Je n'ai pas tout dit, hier: il n'y avait bien sûr pas qu'un court-métrage au programme de mon association, pour cette belle soirée de clôture de saison. Pour terminer sur une note légère, nous avons programmé une comédie de la grande époque du cinéma italien: Larmes de joie. Un noir et blanc classieux et une histoire franchement sympathique...
Gioia fait de la figuration sur les plateaux de tournage, rêve d'accéder au statut de star et se comporte presque comme si elle en était une. Umberto, son étrange ami, s'est associé avec un homme plus jeune sans vraiment comprendre pourquoi et s'apprête en fait à dérober quelques fêtards plus aisés que lui. C'est la nuit de la Saint-Sylvestre et l'idée de son complice est de profiter de l'inattention générale. D'accord pour en convenir: résumé et exprimé ainsi, le scénario paraît un peu mince pour faire un bon film. Pourtant, je peux vous assurer que Larmes de joie en est un... et même davantage, par la grâce notamment des trois comédiens: Anna Magnani, Totò et Ben Gazzara.
Ce qui est beau, en réalité, c'est que le long-métrage sait jouer talentueusement sur une gamme d'émotions variées. En clair, Larmes de joie n'est pas seulement drôle: il dit également quelque chose d'intéressant sur la société italienne d'alors, en faisant d'ailleurs quelques références à son histoire récente... disons, "compliquée". Conséquence: les dialogues contiennent aussi un peu de mélancolie. Quitte à casser le rêve d'une vie (ou d'une nuit) d'insouciance, le film le fait avec délicatesse, en permettant à ses truculents personnages de garder toujours la tête haute, sans jamais en faire des perdants. J'ai déjà signalé la qualité de la photo et j'ajoute juste que j'ai trouvé que tout était en fait irréprochable sur le plan formel, ce qui hisse cette gentille comédie au rang d'archétype, si ce n'est de classique. Bref... cet opus vaut le détour, lui qui vient juste d'être restauré. C'est certain: il me reste beaucoup à découvrir sur le cinéma d'Italie !
Larmes de joie
Film italien de Mario Monicelli (1960)
Du même réalisateur, je n'avais vu que Le pigeon, que j'avais jugé moins convaincant - peut-être changerais-je d'avis si je le revoyais ! L'excellente réputation de la comédie italienne de cette époque m'encouragera sûrement à saisir d'autres opportunités éventuelles. Logiquement, ce sera meilleur que les pochades franchouillardes actuelles. Même si je préfère Billy Wilder, Blake Edwards et autres...
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Ailleurs sur le Net...
Le film fait également l'objet d'une chronique de "L'oeil sur l'écran".
Gioia fait de la figuration sur les plateaux de tournage, rêve d'accéder au statut de star et se comporte presque comme si elle en était une. Umberto, son étrange ami, s'est associé avec un homme plus jeune sans vraiment comprendre pourquoi et s'apprête en fait à dérober quelques fêtards plus aisés que lui. C'est la nuit de la Saint-Sylvestre et l'idée de son complice est de profiter de l'inattention générale. D'accord pour en convenir: résumé et exprimé ainsi, le scénario paraît un peu mince pour faire un bon film. Pourtant, je peux vous assurer que Larmes de joie en est un... et même davantage, par la grâce notamment des trois comédiens: Anna Magnani, Totò et Ben Gazzara.
Ce qui est beau, en réalité, c'est que le long-métrage sait jouer talentueusement sur une gamme d'émotions variées. En clair, Larmes de joie n'est pas seulement drôle: il dit également quelque chose d'intéressant sur la société italienne d'alors, en faisant d'ailleurs quelques références à son histoire récente... disons, "compliquée". Conséquence: les dialogues contiennent aussi un peu de mélancolie. Quitte à casser le rêve d'une vie (ou d'une nuit) d'insouciance, le film le fait avec délicatesse, en permettant à ses truculents personnages de garder toujours la tête haute, sans jamais en faire des perdants. J'ai déjà signalé la qualité de la photo et j'ajoute juste que j'ai trouvé que tout était en fait irréprochable sur le plan formel, ce qui hisse cette gentille comédie au rang d'archétype, si ce n'est de classique. Bref... cet opus vaut le détour, lui qui vient juste d'être restauré. C'est certain: il me reste beaucoup à découvrir sur le cinéma d'Italie !
