Ce n'est que depuis 1965 que toutes les personnes de couleur noire peuvent voter aux États-Unis. Sans vouloir lancer un débat politique aujourd'hui, il m'a semblé important de rappeler cette date historique avant de vous parler d'un (bon) film récent: Les figures de l'ombre. Malgré ses belles qualités, il n'a pas connu un grand retentissement...
Il faut dire aussi que le titre français est bancal: le Hidden figures originel joue, lui, sur un terme anglais qui signifie d'abord chiffres. Logique: il est d'abord question de calculs - ceux que des femmes noires réalisent pour le compte de la NASA, à l'époque où la rentabilité des ordinateurs en la matière était encore discutable et discutée. Bref... vous l'aurez compris: le long-métrage dont je vous parle aujourd'hui raconte ces années pas si lointaines où les ingénieurs américains cherchaient d'abord à devancer leurs homologues russes dans la course à l'espace (sans succès au départ). Et le scénario d'illustrer une vérité historique méconnue: dans ce défi, des femmes noires ont joué un rôle prépondérant, voire même... décisif ! L'intelligence du long-métrage est de ne pas se focaliser uniquement sur la question raciale ou un patriotisme bêta: Les figures de l'ombre souligne également les discriminations sexuelles et sociales. Il le fait avec beaucoup d'allant, en se gardant des bons sentiments gluants. Comment ? En nous offrant aussitôt trois personnages féminins forts.
Gloire soit rendue aux actrices, donc, qui incarnent des personnages historiques réels: Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monàe m'étaient encore inconnues, mais elles brillent, toutes les trois ! J'apprécie d'autant plus leur prestation qu'au fond, une distribution sans véritable vedette leur laisse tout loisir d'exprimer leur talent. Bon... j'ai tout de même été ravi de revoir Kirsten Dunst, crédible dans le rôle ingrat de la supérieure hiérarchique blanche, imprégnée de ce racisme ordinaire qui fait encore tant de ravages aujourd'hui. Dans le camp d'en face, c'est avec un bonheur égal que j'ai retrouvé ce bon vieux Kevin Costner, revenu de toutes les guerres indiennes. Son personnage de chef non-dominant est beau... et très bien joué. Bilan: dépourvu de toute originalité formelle, Les figures de l'ombre peut prétendre à un rang honorable au rayon des feel-good movies. Bien qu'assez prévisible, il ne m'a pas ennuyé une seule seconde. Cerise sur la fusée: ces femmes dignes nous rappellent que la liberté est un bien précieux et souvent le fruit du combat. Ne l'oublions pas !
Les figures de l'ombre
Film américain de Theodore Melfi (2016)
Un petit mot encore pour vous dire qu'à mes yeux, la recherche spatiale nous offre mille occasions de nous émerveiller. Seul sur Mars est un autre de ces films qui nous invitent positivement à regarder vers les étoiles - et sans aucun doute parce qu'il reste très humain. Libre à vous de lui préférer Rencontres du troisième type ou 2001. Moi, il faudrait quand même qu'un jour, je voie L'étoffe des héros...
----------
Dernières choses avant de revenir sur Terre...
Il me faut saluer Sentinelle et lui dire merci pour sa chronique incitative. Vous en trouverez d'autres encore chez Dasola et Pascale.
Il faut dire aussi que le titre français est bancal: le Hidden figures originel joue, lui, sur un terme anglais qui signifie d'abord chiffres. Logique: il est d'abord question de calculs - ceux que des femmes noires réalisent pour le compte de la NASA, à l'époque où la rentabilité des ordinateurs en la matière était encore discutable et discutée. Bref... vous l'aurez compris: le long-métrage dont je vous parle aujourd'hui raconte ces années pas si lointaines où les ingénieurs américains cherchaient d'abord à devancer leurs homologues russes dans la course à l'espace (sans succès au départ). Et le scénario d'illustrer une vérité historique méconnue: dans ce défi, des femmes noires ont joué un rôle prépondérant, voire même... décisif ! L'intelligence du long-métrage est de ne pas se focaliser uniquement sur la question raciale ou un patriotisme bêta: Les figures de l'ombre souligne également les discriminations sexuelles et sociales. Il le fait avec beaucoup d'allant, en se gardant des bons sentiments gluants. Comment ? En nous offrant aussitôt trois personnages féminins forts.
