Une chronique de Joss
Ben oui, après tout, l'été est aussi l’occasion de fêter les insectes, non ? N'en croyez rien, la "guêpe" ici, c’est la bonne vieille Vespa. Choisie pour célébrer l'été, les balades en liberté, la douceur, la jeunesse, celle de nos parents et la nôtre, puisque toujours sacrément branchée, même à soixante et onze ans. Bon, je ne prétendrais pas me montrer exhaustive. À vrai dire, je compte même sur vous pour allonger la liste et bien sûr, en même temps, nous dire combien vous aimez (ou détestez) la Vespa... et les films cités.
Évasion sur deux roues, à l’italienne. Ou pas. La "guêpe" ne faiblit pas et les sites et blogs qui se plaisent à en raconter les prouesses de tous ordres sont légion. Nous commencerons donc par un premier survol de 1953 à nos jours… Ensuite, je vous proposerai trois étapes avec un trio de comédies que j'ai particulièrement appréciées. Et bien évidemment, arrive le film culte où Grégory Peck et Audrey Hepburn se livrent à une virée sans nom (Audrey qui n'a en fait jamais conduit de deux roues !) dans Vacances romaines de William Wyler (1953). À cette époque, on roule sans casque – liberté et sensualité garanties.
Cinq ans plus tard, Claude Autant-Lara met en scène Brigitte Bardot et Franco Interlenghi dans En cas de malheur (1958). C'est sur les routes de son arrière-pays cagnois que Jean Renoir tourne Le déjeuner sur l'herbe (1959), où Paul Meurisse se grise d'un mode de vie inconnu pour lui, à la tête d'une cohorte de jeunes villageois(es). La dolce vita de Federico Fellini (1960) n'échappera pas non plus au sacre de la Vespa, avec une marée de paparazzi scooterisés encerclant une automobile.
Évasion sur deux roues, à l’italienne. Ou pas. La "guêpe" ne faiblit pas et les sites et blogs qui se plaisent à en raconter les prouesses de tous ordres sont légion. Nous commencerons donc par un premier survol de 1953 à nos jours… Ensuite, je vous proposerai trois étapes avec un trio de comédies que j'ai particulièrement appréciées. Et bien évidemment, arrive le film culte où Grégory Peck et Audrey Hepburn se livrent à une virée sans nom (Audrey qui n'a en fait jamais conduit de deux roues !) dans Vacances romaines de William Wyler (1953). À cette époque, on roule sans casque – liberté et sensualité garanties.
Cinq ans plus tard, Claude Autant-Lara met en scène Brigitte Bardot et Franco Interlenghi dans En cas de malheur (1958). C'est sur les routes de son arrière-pays cagnois que Jean Renoir tourne Le déjeuner sur l'herbe (1959), où Paul Meurisse se grise d'un mode de vie inconnu pour lui, à la tête d'une cohorte de jeunes villageois(es). La dolce vita de Federico Fellini (1960) n'échappera pas non plus au sacre de la Vespa, avec une marée de paparazzi scooterisés encerclant une automobile.
Dans Nous irons à Deauville de Francis Rigaud (1962), ce sera au tour de Louis de Funès et Michel Serrault de se déplacer allègrement. Toujours au cours de cette année fructueuse, sort Jessica de Jean Negulesco et Oreste Palella, où Angie Dickinson joue le rôle d’une sage-femme qui fait tourner la tête de tous les hommes d'un village sicilien, notamment en chevauchant sa Vespa. Grand bond en avant pour voir Rossy de Palma poser parmi un groupe d'acteurs à l'affiche dans Attache-moi de Pedro Almodovar (1990). Et nous fonçons avec délectation dans Journal intime de Nanni Moretti (1993), qui débute par un fantastique plan-séquence tourné dans les rues de Rome en plein mois d'août. Che caldo !
On passe sur Matt Damon et Gwyneth Paltrow dans Le talentueux Mr. Ripley d'Anthony Minghella (1999) et l'on saute dans la décennie suivante avec Owen Wilson et Eddie Murphy dans Espion et demi de Betty Thomas (2002). La même année, nous sommes conquis par Respiro d'Emanuele Crialese, avec la sublime Valeria Golino qui n'hésite pas à transporter toute sa petite famille en… Vespa ! En 2005, dans Les poupées russes, Cédric Klapisch demande à Xavier (Romain Duris) de prendre Kassia (Aïssa Maïga) sur son Piaggio: jolie aventure dans Paris !
Trois ans plus tard, dans Quadrophenia de Franc Roddam (2008), les Vespa se mêlent aux Lambretta conduites par des Mods, avec rien moins que le beau Sting au centre ! Et la même année, dans L'amour de l'or d'Andy Tennant, Matthew McConaughey et Kate Hudson partagent encore la vedette avec la Vespa. Qu'il s'agisse d'Un château en Italie de Valeria Bruni Tedeschi (2013) ou encore de Zoolander 2 de Ben Stiller (2016), tous ces longs-métrages se retrouveront également liés à l'image du mythique scooter. On en redemande !
