Combien de statuettes dorées remportera-t-il finalement, dans la nuit de dimanche à lundi ? Je l'ignore. Nous verrons bien. Ce qui est clair en revanche, c'est qu'avec quatorze nominations à l'Oscar, La La Land est bien l'un des films-événements de ce premier trimestre 2017. C'est pourquoi j'ai souhaité lui consacrer une chronique long format...
Mia est serveuse dans un salon de thé, à deux pas des studios hollywoodiens. Elle passe des auditions, portée par l'espoir de devenir une star de cinéma. Sebastian, lui, tente de joindre les deux bouts grâce à un talent de pianiste et rêve d'ouvrir son propre club de jazz. Au pays des illusions, les deux jeunes gens voient leurs chemins s'entrecroiser, un jour qu'ils... s'insultent dans un embouteillage XXL. Plusieurs mois passent avant que le hasard les réunisse une fois encore, le temps d'une joute verbale et d'une réconciliation. Comédie musicale oblige, c'est en chantant et dansant que le charme opère finalement. La La Land est alors, soyez-en assurés, un film pétillant !
Si j'insiste sur ce point, c'est parce que le miroir des personnages principaux leur renvoie aussi une image peu flatteuse. La La Land joue sur toute une palette d'émotions: son ouverture est euphorisante et colorée, mais le scénario se fait assez vite des plus mélancoliques. Je ne parlerai pas de pessimisme, mais le récit nous dit que le succès ne dépend pas seulement des efforts, mais également des sacrifices auxquels on peut consentir. Et, de fait, la pilule est parfois amère ! Pour le simple spectateur que j'ai été, elle est (un peu) mieux passée grâce à la beauté et l'excellence technique de ce que j'ai vu à l'écran. Et, bien entendu, la musique et la danse y jouent un très grand rôle...
Je ne peux bien sûr pas manquer de citer les acteurs. S'il fallait émettre un tout petit bémol, il consisterait à dire que la caméra s'intéresse surtout à Mia et Sebastian, le récit ne laissant en réalité aucune place pour un personnage secondaire fort. C'est grave ? Non. Je me suis perdu dans les grands yeux d'Emma Stone et veux saluer son investissement: la jeune femme a appris les claquettes, le rythme particulier du jazz et la danse de salon. Ryan Gosling m'a paru convaincant, lui aussi, comme jamais auparavant: il a pris des cours de piano et joue non-doublé ! La La Land s'écarte de la vraisemblance pour mieux nous faire rêver, tout en restant une merveille formelle...
Quelques-unes des critiques que j'ai lues après avoir vu le film pointent certaines réserves sur ce tout dernier point: les voix manqueraient de peps et, pire, les chorégraphies de vrai talent. Mouais... c'est vrai qu'Emma Stone n'est pas Ginger Rogers, pas plus d'ailleurs que Ryan Gosling ne peut se comparer avec Fred Astaire. Qu'importe ! La La Land s'appuie certes sur de grandes références parmi les classiques, mais rien ne dit qu'il ait été conçu pour rivaliser. Loin des inévitables comparatifs, je n'y vois en réalité que l'hommage sincère d'un jeune réalisateur à ceux de ses aînés qui l'ont inspiré. Bref, un film idéal pour me faire aimer le cinéma... encore plus fort !
La La Land
Film américain de Damien Chazelle (2016)
Je suis loin d'être un spécialiste des comédies musicales. Disons donc que celle que j'ai présentée aujourd'hui m'a donné envie d'en (re)voir d'autres, issues du riche répertoire hollywoodien... ou d'ailleurs. Chantons sous la pluie me fait de l'oeil, mais je vous recommande de zyeuter aussi Tous en scène (ou Les parapluies de Cherbourg). Quant à moi, je veux surtout attraper le Chazelle de 2014: Whiplash.
----------
J'avance d'un cran dans mon Movie Challenge...
Je remplis aujourd'hui la case n°23: "Une comédie musicale".
Plusieurs de mes amis blogueurs ont vu le film...
À lire: les avis de Pascale, Dasola, Sentinelle, Strum et Tina. Princécranoir, lui, en a parlé aussi, mais... sur une nouvelle adresse !
----------
Mise à jour post-Oscars (lundi 27 - 7h20):
Le film n'a finalement remporté "que" six des statuettes dorées. Emma Stone est sacrée meilleure actrice, Damien Chazelle consacré meilleur réalisateur. Les autres trophées honorent la direction artistique, la photographie, la musique et la chanson (City of stars).
Mia est serveuse dans un salon de thé, à deux pas des studios hollywoodiens. Elle passe des auditions, portée par l'espoir de devenir une star de cinéma. Sebastian, lui, tente de joindre les deux bouts grâce à un talent de pianiste et rêve d'ouvrir son propre club de jazz. Au pays des illusions, les deux jeunes gens voient leurs chemins s'entrecroiser, un jour qu'ils... s'insultent dans un embouteillage XXL. Plusieurs mois passent avant que le hasard les réunisse une fois encore, le temps d'une joute verbale et d'une réconciliation. Comédie musicale oblige, c'est en chantant et dansant que le charme opère finalement. La La Land est alors, soyez-en assurés, un film pétillant !