Gloire soit rendue aux actrices, donc, qui incarnent des personnages historiques réels: Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monàe m'étaient encore inconnues, mais elles brillent, toutes les trois ! J'apprécie d'autant plus leur prestation qu'au fond, une distribution sans véritable vedette leur laisse tout loisir d'exprimer leur talent. Bon... j'ai tout de même été ravi de revoir Kirsten Dunst, crédible dans le rôle ingrat de la supérieure hiérarchique blanche, imprégnée de ce racisme ordinaire qui fait encore tant de ravages aujourd'hui. Dans le camp d'en face, c'est avec un bonheur égal que j'ai retrouvé ce bon vieux Kevin Costner, revenu de toutes les guerres indiennes. Son personnage de chef non-dominant est beau... et très bien joué. Bilan: dépourvu de toute originalité formelle, Les figures de l'ombre peut prétendre à un rang honorable au rayon des feel-good movies. Bien qu'assez prévisible, il ne m'a pas ennuyé une seule seconde. Cerise sur la fusée: ces femmes dignes nous rappellent que la liberté est un bien précieux et souvent le fruit du combat. Ne l'oublions pas !
Les figures de l'ombre
Film américain de Theodore Melfi (2016)
Un petit mot encore pour vous dire qu'à mes yeux, la recherche spatiale nous offre mille occasions de nous émerveiller. Seul sur Mars est un autre de ces films qui nous invitent positivement à regarder vers les étoiles - et sans aucun doute parce qu'il reste très humain. Libre à vous de lui préférer Rencontres du troisième type ou 2001. Moi, il faudrait quand même qu'un jour, je voie L'étoffe des héros...
----------
Dernières choses avant de revenir sur Terre...
Il me faut saluer Sentinelle et lui dire merci pour sa chronique incitative. Vous en trouverez d'autres encore chez Dasola et Pascale.
Tu ne pouvais pas mieux me remercier qu'en appréciant ce bien joli film. Certes, il n'est pas "auteuriste" et il assume pleinement son style, mais quel agréable feel-good movie, un genre à part entière qui a aussi ses lettres de noblesse et que je me garderai bien de déprécier (je lis parfois de ces trucs - pas ici évidemment - à tomber à la renverse).
RépondreSupprimerSur cette, je te souhaite une excellent journée !
Tout pareil en ce qui me concerne, joli film, je plussoie.
RépondreSupprimerCerise sur la fusée ? la Commission Rogers va devoir ouvrir une enquête Martin :-)
@Sentinelle:
RépondreSupprimerEh oui, il semble bien que je l'ai autant aimé que toi. C'était un vrai bonheur !
Pas question pour moi de déprécier les feel-good movies qui méritent de tels éloges.
@Ronnie:
RépondreSupprimerL'enquête est déjà réalisée: elle conclut unanimement à un bon film !
Je suis d'ailleurs ravi de voir que tu es d'accord avec Sentinelle et moi sur ce point.
En effet, un très bon film "classique" dans le meilleur sens du terme.
RépondreSupprimerTrès intéressant parce qu'il nous fait connaître un épisode édifiant des Etats Unis. Ce genre de choses qu'on apprend qu'au cinéma. Gloire au cinéma.
Pas larmoyant pour deux sous malgré la lutte permanente. A t-on idée d'être femme, noire et intelligente ???
Quant aux actrices, un sans faute. Et bien sûr que tu connais Octavia puisque tu as vu La couleur des sentiments et Janelle parce que tu as vu Moonlight !
Quant à Kevin : irréprochable comme d'hab'.
Voilà un film que j'ai raté et pour lequel une séance de rattrapage s'impose, au vu de ton billet. Merci, Martin !
RépondreSupprimer@Pascale:
RépondreSupprimerOui, film "classique" ou académique, diront certains. Moi, ça me va bien.
J'ai du retard du côté des actrices, mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut.
Kevin m'avait plu dans "The company men". Un bail que je ne l'avais pas vu dans un aussi bon film.
Il est TOUJOURS bon même dans les films de caca.
Supprimer@Laurent:
RépondreSupprimerJe pense que le film a tout (ou presque) pour te plaire.
Effectivement, une séance de rattrapage serait une bonne idée.
Admettons. Disons alors qu'il sauve certains de ses films.
RépondreSupprimer