Vacances romaines / William Wyler /1953
Le bijou dans le genre ! Comme ceux de la jeune princesse (Audrey Hepburn) qui sillonne l'Europe au nom du protocole. Chapeautée 24h/24.par une cour d'adultes (très) mûrs, Ann fait halte à Rome où elle craque et fugue. Et la voilà qui se fait couper les cheveux (comme une vraie femme à la mode), qui se régale de glaces et de contacts avec la vie populaire, qui s'enivre et s'endort sur un banc pour finalement rencontrer le séduisant journaliste Joe Bradley (Gregory Peck), sans jamais lui révéler son identité. Avec lui, s'ensuit une inoubliable journée de liberté en Vespa dans les rues de Rome.
Mais c'est sur cette mythique visite motorisée, suivie d'un bal de nuit, dans un amour pourtant partagé, que la princesse prendra finalement la décision de rejoindre son palais où on la sent cette fois prête à devenir adulte et à s'imposer, après le délire de la Vespa, la rigueur de son rang qu'elle aborde avec un sang-froid inattendu. Quant au reporter malheureux mais résigné, il renonce à tout: à son amour par la force des choses, et aussi au profit financier d'un reportage juteux qu'il lui offrira en gage. En gage d'amour bien évidemment. Résultat, trois Oscars sur dix nominations. La Vespa y est peut-être pour quelque chose...
Le bijou dans le genre ! Comme ceux de la jeune princesse (Audrey Hepburn) qui sillonne l'Europe au nom du protocole. Chapeautée 24h/24.par une cour d'adultes (très) mûrs, Ann fait halte à Rome où elle craque et fugue. Et la voilà qui se fait couper les cheveux (comme une vraie femme à la mode), qui se régale de glaces et de contacts avec la vie populaire, qui s'enivre et s'endort sur un banc pour finalement rencontrer le séduisant journaliste Joe Bradley (Gregory Peck), sans jamais lui révéler son identité. Avec lui, s'ensuit une inoubliable journée de liberté en Vespa dans les rues de Rome.
Mais c'est sur cette mythique visite motorisée, suivie d'un bal de nuit, dans un amour pourtant partagé, que la princesse prendra finalement la décision de rejoindre son palais où on la sent cette fois prête à devenir adulte et à s'imposer, après le délire de la Vespa, la rigueur de son rang qu'elle aborde avec un sang-froid inattendu. Quant au reporter malheureux mais résigné, il renonce à tout: à son amour par la force des choses, et aussi au profit financier d'un reportage juteux qu'il lui offrira en gage. En gage d'amour bien évidemment. Résultat, trois Oscars sur dix nominations. La Vespa y est peut-être pour quelque chose...
Le déjeuner sur l'herbe / Jean Renoir / 1959
Mon seul choix tourné en France et sans aucun lien avec l'impressionnisme de Manet, ni Renoir. Voici l'œuvre de la descendance, sortie six ans après le chic Vacances romaines. Ce sont cette fois des vacances provençales qui nous révèlent une (et plusieurs) Vespa sur des routes bruissantes de cigales. Du rocambolesque à tout va, où Paul Meurisse se montre étonnant (et même des ressemblances avec Louis Jouvet, son allure guindée et son cynisme bon enfant), en la personne du professeur Étienne Alexis, biologiste fou de la fécondation artificielle pour "libérer" les masses.
Celui-ci doit convoler avec une maîtresse femme, caricaturale responsable allemande dans les mouvements de jeunesse. Tout dans la rigidité jusqu'à ce qu’Étienne Alexis fasse la rencontre de Nénette, la fille du métayer (Fernand Sardou), lors d’un pique-nique. Vous apprécierez le même accent à couper au couteau du père et de la fille ! Le professeur l'apprécie d'autant plus que celle-ci s'enthousiasme pour la fécondation artificielle, préférant les enfants aux hommes ! Une joyeuse balade en Vespa sous les pins (fort bien rendue par la caméra) avant une nuit sous les étoiles azuréennes suffira à faire basculer nos deux héros dans un attachement sincère. Spectaculaire revirement où la Vespa revêt un rôle essentiel pour élever les personnages vers le sommet des collines et aussi vers… le bonheur !
Mon seul choix tourné en France et sans aucun lien avec l'impressionnisme de Manet, ni Renoir. Voici l'œuvre de la descendance, sortie six ans après le chic Vacances romaines. Ce sont cette fois des vacances provençales qui nous révèlent une (et plusieurs) Vespa sur des routes bruissantes de cigales. Du rocambolesque à tout va, où Paul Meurisse se montre étonnant (et même des ressemblances avec Louis Jouvet, son allure guindée et son cynisme bon enfant), en la personne du professeur Étienne Alexis, biologiste fou de la fécondation artificielle pour "libérer" les masses.
