Oyez ! Mon amie Joss fait son grand retour sur Mille et une bobines ! Après une courte trêve, elle nous propose la chronique d'un film branché sur courant musical, que j'ai manqué en 2016: Sing Street...
Sing Street ! Un titre pareil, cela vous évoque quoi, au juste ? Sauter du trottoir sur la route ? Danser sur le macadam ? Courir le sourire au coin de la bouche et les baskets de l'adolescence aux pieds ? Ça tombe bien, parce que c'est tout cela, Sing Street...
Sans mièvrerie, plongée à Dublin dans les années 80, crise économique et walkman K7. On y découvre Conor (Ferdia Walsh-Peelo), quinze ans, coupe à la Paul McCartney, au moment où ses parents - sur le point de divorcer - le changent d'établissement par manque de moyens. Témoin plus averti de la mésentente conjugale, c'est son frère aîné Brendan, ancien rocker esseulé et désoeuvré à l'aube de sa vie d'adulte (génial Jack Reynor, on y reviendra !). Débarqué malgré lui dans le lycée religieux "Synge Street", il subit la pression du prêtre en charge de la direction. Mais le film ne vire pas à la tragédie, il l'effleure rien qu'en appréhension en offrant à Conor la motivation suffisante pour espérer: une amoureuse à envoûter en la personne d'une chanteuse en herbe, aguicheuse à souhait. Et c'est grâce à la belle et (très) pulpeuse Raphina (Lucy Boynton) que Conor monte son propre groupe de musique avec ses nouveaux copains.
Raphina participe d'emblée au clip qui se cherche, entre pop, rock, métal... et tous ensemble... se trouvent ! Les rêves de chacun se croisent et se stimulent: Raphina pour retrouver Londres, Conor pour la séduire et faire produire son premier disque, et jusqu'au frère aîné pour se remettre enfin dans la voie de lui-même. Inimitable Brendan qui arpentera le film jusqu'au bout dans son look improbable de loser confirmé, mais jamais sans tendresse, ni humour, ni justesse: "Vois les choses en grand, Conor !". L'ensemble du film d'ailleurs surfe sur la bonne humeur et la bienveillance toute proche, que l'on en soit réduit à teindre ses chaussures neuves ou à prendre la houle sur une coquille de noix...
Sur une bande son qui immortalise l'époque - force A-ha, The Clash, The Cure, Duran Duran, Hall&Oates, The Jam, Motörhead, Spandau Ballet, assortis de la bande originale coécrite par le réalisateur John Carney et Gary Clark, le film prend son envol, léger et subtil, profond et émouvant. De quoi mériter le Hitchcock d'or et le Prix du scénario au Festival du film britannique de Dinard 2016. Après son sous-estimé New York melody (titré Nouveau refrain au Québec) en 2014, John Carney s'est vu récompensé à sa juste valeur. Difficile pourtant d'assimiler Sing Street à The Commitments auquel on a fait volontiers référence.
Deux peintures sociales américano-britannico-irlandaises, dans la même ville, autour d'un groupe de musique en devenir sur une bonne bande-son de reprises solides. Mais par dessus tout ça, nette différence d'ambiance ! Les jeunes chômeurs appartenant à The Commitments (sorti en 1991) font vivre une réalité plus rude que celle des jeunes de Sing Street. Parti pris de réalisateurs. D'ailleurs, l'histoire "vraie" du premier avec la montée commerciale reconnue du groupe ne peut se comparer à celle du second, où l'on sent bien que le conte de fées appartient à qui veut le voir. Bref, face à une histoire de géant dans The Commitments, ici une jolie fable de mômes qui demeurera un beau souvenir en dépit des aléas pressentis. Donc, préférons ne pas les comparer et laissons à Sing Street les qualités qui n'appartiennent qu'à lui. Il n'est pas en reste.
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De lien en lien, vous pouvez aussi retrouver les chroniques de Joss. Voici d'ores et déjà les trois dernières, publiées ces derniers mois...
- décembre 2016: La bûche / Daniel Thomson / 1999,
- novembre 2016: Journal intime / Nanni Moretti / 1991,
- octobre 2016: The station agent / Thomas McCarthy / 2003.
