lundi 16 janvier 2017

Venus d'ailleurs

Les historiens de l'art font de 1902 la date de la première apparition d'une créature extraterrestre au cinéma. Depuis, le sujet passionne toujours nombre de cinéastes - plus ou moins inventifs, bien sûr. C'est tout d'abord parce que j'apprécie le réalisateur Denis Villeneuve que j'ai voulu voir son Premier contact. Content: ça valait le détour !

Premier contact est un film intéressant, sur la base d'un concept assez basique: douze vaisseaux, de forme ovoïde et donc d'origine interstellaire, arrivent sur Terre. Sont-ils habités ? Oui. Les "autres" communiquent-ils ? Peut-être. C'est bien pour le savoir que l'armée américaine recrute une linguiste réputée: tenue à la confidentialité absolue de ses travaux, Louise Banks devra déterminer si les bruits enregistrés auprès d'étranges créatures forment bien un langage. Ensuite, si c'est le cas, elle devra se montrer capable de le traduire. L'idée première est bien sûr de savoir si cette soudaine apparition d'une forme de vie inconnue représente une menace. Une trame scénaristique qui trouve des échos dans notre monde et nos défiances à l'égard de ce qui est différent. Remarquable et saisissant parallèle !

Sur cette première "couche" de narration, une autre thématique s'impose d'emblée: qu'en est-il de Louise Banks en tant qu'individu ? Cette femme érudite est-elle heureuse ? S'épanouit-elle vraiment comme professeur d'université ? Dès le début, Premier contact laisse entendre que non, qu'elle est seule, endeuillée et résignée à une vie terne. Mais une fois encore, en partant de ce qui n'est finalement qu'un archétype parmi d'autres, le film fait montre d'une originalité certaine, balayant du même coup nos certitudes trop vite établies. Bon... peut-être que le tout manque encore d'un soupçon de maîtrise pour atteindre les sommets de l'art cinématographique. N'empêche ! Nous sommes et restons bien au-dessus d'un bête blockbuster de plus. Cerise sur le gâteau: l'interprétation sans faille d'Amy Adams, égérie parfaite (et récurrente) de ce type de divertissement intelligent. Laissés quelque peu en retrait du personnage féminin, Jeremy Renner et Forest Whitaker sont très bien aussi. Le tout est d'un équilibre fragile, il me semble, mais je le trouve plutôt convaincant. À (re)voir.

Premier contact
Film américain de Denis Villeneuve (2016)

Je suis bien embêté, maintenant... si, à présent, je cite des films comparables sur les êtres venus d'ailleurs, je crains vraiment d'en dire trop. Je me contenterai donc d'Abyss et d'E.T. l'extra-terrestre. J'ajoute juste que la vision de Denis Villeneuve me paraît plus adulte et peut-être un peu plus sombre. Maintenant, chut ! Le long-métrage du cinéaste québécois cache des surprises. J'aime autant m'arrêter là.

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Qu'en est-il des avis venus d'ailleurs ?

Je vous conseille d'aller lire les opinions de Pascale, Dasola et Strum. Sentinelle a également publié sa propre chronique, en léger décalé.

10 commentaires:

  1. Hello Martin. Moi j'ai bien aimé cette SF essentiellement basée sur le langage et la communication. Essayer de comprendre, ce n'est pas toujours le cas dans le cinéma d'anticipation.

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  2. Ah nous voilà enfin d'accord. J'ai litteralement lévité pendant le film.
    Le rêve de reconciliation de l'humanité. .. seul un réalisateur peut le faire. Nous ne le verrons sans doute pas de notre vivant. Nous sommes au fond du goure. Dieu, dans sa bêtise et sa colère a même créé la Tour de babel pour que les hommes ne se comprennent plus... il faut être foutument tordu pour faire ca. Voilà c'est bien arrivé. Dieu peut donc se reposer et regarder ailleurs comme il le fait.
    Mais Villeneuve invente un rêve de réconciliation et c'est BEAU. Et première surprise : les militaires réfléchissent avant de tirer. Donc oui on est bien au cinéma mais que c'est bon de s'enfermer deux heures pour voir ça. Putain !!! En sortant un jeune homme handicapé physique et légèrement mental m'a dit : c'est beau Hein ? Il m'a fait pleurer. Je lui ai répondu que oui ça faisait du bien de tels films.

    Amy Adams mine de rien creuse un sacré sillon. Voir Nocturnal Animals. Je me souviens d'elle dans Attrape moi si tu peux avec MON Leo. Elle était déjà extra.
    J'ai jamais aimé Jérémy Renner. Moche et approximatif. Ici il est parfait.
    Forrest Whitaker très surestimé et souvent excessif et cabotin est ici parfait.
    Bref. On est pas loin du film parfait.
    Et là révélation. .. Quel bonheur !!!

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  3. J'écris sur mon téléphone. .. il faut lire au fond du goufre évidemment.

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  4. J'ai franchement hâte de le voir, celui-là. En plus j'adore Amy...

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  5. Beau film, avec une Amy Adams parfaite, mais qui pêche parfois par une écriture pas toujours à la hauteur des intentions. Merci pour le lien Martin.
    Strum

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  6. @Eeguab:

    Nous avons donc le même point de vue. Oui, ça m'a plu que, pour une fois, le langage ait dans le film une importance capitale. Tenter de comprendre l'autre avant de voir en lui une menace...

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  7. @Pascale:

    Tu vois qu'on arrive à tomber d'accord, de temps en temps.

    Tu parles à fort juste de titre de "réconciliation". Je suis surpris d'ailleurs que ce soit Denis Villeneuve qui nous emmène vers ce sentiment. Il me semblait que le Québécois était plus désabusé dans ses films précédents, ce qui rendra les prochains encore plus intéressants.

    Amy Adams est déjà grande et pourrait s'élever encore. Peut-être un Oscar cette année, qui sait ?

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  8. @Pascale (en mode Capelo):

    Le lecteur aura bien évidemment rectifié de lui-même.

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  9. @GirlyMamie:

    Comme je l'ai déjà dit, Amy Adams est très bien, dans ce film. J'espère donc que tu ne l'attendras pas trop longtemps et qu'il te plaira.

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  10. @Strum:

    Oui, peut-être que le film a quelques petites faiblesses d'écriture, mais il m'a semblé que c'était peu important par rapport au message qu'il essaye de délivrer.

    Et pas d'quoi pour le lien ! C'est toujours avec plaisir.

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