vendredi 25 novembre 2016

Mauvais virage

Je vous parlerai après-demain d'un film que j'ai présenté au cours d'une soirée de mon association. Pour l'heure, je vais évoquer celui que j'aurais pu retenir à sa place: Chouf, discrètement sorti en salles il y a bientôt deux mois. Si mes infos sont bonnes, il n'a convaincu qu'à peine 261.000 personnes de venir l'y voir. C'est un petit score...

Chouf nous embarque dans les quartiers Nord de Marseille, sur les pas des petits (et gros) dealers de drogue. Son personnage principal, Sofiane, de retour dans la cité après des études commerciales menées à Lyon, reste d'abord à l'écart des trafics, mais tout change lorsque son grand frère est abattu dans un règlement de comptes entre bandes rivales. Sur ce thème archi-rebattu, le film a le mérite d'entrer dans le vif du sujet sans détour. Nous sommes immergés dans le monde du grand banditisme et le scénario n'est pas enjolivé. Au contraire: il y a de fortes chances que les choses se déroulent comme elles sont montrées. Surtout avec des comédiens amateurs...

Deux ans durant, le réalisateur, Karim Dridi a animé des ateliers d'art dramatique avec les jeunes du coin pour trouver ses acteurs. Il dit avoir voulu donner à son long-métrage - le troisième et ultime volet d'une trilogie officieuse - des allures de tragédie antique, en tournant certaines séquences sur certains des plus beaux sites de la métropole phocéenne. Chouf échappe de ce fait à quelques clichés faciles. Malheureusement, il n'est pas pour autant exempt de tout défaut. Comme je l'ai souligné plus haut, l'histoire que le film nous raconte n'est pas d'une grande originalité et on devine ainsi assez facilement comment elle va se terminer. Pour tout vous dire, je n'ai sursauté qu'à une seule reprise, avec un coup de feu que je n'avais pas senti arriver. J'ai un respect sincère pour ce cinéma, mais... j'ai vu mieux !

Chouf
Film français de Karim Dridi (2016)

Chose étonnante: le dossier de presse du film fournit un lexique arabe et un glossaire de l'argot marseillais ! Présenté lors d'une séance spéciale du dernier Festival de Cannes, le long-métrage m'a paru moins puissant que La haine en son temps, il y a - déjà ! - 21 ans. J'ai plutôt envie de citer une nouvelle fois Gomorra en comparaison. Mais Marseille n'est pas Naples et le film n'a pas reçu de Grand Prix...

2 commentaires:

  1. Tu vois des films qui ne me font pas bander du tout, mais alors pas DU TOUT. Du coup je peux pas dire ouais euh, j'ai aimé, ou pas. Tu comprends ?

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  2. Je comprends. Je respecte. Et j'ajoute que, dans le cas qui nous occupe ici, s'il n'avait pas vaguement été envisagé que mon association le retienne pour l'une de ses soirées, je n'aurais sans doute pas vu ce film.

    Toi, tu peux assurément t'en passer, sans rien à voir à regretter.

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