl Harbor. Pourtant, le film n'exalte pas la fibre patriotique américaine... ouf ! J'ai vu mieux, mais au rayon des comics adaptés, celui-là m'a plu. C'est un fait qu'il est moins branché sur la "coolitude" qu'un opus comme Les gardiens de la galaxie, mais il est très modeste. Alors...