Au départ, j'avais prévu de rédiger un diptyque: après avoir repéré deux films avec Reda Kateb, je pensais les regarder l'un après l'autre pour me donner une bonne raison (de plus) de parler de cet acteur. Finalement, d'autres longs-métrages se sont intercalés et ce n'est qu'aujourd'hui que j'en arrive à Loin des hommes. Sans regret aucun.
Ce joli moment de cinéma est l'adaptation de L'hôte, une nouvelle d'Albert Camus, publiée dans le recueil L'exil et le royaume (1957). Presque à chaud, l'auteur évoque les premiers feux de la guerre d'Algérie et place son héros, Daru, un instituteur, au coeur de l'Atlas. Reclus, mais tout à fait heureux de faire la classe, notre homme n'attend vraiment rien d'autre, si ce n'est qu'on le laisse continuer. L'affaire se complique quand, un matin, un homme à cheval lui confie un prisonnier arabe, soupçonné d'avoir tué son cousin, et qu'il faut conduire à un juge. Daru refuse, tout d'abord, mais finit par céder. Inutile, je crois, que je vous dise pourquoi et que j'en dévoile davantage. Loin des hommes n'est pas un film bavard, mais il pose très vite un enjeu tout à fait clair. Ce n'est sûrement pas un défaut...
Je vous dois toute la vérité: c'est d'abord la magnificence du cadre nord-africain qui m'a scotché à l'écran. Même si c'est en fait au Maroc que ses images ont été tournées, la photo du film a su m'emmener ailleurs en moins de temps qu'il ne m'aura fallu pour l'écrire. Un régal ! Au fond, dans son austère beauté, cette montagne tient presque lieu de personnage à part entière, comme la première menace tangible affrontée par les protagonistes. Et, confirmation de ce que j'espérais avant de m'y aventurer, Reda Kateb est excellent, comme d'habitude. Il forme avec Viggo Mortensen un duo épatant, d'autant que l'acteur américano-danois a fait le choix de jouer en français, sans doubleur. Une petite précision: malgré ce titre trompe-l’œil, Loin des hommes est une oeuvre pleine d'humanisme, dure, mais jamais désespérée. Ambitieuse, très certainement - ce qui n'est pas un défaut non plus. Je lui ai trouvé parfois un petit air de western, ce qui vient renforcer l'envie que j'ai désormais de lire le texte originel (et d'autres Camus). Du cinéma français de cette qualité, j'en voudrais bien tous les jours !
Loin des hommes
Film français de David Oelhoffen (2015)
Pas facile de trouver un long-métrage comparable ! Si vous voulez poursuivre dans le même secteur géographique, je vous recommande vivement Le repenti, un film algérien sur l'histoire encore récente. Sinon... Desierto se joue sur un terrain similaire, mais à la frontière américano-mexicaine, et vous parlera d'un sujet vraiment différent. Autour de la fraternité en terrain hostile, il reste La dernière piste...
----------
Pour finir, je vous laisse entre de bonnes mains...
Vous pouvez faire confiance à Pascale, Dasola, Sentinelle et Eeguab.
Je vous dois toute la vérité: c'est d'abord la magnificence du cadre nord-africain qui m'a scotché à l'écran. Même si c'est en fait au Maroc que ses images ont été tournées, la photo du film a su m'emmener ailleurs en moins de temps qu'il ne m'aura fallu pour l'écrire. Un régal ! Au fond, dans son austère beauté, cette montagne tient presque lieu de personnage à part entière, comme la première menace tangible affrontée par les protagonistes. Et, confirmation de ce que j'espérais avant de m'y aventurer, Reda Kateb est excellent, comme d'habitude. Il forme avec Viggo Mortensen un duo épatant, d'autant que l'acteur américano-danois a fait le choix de jouer en français, sans doubleur. Une petite précision: malgré ce titre trompe-l’œil, Loin des hommes est une oeuvre pleine d'humanisme, dure, mais jamais désespérée. Ambitieuse, très certainement - ce qui n'est pas un défaut non plus. Je lui ai trouvé parfois un petit air de western, ce qui vient renforcer l'envie que j'ai désormais de lire le texte originel (et d'autres Camus). Du cinéma français de cette qualité, j'en voudrais bien tous les jours !
Loin des hommes
Film français de David Oelhoffen (2015)
Pas facile de trouver un long-métrage comparable ! Si vous voulez poursuivre dans le même secteur géographique, je vous recommande vivement Le repenti, un film algérien sur l'histoire encore récente. Sinon... Desierto se joue sur un terrain similaire, mais à la frontière américano-mexicaine, et vous parlera d'un sujet vraiment différent. Autour de la fraternité en terrain hostile, il reste La dernière piste...
----------
Pour finir, je vous laisse entre de bonnes mains...
Vous pouvez faire confiance à Pascale, Dasola, Sentinelle et Eeguab.
Comme tu le sais, et merci pour le lien, j'ai apprécié ce film tout comme toi. Même si l'auteur a un peu "délayé" les dix pages de L'hôte. A bientôt.
RépondreSupprimerBonsoir Martin, merci de me rappeler un billet comme celui-ci. Je ne me rappelais plus que je l'avais chroniqué. Bonne soirée.
RépondreSupprimerReda démontre qu'il peut TOUT jouer il est exceptionnel.
RépondreSupprimerCe physique cette voix. Quel acteur.
L'étranger de Camus.
@Eeguab:
RépondreSupprimerJe m'en réjouis... et c'est un plaisir pour le lien.
Le côté "délayé" me paraissait inévitable, surtout que le texte originel est une nouvelle.
@Dasola:
RépondreSupprimerAvec plaisir, chère amie.
C'est toujours sympa de retrouver chez les uns et les autres les films que l'on a vus.
@Pascale:
RépondreSupprimerCent fois oui pour "L'étranger", qu'il me faudra... relire.
Nous sommes d'accord sur Reda. Je compte sur lui pour nous émerveiller encore longtemps.
Et c'est à cette occasion que j'ai pu voir Reda Kateb "pour de vrai", accompagné par la réalisateur pour présenter le film, et en discuter ensuite. Un bon souvenir donc :)
RépondreSupprimerTu m'étonnes ! Tu as été une sacrée veinarde, sur ce coup-là !
RépondreSupprimerJ'aimerais vraiment beaucoup avoir l'occasion de poser quelques questions à Reda Kateb.