Si j'insiste sur ce point, c'est parce que le miroir des personnages principaux leur renvoie aussi une image peu flatteuse. La La Land joue sur toute une palette d'émotions: son ouverture est euphorisante et colorée, mais le scénario se fait assez vite des plus mélancoliques. Je ne parlerai pas de pessimisme, mais le récit nous dit que le succès ne dépend pas seulement des efforts, mais également des sacrifices auxquels on peut consentir. Et, de fait, la pilule est parfois amère ! Pour le simple spectateur que j'ai été, elle est (un peu) mieux passée grâce à la beauté et l'excellence technique de ce que j'ai vu à l'écran. Et, bien entendu, la musique et la danse y jouent un très grand rôle...
Quelques-unes des critiques que j'ai lues après avoir vu le film pointent certaines réserves sur ce tout dernier point: les voix manqueraient de peps et, pire, les chorégraphies de vrai talent. Mouais... c'est vrai qu'Emma Stone n'est pas Ginger Rogers, pas plus d'ailleurs que Ryan Gosling ne peut se comparer avec Fred Astaire. Qu'importe ! La La Land s'appuie certes sur de grandes références parmi les classiques, mais rien ne dit qu'il ait été conçu pour rivaliser. Loin des inévitables comparatifs, je n'y vois en réalité que l'hommage sincère d'un jeune réalisateur à ceux de ses aînés qui l'ont inspiré. Bref, un film idéal pour me faire aimer le cinéma... encore plus fort !
La La Land
Film américain de Damien Chazelle (2016)
Je suis loin d'être un spécialiste des comédies musicales. Disons donc que celle que j'ai présentée aujourd'hui m'a donné envie d'en (re)voir d'autres, issues du riche répertoire hollywoodien... ou d'ailleurs. Chantons sous la pluie me fait de l'oeil, mais je vous recommande de zyeuter aussi Tous en scène (ou Les parapluies de Cherbourg). Quant à moi, je veux surtout attraper le Chazelle de 2014: Whiplash.
----------
J'avance d'un cran dans mon Movie Challenge...
Je remplis aujourd'hui la case n°23: "Une comédie musicale".
Plusieurs de mes amis blogueurs ont vu le film...
À lire: les avis de Pascale, Dasola, Sentinelle, Strum et Tina. Princécranoir, lui, en a parlé aussi, mais... sur une nouvelle adresse !
----------
Mise à jour post-Oscars (lundi 27 - 7h20):
Le film n'a finalement remporté "que" six des statuettes dorées. Emma Stone est sacrée meilleure actrice, Damien Chazelle consacré meilleur réalisateur. Les autres trophées honorent la direction artistique, la photographie, la musique et la chanson (City of stars).
Tu as tout à fait raison de dire qu'il ne s'agit pas là d'un film cherche à se mesurer à la virtuosité des classiques ! Bien sûr Gosling n'est pas Gene Kelly, et Stone n'est pas Cyd Charisse, quant à Chazelle il n'est pas (encore ?) l'égal de Donen. Mais pourquoi chercher des poux à un si beau film qui chante et qui danse Los Angeles comme peut-être aucun autre avant lui (car New York a eu sa dose en la matière me semble-t-il).
RépondreSupprimerMerci au passage pour la passerelle qui invite à faire le Tour d'Ecran ;-)
C'est bien dit majesté !
SupprimerEn effet. Même si Chazelle n'a pas caché ses influences et les revendique, La La Land fonctionne tout seul, sans que l'on ait besoin de connaitre Minnelli et Demy. Cela démontre le talent de Chazelle qui est manifeste dans ce film charmant. Et merci pour le lien !
RépondreSupprimerStrum
@Princécranoir:
RépondreSupprimerAh oui, pour moi, c'était important d'oublier un temps les classiques du genre ! J'adore les films de Fred Astaire, Gene Kelly, Cyd Charisse, Ginger Rogers... et je sais un peu de leur importance dans la grande histoire du cinéma américain, mais là, c'est autre chose.
De toute façon, quelque chose me dit que si Damien Chazelle avait été plus proche de ses références, une partie des gens lui aurait reproché de se contenter de "copier-coller" les grands maîtres. Comme si c'était facile, déjà, de faire un "La La Land" qui tienne la route !
Moi, j'étais allé voir un film divertissant et touchant, et c'est ce que j'ai vu !
@Strum:
RépondreSupprimerNous sommes bien d'accord et je m'en réjouis !
Pour moi, la vitalité du cinéma américain peut aussi être porté par ces artistes comme Damien Chazelle qui savent rendre hommage aux grands noms d'hier sans oublier leur propre personnalité.
"La La Land" est un film si pétillant que j'ai fini par oublier ses influences.
