L'aviez-vous deviné ? Clint Eastwood est le "vieil ami" dont je parlais lundi. Fidèle à mes habitudes, je suis vite allé voir son dernier film. C'est l'occasion de dire d'emblée que Sully n'est pas un chef d'oeuvre inoubliable, mais que c'est un film propre et d'une certaine efficacité. Notez qu'il ne dure qu'une grosse heure et demie: c'est bien suffisant.
Vous le savez sûrement: Clint Eastwood s'intéresse aux Américains ordinaires - sans doute parce que c'est à eux qu'il ressemble, en fait. Cette fois, son personnage-clé existe vraiment: Chesley Sullenberger était pilote de ligne quand, le 15 janvier 2009, un arrêt des moteurs de son Airbus A320 l'obligea à se poser en catastrophe... au centre même de Hudson River, le fleuve qui rejoint l'Atlantique dans la baie de New York. Sully nous montre plusieurs fois cet amerrissage forcé et réussi (aucune des 155 personnes à bord n'a été tuée !). Le film raconte aussi ce qui s'est passé ensuite: les très longues procédures d'audition du commandant Sullenberger devant les commissions d'enquête chargées d'établir la vérité. Je veux rassurer aussitôt celles et ceux d'entre vous qui craindraient de se retrouver tout à fait noyés sous le jargon aéronautique: à de rares exceptions près, les dialogues sont parfaitement compréhensibles pour un profane. L'aspect humain de ces événements prend très largement le dessus. Il n'est pas gênant de connaître la fin à l'avance: ce n'est pas non plus un frein au plaisir.
Il faut dire que, dans le rôle-titre, Tom Hanks livre une prestation inspirée: je l'ai trouvé excellent dans la peau de cet homme tourmenté, qui doute de son héroïsme et, en réalité, de la justesse de son comportement face au danger. Mais, mieux, il n'est pas seul ! Pour moi, la révélation du film s'appelle Aaron Eckart, qui existe réellement au second plan, ce qui donne du coup une belle épaisseur au personnage de Jeff Skiles, le copilote. Il faut admettre également qu'il ne reste pas beaucoup de lumière pour la distribution complémentaire et relever, pourquoi pas ? l'absence d'un rôle féminin fort. La forme, quant à elle, est empreinte de ce classicisme rigoureux auquel Clint Eastwood nous a habitués. Je peux comprendre que cela frustre les cinéphiles exigeants, mais je suppose qu'à 87 ans bientôt, mon "vieil ami" réalisateur ne changera plus (ou qu'à peine). Sully n'est pas incontournable, mais c'est un récit à la fois intéressant et bien raconté. Sans en faire une règle absolue, on n'est pas obligé d'attendre davantage du cinéma - enfin, pas à chaque fois, disons...
Sully
Film américain de Clint Eastwood (2016)
Faire une liste des films eastwoodiens qui mettent en scène des héros ordinaires... j'aimerais bien, mais je crains que ce soit fastidieux. Autant attendre avant de céder à la tentation de la rétrospective. Maintenant, l'ennui, c'est que je vois peu de films comparables aujourd'hui. Je n'ai par exemple pas vu le Flight de Robert Zemeckis. Ce que j'aimerais, c'est découvrir Les survivants. Pas tout de suite...
----------
Pour patienter, une solution simple...
Elle consiste à vous envoler pour lire les avis de Pascale et Dasola. Envie de poursuivre le voyage ? Le commandant Strum vous attend.
Vous le savez sûrement: Clint Eastwood s'intéresse aux Américains ordinaires - sans doute parce que c'est à eux qu'il ressemble, en fait. Cette fois, son personnage-clé existe vraiment: Chesley Sullenberger était pilote de ligne quand, le 15 janvier 2009, un arrêt des moteurs de son Airbus A320 l'obligea à se poser en catastrophe... au centre même de Hudson River, le fleuve qui rejoint l'Atlantique dans la baie de New York. Sully nous montre plusieurs fois cet amerrissage forcé et réussi (aucune des 155 personnes à bord n'a été tuée !). Le film raconte aussi ce qui s'est passé ensuite: les très longues procédures d'audition du commandant Sullenberger devant les commissions d'enquête chargées d'établir la vérité. Je veux rassurer aussitôt celles et ceux d'entre vous qui craindraient de se retrouver tout à fait noyés sous le jargon aéronautique: à de rares exceptions près, les dialogues sont parfaitement compréhensibles pour un profane. L'aspect humain de ces événements prend très largement le dessus. Il n'est pas gênant de connaître la fin à l'avance: ce n'est pas non plus un frein au plaisir.