Larmes de joie
Film italien de Mario Monicelli (1960)
Du même réalisateur, je n'avais vu que Le pigeon, que j'avais jugé moins convaincant - peut-être changerais-je d'avis si je le revoyais ! L'excellente réputation de la comédie italienne de cette époque m'encouragera sûrement à saisir d'autres opportunités éventuelles. Logiquement, ce sera meilleur que les pochades franchouillardes actuelles. Même si je préfère Billy Wilder, Blake Edwards et autres...
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Ailleurs sur le Net...
Le film fait également l'objet d'une chronique de "L'oeil sur l'écran".
J'aurais voulu être là car je n'ai jamais vu ce film. Oui je crois que tu changerais d'avis car Mario m'a si souvent fait passer de très bons moments de cinema,Le pigeon bien sûr mais aussi les deux Brancaleone, Mes chers amis, Les camarades et le tout meilleur pour moi, La grande guerre. Tu connais depuis longtemps ma passion pour le cinéma italien. A+.
RépondreSupprimerPour les pochades franchouillardes actuelles hebdomadaires je suis bien de ton avis.
Hello, je n'ai pas vu non plus ce Monicelli. Mais comme dit Edualc, Monicelli, c'est du tout bon. La comédie à l'italienne (qui porte bien mal son nom) consiste effectivement à porter par le biais de la satire un regard acéré et caustique sur la société italienne.
RépondreSupprimerTu donnes bien envie en tout cas.
RépondreSupprimerBen était d'une beauté !!!!
Et la Magnani en blondasse ça le fait :-)
@Eeguab:
RépondreSupprimerQuelque chose me dit en effet que tu aurais pu apprécier ce drôle de drame, cher ami !
Merci pour toutes les références supplémentaires que tu m'apportes. Je saisirai volontiers toute autre occasion.
@Strum:
RépondreSupprimerOui, je me méfie des catégories, mais effectivement, c'est ce que j'ai cru comprendre de la "comédie à l'italienne".
Ah, tiens… du coup, j'en profite pour te demander pourquoi tu dis qu'elle porte mal son nom ? Parce qu'elle n'est pas foncièrement comique ? Ou parce qu'elle n'est pas propre à l'Italie ? Ou… les deux ?
Merci d'avance pour tes précisions !
@Pascale:
RépondreSupprimerRavi de titiller ton intérêt, sur ce coup-là !
Il n'y a pas grand-chose à jeter dans ce film, en effet. J'espère que tu auras l'occasion de le découvrir.
Martin, j'y ai peut-être été un peu fort, mais c'est parce que le terme est utilisé en France pour viser une série de films finalement assez différents - et il s'agit d'abord de satires qui parlent toujours indirectement de la société italienne (un genre très particulier de "comédie" donc). C'est un peu comme si on disait que Molière, c'est la "comédie à la française", ce serait un peu réducteur. A l'occasion de la mort de Scola, j'avais écrit chez moi un petit texte sur la "comédie à l'italienne" si cela t'intéresse. :)
RépondreSupprimerMerci pour ces précisions, Strum. Je vois ce que tu veux dire et j'irai sans doute lire ton texte consacré au grand Ettore Scola. Cela ne fait que renforcer mes envies de cinéma italien !
RépondreSupprimerHello Martin. Un délice effectivement et je t'en remercie encore. Je confirme que découvrir un vieux film italien inconnu pour moi est probablement l'une de mes plus belles joies de cinéphile. Ceci sous le signe de l'amùitié ce qui ne gâte rien. Tu as tout à fait raison , et Jean Gili, un connaisseur, le dit bien, sous la comédie enjouée et rythmée de ce cinéma percent très souvent l'amertume et la mélancolie. Piacere. :D
RépondreSupprimerHello Eeguab. Je t'en prie ! C'est avec un vrai plaisir que je vois que tu as apprécié le film.
RépondreSupprimerRire, amertume et mélancolie mélangés, c'est effectivement un bon résumé de ce (grand) cinéma.
Finalement, la conclusion s'impose d'elle-même: au plaisir renouvelé, cher ami !