Merci pour le lien. J'ai pris le film pour ce qu'il était, sans rechercher les influences ni les hommages. Très touchée aussi par le côté mélancolique du film, je me suis laissée prise dans les filets on dirait. Maintenant, je ne sais pas si c'est moi ou les films que je vais voir mais je finis souvent en pleurs ces derniers temps (j'ai vu hier soir Moi, Daniel Blake et c'était reparti, je crois que je deviens décidément trop sensible).
RépondreSupprimerSigné Sentinelle ;-)
RépondreSupprimerJe trouve vraiment sans intérêt les critiques qui sen prennent aux talents de chanteurs et danseurs d'Emma et Ryan. Ils sont PARFAITS et Damien Chazelle n'a pas voulu en faire des Spécialistes et il le revendique.
RépondreSupprimerCe film fait un bien fou. Pas de thèse pas de prise de tête... de l'émotion de l'émotion de l'émotion !
J'espère avoir mal compris.
RépondreSupprimerRassure moi.
Tu as vu Singing in the Rain ???
@Anonyme:
RépondreSupprimerCe n'est pas forcément évident de prendre le film au premier degré, mais je crois bien avec tous ces retours d'expérience que c'est ainsi qu'il fonctionne le mieux.
Après, y a-t-il une vague de mélos actuellement qui justifie tes émotions successives ? C'est possible. J'aurai tendance à dire toutefois que les émotions successives, c'est aussi pour beaucoup ce que l'on vient chercher au cinéma. Non ?
@Sentinelle:
RépondreSupprimerC'était donc toi ! Merci de le préciser. Et de rien pour le lien !
@Pascale:
RépondreSupprimerLes critiques ont au moins l'intérêt de pouvoir argumenter par nos blogs interposés.
Bien d'accord avec toi sur le bien que procure le film. Je suis ressorti avec le sourire. Même si...
Je parlais des critiques encartés.
Supprimer@Pascale:
RépondreSupprimerJe suis presque sûr d'avoir vu "Chantons sous la pluie" quand j'étais môme.
Je VEUX le revoir, ne serait-ce que pour écrire une chronique enthousiaste de plus.
Tu es presque sûr ???
SupprimerSi tu l'avais vu même au stade embryonnaire tu n'aurais pas oublié.
C'est un film INOUBLIABLE à mettre sur la pile d'urgence avec Les enchaînés.
Et puis ça parle de cinéma de la transition entre le muet et le parlant.
Et Gene Debbie Donald ( ni le Duck ni le trump) le O' Connor.
Une déception pour moi même si j'ai beaucoup aimé les acteurs.
RépondreSupprimerAh oui ? C'est vrai que le cinéma, ça ne marche pas à tous les coups.
RépondreSupprimerJe crois que c'est ton premier commentaire, Valérie, alors bienvenue !
@Pascale 1:
RépondreSupprimerLes encartés... ah, d'accord. Pour moi, c'est un tout.
Et les encartés ne sont pas ma première référence quand il s'agit de cinéma.
@Pascale 2:
RépondreSupprimerJ'ai oublié bien des choses de quand j'étais môme, tu sais.
Certains passages de "Chantons sous la pluie" sont si connus que je ne peux pas distinguer ce que j'ai vu dans le film lui-même de ce que j'ai vu à l'occasion d'une anecdote sur le film, dans d'autres circonstances.
Mais je reverrai tout ça, pour sûr !
@Pascale 3:
RépondreSupprimerOn est entre nous: tu peux m'appeler Martin.
La majesté me sied assez mal, à l'accoutumée. Restons simples !
En fait je répondais au Prince.
SupprimerRassure moi il est bien noble ? On nous trompé tellement sur la marchandise.
Et pour Singing ya des passages connus dont on ne se lasse pas mais c'est quand même un film inoubliable.
La scène du tapis rouge où l'on empêche la star féminine de parler... celle où elle gigote trop et saturé les micros ? Le décalage entre le son et l'image oui oui oui... non non non... la sortie de Debbie du gâteau...
La scène où le gratin hollywood découvre un type moche comme un poux qui parle dans un film et quelqu'un dit : ça marchera jamais (ça me fait cet effet réac quand je dis que la 3D c'est du caca qui sert à rien)...
Tu as vu tout ça ?
Sorry mon téléphone ajoute des accents corrigent des mots...
SupprimerJ'ai trouvé La La Land très bien foutu techniquement, il y a derrière du bon boulot et j'ai trouvé les acteurs impeccables. Mais le résultat ne m'a pas réellement convaincue, je me suis pas mal ennuyée et l'ensemble ne m'a pas touchée.
RépondreSupprimerJe crois que le plaisir qu'on prend à suivre ce récit dépend beaucoup de la sensibilité personnelle.
RépondreSupprimerTon point de vue argumenté est tout à fait respectable, Tina. Dommage que tu sois passée à côté...
@Pascale:
RépondreSupprimerPour notre prince préféré, je ne sais. Je suggère de lui demander.
Quant à Stan Donen et consorts, merci de ne pas (trop) spoiler. Une séance de redécouverte s'impose !
@Pascale toujours... et son téléphone rebelle:
RépondreSupprimerTu es toute pardonnée. Mais c'est bien parce que c'est toi !