lundi 24 avril 2017

Tomber, se relever

Plus je le connais, plus je me rends compte que j'avais une image faussée de Martin Scorsese. Découvrir le film qu'il a lancé en salles l'année de ma naissance, par exemple, me fait considérer mes idées sur son cinéma d'une toute autre façon. Alice n'est plus ici m'a plu pour le regard qu'il porte sur ses personnages. Que je vous explique...

Après un étonnant prologue sur son enfance, on découvre Alice Hyatt adulte. Le destin (banal) de cette femme au foyer est bouleversé quand son mari, du genre violent, meurt dans un accident de voiture. Pour se tirer d'affaire, l'épouse et la mère modèle se trouve obligée d'embarquer son jeune fils vers une autre vie, qu'elle pourrait gagner comme serveuse dans un resto populaire. Certaines péripéties l'attendent en chemin, que, bien sûr, je ne détaillerai pas ici - le Net regorge de solutions pour en savoir plus, si vous y tenez vraiment. Alice n'est plus ici dresse un portrait attachant d'une (com)battante. Le rôle a valu un Oscar à Ellen Burstyn. Je dois dire que c'est mérité !

Il paraît que c'est la comédienne qui, séduite par ses oeuvres antérieures, a fait embaucher Martin Scorsese par la Warner. On dit que l'idée lui aurait été soufflée par un certain Francis Ford Coppola. Le résultat est un film étonnant, focalisée sur cette Amérique pauvre que j'aime tant retrouver au cinéma. Pas le moindre misérabilisme dans cette tranche de vie mais, bien au contraire, plein d'énergie. Derrière la caméra, le talent est incontestable, et devant, j'ai pris plaisir à retrouver de vieux amis: Kris Kristofferson et Harvey Keitel notamment, ou bien la toute jeune et toujours épatante Jodie Foster. Alfred Lutter, qui joue Tommy, le fils d'Alice, a disparu des écrans depuis une quarantaine d'années, mais il est plutôt bon, lui aussi. Alice n'est plus ici m'a d'abord surpris, puis séduit. Jolie découverte !

Alice n'est plus ici
Film américain de Martin Scorsese (1974)

Alice pourrait être la mère de Thelma et Louise... ou une source d'inspiration pour Ridley Scott, en tout cas. Dans l'envie de construire une part de son existence, mais aussi parce que Kris Kristofferson joue dans les deux films, j'ai parfois songé à La porte du paradis. L'Amérique pauvre est aussi sublimée dans le superbe Paris, Texas. Ou, il y a peu, par Certaines femmes, Comancheria, Summertime... 

4 commentaires:

  1. Et bien je ne l'ai pas vu et tu m'as bien tentée là. Je vais le chercher en Dvd car il ne passe jamais dans le poste.
    Ah la la Kris Kristofferson...
    C'est bien Jodie surla photo ? On dirait un garçon.

    RépondreSupprimer
  2. 'Alice pourrait être la mère de Thelma et Louise'
    Tout à fait Martin ... Un OVNI dans la filmo de Scorcese que ce joli portrait de femme dans l'Amérique rurale des 70's. On se dit tout d'un coup en suivant Alice Hyatt que le cinéma de Marty c'était mieux avant......

    RépondreSupprimer
  3. @Pascale:

    Il te plairait sans doute et je suis bien content de t'avoir mis la puce à l'oreille !
    Oui, c'est bel et bien Jodie, douze ans à peine, et encore en pleine éclosion. Joli petit rôle.

    RépondreSupprimer
  4. @Ronnie:

    Merci pour cette confirmation, l'ami. Les OVNI de cinéma, j'aime beaucoup !
    Un peu plus nuancé que toi sur la (non-)qualité du travail de Scorsese désormais. Je chipote...

    RépondreSupprimer