Celui-ci doit convoler avec une maîtresse femme, caricaturale responsable allemande dans les mouvements de jeunesse. Tout dans la rigidité jusqu'à ce qu’Étienne Alexis fasse la rencontre de Nénette, la fille du métayer (Fernand Sardou), lors d’un pique-nique. Vous apprécierez le même accent à couper au couteau du père et de la fille ! Le professeur l'apprécie d'autant plus que celle-ci s'enthousiasme pour la fécondation artificielle, préférant les enfants aux hommes ! Une joyeuse balade en Vespa sous les pins (fort bien rendue par la caméra) avant une nuit sous les étoiles azuréennes suffira à faire basculer nos deux héros dans un attachement sincère. Spectaculaire revirement où la Vespa revêt un rôle essentiel pour élever les personnages vers le sommet des collines et aussi vers… le bonheur !
Journal intime / Nanni Moretti / 1993
Après avoir déjà fait l'objet d'une chronique sur ce blog, nous ne nous attarderons guère sur ce magnifique film italiano-français, écrit, réalisé, interprété et produit par l'inénarrable artiste. La Vespa marque le premier chapitre d'un biopic très particulier, parmi trois volets qui se déclinent en pures odyssées: dans la ville de Rome, dans les îles éoliennes, et enfin dans le monde médical.
On y découvre un Nanni Moretti en balade constante: volontaire et libre en Vespa dans les différents quartiers de la capitale ; avec un ami sur le ton d'une découverte qui ne le conduit jamais à vivre ce qu'il souhaite vraiment ; et enfin, carrément ballotté entre les mains d'un corps médical toujours hermétique et sacrément incohérent. Évidemment, il n'est pas difficile de conclure que, pour vivre ses aspirations profondes, le personnage a besoin d'un moyen de transport rapide et facile: la Vespa !
Elle devient l’outil de ses pérégrinations physiques et mentales. Grâce à elle, il zigzague sans danger au gré de ses humeurs et à travers le temps, décrivant la Rome de tous les âges jusqu'à la terre de Pasolini. L'essence même de l'Italie, quoi !
----------
Conclusion (par Martin): chères toutes et chers tous, je dois ajouter que Joss avait prévu un quatrième film... mais, en fait, ce dernier n'est pas rentré dans les clous du sujet choisi. Il va donc sans dire qu'elle et moi comptons désormais... sur vos savantes contributions !
Et vous pouvez (re)découvrir Vacances romaines et Journal intime...
Après avoir déjà fait l'objet d'une chronique sur ce blog, nous ne nous attarderons guère sur ce magnifique film italiano-français, écrit, réalisé, interprété et produit par l'inénarrable artiste. La Vespa marque le premier chapitre d'un biopic très particulier, parmi trois volets qui se déclinent en pures odyssées: dans la ville de Rome, dans les îles éoliennes, et enfin dans le monde médical.
On y découvre un Nanni Moretti en balade constante: volontaire et libre en Vespa dans les différents quartiers de la capitale ; avec un ami sur le ton d'une découverte qui ne le conduit jamais à vivre ce qu'il souhaite vraiment ; et enfin, carrément ballotté entre les mains d'un corps médical toujours hermétique et sacrément incohérent. Évidemment, il n'est pas difficile de conclure que, pour vivre ses aspirations profondes, le personnage a besoin d'un moyen de transport rapide et facile: la Vespa !
Elle devient l’outil de ses pérégrinations physiques et mentales. Grâce à elle, il zigzague sans danger au gré de ses humeurs et à travers le temps, décrivant la Rome de tous les âges jusqu'à la terre de Pasolini. L'essence même de l'Italie, quoi !
----------
Conclusion (par Martin): chères toutes et chers tous, je dois ajouter que Joss avait prévu un quatrième film... mais, en fait, ce dernier n'est pas rentré dans les clous du sujet choisi. Il va donc sans dire qu'elle et moi comptons désormais... sur vos savantes contributions !
Et vous pouvez (re)découvrir Vacances romaines et Journal intime...
En musique :-)
RépondreSupprimerhttp://www.promocinema.eu/en/mostre/vespa-and-movies
Bon dimanche @tous
Merci pour cette trouvaille, Ronnie !
RépondreSupprimerJ'espère que ton début de semaine s'est déroulé sous les meilleurs auspices.
Ah ce Ronnie, il m'épate toujours pour ses découvertes !
RépondreSupprimerJ'ai toujours aimé la photo de Charlton Eston et de Stephen Boyd sur le tournage de "Ben Hur" à Cinnecittà mais, bien évidemment, ce n'est pas un film pour ta chronique :)
Notre ami Ronnie est une véritable encyclopédie ! Mais, dans ton style imagé, tu es plutôt douée aussi !
RépondreSupprimerJe visualise la photo dont tu veux parler… et oui, dans ce cas, la Vespa reste hors du champ de la caméra.