Il faut dire que, dans le rôle-titre, Tom Hanks livre une prestation inspirée: je l'ai trouvé excellent dans la peau de cet homme tourmenté, qui doute de son héroïsme et, en réalité, de la justesse de son comportement face au danger. Mais, mieux, il n'est pas seul ! Pour moi, la révélation du film s'appelle Aaron Eckart, qui existe réellement au second plan, ce qui donne du coup une belle épaisseur au personnage de Jeff Skiles, le copilote. Il faut admettre également qu'il ne reste pas beaucoup de lumière pour la distribution complémentaire et relever, pourquoi pas ? l'absence d'un rôle féminin fort. La forme, quant à elle, est empreinte de ce classicisme rigoureux auquel Clint Eastwood nous a habitués. Je peux comprendre que cela frustre les cinéphiles exigeants, mais je suppose qu'à 87 ans bientôt, mon "vieil ami" réalisateur ne changera plus (ou qu'à peine). Sully n'est pas incontournable, mais c'est un récit à la fois intéressant et bien raconté. Sans en faire une règle absolue, on n'est pas obligé d'attendre davantage du cinéma - enfin, pas à chaque fois, disons...
Sully
Film américain de Clint Eastwood (2016)
Faire une liste des films eastwoodiens qui mettent en scène des héros ordinaires... j'aimerais bien, mais je crains que ce soit fastidieux. Autant attendre avant de céder à la tentation de la rétrospective. Maintenant, l'ennui, c'est que je vois peu de films comparables aujourd'hui. Je n'ai par exemple pas vu le Flight de Robert Zemeckis. Ce que j'aimerais, c'est découvrir Les survivants. Pas tout de suite...
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Pour patienter, une solution simple...
Elle consiste à vous envoler pour lire les avis de Pascale et Dasola. Envie de poursuivre le voyage ? Le commandant Strum vous attend.
Hello Martin. Moi j'ai aimé le classicisme, la concision, la précision sans verbiage. Et comme beaucoup j'ai évoqué, Frank Capra, James Stewart, et ce cinéma "rooseveltien" de la confiance.
RépondreSupprimerPareil qu'eeguab, j'ai apprécié le classicisme du film. Et merci une nouvelle fois pour le lien.
RépondreSupprimerLe Commandant Strum :D
Apparemment le film ne t'a pas empêché de prendre l'avion ! Et après tout, les voyages forment la jeunesse ;)
RépondreSupprimer"Les survivants" est effectivement à voir, le jeune Ethan Hawke poursuivant sa carrière avec le même talent que dans "le cercle des poètes disparus" quelques années auparavant.
Ce film m'intéressait (parce que Clint, parce que le sujet aussi), hélas, je l'ai raté mais je sais que je le rattraperai (Clint foreeever).
RépondreSupprimerBonsoir Martin, j'ai été captivée par ce film dès le départ. Passionnant de bout en bout. Bonne soirée et merci pour le lien.
RépondreSupprimerAh ben merdalors. Toi que je trouve souvent très indulgent sur de petites productions médiocres, je te trouve bien tiède dans tes propos malgré les 4 étoiles. Et je t'assure que je peux être sévère avec MON Clint. J'ai trouvé Hereafter pas terrible par exemple, à part la scène du tsunami. Décidément il pourrait se spécialiser dans les films catastrophe le vieux.