Sans mièvrerie, plongée à Dublin dans les années 80, crise économique et walkman K7. On y découvre Conor (Ferdia Walsh-Peelo), quinze ans, coupe à la Paul McCartney, au moment où ses parents - sur le point de divorcer - le changent d'établissement par manque de moyens. Témoin plus averti de la mésentente conjugale, c'est son frère aîné Brendan, ancien rocker esseulé et désoeuvré à l'aube de sa vie d'adulte (génial Jack Reynor, on y reviendra !). Débarqué malgré lui dans le lycée religieux "Synge Street", il subit la pression du prêtre en charge de la direction. Mais le film ne vire pas à la tragédie, il l'effleure rien qu'en appréhension en offrant à Conor la motivation suffisante pour espérer: une amoureuse à envoûter en la personne d'une chanteuse en herbe, aguicheuse à souhait. Et c'est grâce à la belle et (très) pulpeuse Raphina (Lucy Boynton) que Conor monte son propre groupe de musique avec ses nouveaux copains.
Raphina participe d'emblée au clip qui se cherche, entre pop, rock, métal... et tous ensemble... se trouvent ! Les rêves de chacun se croisent et se stimulent: Raphina pour retrouver Londres, Conor pour la séduire et faire produire son premier disque, et jusqu'au frère aîné pour se remettre enfin dans la voie de lui-même. Inimitable Brendan qui arpentera le film jusqu'au bout dans son look improbable de loser confirmé, mais jamais sans tendresse, ni humour, ni justesse: "Vois les choses en grand, Conor !". L'ensemble du film d'ailleurs surfe sur la bonne humeur et la bienveillance toute proche, que l'on en soit réduit à teindre ses chaussures neuves ou à prendre la houle sur une coquille de noix...
Sur une bande son qui immortalise l'époque - force A-ha, The Clash, The Cure, Duran Duran, Hall&Oates, The Jam, Motörhead, Spandau Ballet, assortis de la bande originale coécrite par le réalisateur John Carney et Gary Clark, le film prend son envol, léger et subtil, profond et émouvant. De quoi mériter le Hitchcock d'or et le Prix du scénario au Festival du film britannique de Dinard 2016. Après son sous-estimé New York melody (titré Nouveau refrain au Québec) en 2014, John Carney s'est vu récompensé à sa juste valeur. Difficile pourtant d'assimiler Sing Street à The Commitments auquel on a fait volontiers référence.
Deux peintures sociales américano-britannico-irlandaises, dans la même ville, autour d'un groupe de musique en devenir sur une bonne bande-son de reprises solides. Mais par dessus tout ça, nette différence d'ambiance ! Les jeunes chômeurs appartenant à The Commitments (sorti en 1991) font vivre une réalité plus rude que celle des jeunes de Sing Street. Parti pris de réalisateurs. D'ailleurs, l'histoire "vraie" du premier avec la montée commerciale reconnue du groupe ne peut se comparer à celle du second, où l'on sent bien que le conte de fées appartient à qui veut le voir. Bref, face à une histoire de géant dans The Commitments, ici une jolie fable de mômes qui demeurera un beau souvenir en dépit des aléas pressentis. Donc, préférons ne pas les comparer et laissons à Sing Street les qualités qui n'appartiennent qu'à lui. Il n'est pas en reste.
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De lien en lien, vous pouvez aussi retrouver les chroniques de Joss. Voici d'ores et déjà les trois dernières, publiées ces derniers mois...
- décembre 2016: La bûche / Daniel Thomson / 1999,
- novembre 2016: Journal intime / Nanni Moretti / 1991,
- octobre 2016: The station agent / Thomas McCarthy / 2003.
Sing Street est un de mes coups de coeur de l'an dernier ! L'ensemble est d'une grande fraîcheur et positivité même si le film est finalement plus profond (et autobiographique) qu'il en a l'air avec un véritable contexte social, historique et culturel derrière.
RépondreSupprimerJ'étais SÛR ET CERTAIN que tu serais la première à te manifester, Tina.
RépondreSupprimerIl faudra absolument que je rattrape le film à la toute première occasion !
Héhéhé je suis toujours au taquet ! :p
RépondreSupprimerOuais... surtout quand on parle d'Irlande, j'ai l'impression !
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