RépondreSupprimerRéussir la prouesse de passionner avec une histoire dont on connaît la fin heureuse, remontrer quatre fois la même scène sans lasser, parvenir à faire d'un type relativement froid et effacé un personnage fascinant et de son second encore plus en retrait, un autre personnage hors du commun (les scènes ou ils ne sont que tous les 2 dans le cockpit, dans l'hôtel, pendant leur jogging, dans le couloir sont prodigieuses...) c'est du GRAND Art je trouve. Quant à l'absence de personnage féminin fort, là encore je ne suis pas d'accord. La femme de Sully a des nombreuses scènes mais cette gnangnan de Laura Linney les rend toutes d'une fadeur exceptionnelle. Mais Clint doit aimer cette fille comme sa fille... La vraie Mme Sully m'a tout l'air d'une autre trempe...
Malgré cela tu verras que je suis une brave fille et me permets de te dire de ne pas perdre ton temps et de consacrer les deux heures de Flight pour voir un BON film...
@Eeguab:
RépondreSupprimerNe le dis pas aux autres, mais je vais bientôt reparler de Capra. Je compte sur ta discrétion !
Tom Hanks, James Stewart, même combat ? C'est plutôt inattendu, mais l'idée me plaît bien.
@Strum:
RépondreSupprimerPas d'quoi pour le lien, commandant !
Je suis ravi de lire que le classicisme eastwoodien fait toujours des émules.
@Ideyvonne:
RépondreSupprimerEffectivement, cette histoire de crash d'avion ne m'a pas refroidi. En hiver, nul besoin…
J'avais oublié qu'Ethan Hawke jouait dans "Les survivants". Une raison de plus pour m'y intéresser.
@Tina:
RépondreSupprimerClint forever, absolument !
Je pense que, si tu es sensible à son style le plus épuré, ce "Sully" devrait te plaire.
@Dasola:
RépondreSupprimerAvec plaisir pour le lien, très chère !
C'est vrai que, malgré sa simplicité, le film est assez captivant.
@Pascale:
RépondreSupprimerDis donc, ma chronique tiède aura au moins eu le mérite de t'inspirer un long commentaire !
Nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais je t'accorde que j'ai déjà fait preuve de plus d'emphase.
Je reverrai sans doute cet Eastwood avec plaisir dans quelques années… et il est possible que je zappe le Zemeckis.
Ouais tiède je te dis. Moi je l'ai revu deux jours après.
RépondreSupprimerLa tiédeur, ça m'arrive, même si mon avis est plus "chaud" que mon expression.
RépondreSupprimerMoi, je le reverrai dans deux ans. Ou deux décennies. Ou je ne sais pas, mais pas tout de suite.
Tiède.
RépondreSupprimerC'est pourtant un commentaire à chaud !
RépondreSupprimerTiède.
RépondreSupprimerPas de quoi être en froid...
RépondreSupprimerTiède.
RépondreSupprimerEuh... tiède, oui.
RépondreSupprimerAh bon ?
RépondreSupprimerHé oui !
RépondreSupprimerNooooon ???
RépondreSupprimerSiiiiiiiiii !
RépondreSupprimerQuand je pense que Rogue one a autant d'étoiles...
RépondreSupprimerdes choses m'échappent !
Oui, je sais... et j'adore Clint Eastwood. Je ne suis pas à un paradoxe près.
RépondreSupprimerNon parce que Rogue on a le droit d'aimer mais quand même. .. ya paradoxe et perte du sens commun et dans ce cas il faut peut être consulter non ?
RépondreSupprimerJe ne crois pas, non. Je vais d'abord suivre mon premier traitement eastwoodien jusqu'au bout avant d'envisager me tourner vers un autre spécialiste que ce bon docteur Clint. J'ai de la marge.
RépondreSupprimerTiède.
RépondreSupprimerTiède.
RépondreSupprimer@Pascale qui insiste:
RépondreSupprimerOui.
@Pascale qui ne démord pas:
RépondreSupprimerOn dirait du langage schtroumpf...
Vu hier soir ! J'ai beaucoup aimé. Le sujet ne m'attirait pas plus que ça, un peu marre des héros. Et puis notre Clint fait efficace : une touche de film catastrophe (impressionnantes images), une touche d'humanisme, du suspense juridique... J'adore !
RépondreSupprimerEffectivement, je garde le souvenir d'un film sobre et efficace. Tom Hanks est très bon.
RépondreSupprimerJe trouve que Clint Eastwood a trouvé le ton juste pour raconter cette histoire. La réplique finale tombe juste.