Que savons-nous exactement du Brésil ? Je (me) pose cette question sans avoir véritablement de réponse à proposer. Parmi les portes ouvertes vers l'unique pays lusophone d'Amérique, celle du cinéma n'est pas la moins intéressante. Quelques jours après la fin des Jeux olympiques, je suis retourné à Rio pour y découvrir La cité de Dieu...
Arrivé en Europe grâce à une sélection hors-compétition au Festival de Cannes 2002, ce film semble avoir gardé une bonne réputation. Bientôt quinze ans plus tard, il fait toujours son petit effet. Il décrit en effet, sur une période d'une dizaine d'années, les activités criminelles dans les favelas de Rio. Oubliez le Brésil des cartes postales: ce long-métrage monté à l'énergie est un coup de poing ! Complexe mais limpide, l'histoire se fonde sur l'explication en voix off de l'un des innombrables protagonistes: Fusée (Buscapé dans la V.O.) est un jeune différent des autres, dans la mesure où il se tient prudemment loin de la délinquance et rêve de devenir photographe. Autour de lui, c'est le chaos: la force du récit tient à ce qu'il s'appuie sur des personnages qui sont des ados, de jeunes adultes ou même simplement des enfants - ce qui rend la violence tout à fait viscérale. Il vaut mieux se confronter au film en toute connaissance de cause...
"La mise en scène évoque la fureur violente de Scorsese et les effets chocs de Tarantino": l'avertissement était clair, sur l'une des affiches que j'ai trouvées. Je suis d'accord avec le premier parallèle, un peu moins avec le second. Il me semble en tout cas que le sang qui coule tout au long du métrage n'est pas vain: La cité de Dieu ne s'amuse pas avec la sauvagerie et semble au contraire porteur d'un message. Politique ou pas, je l'ignore, mais le film est d'une noirceur assumée. En nous plongeant au coeur de la mêlée, il rend ses personnages fascinants et nous permet de développer pour la plupart d'entre eux une réelle empathie. C'est d'autant plus fort que le bidonville qui sert de théâtre à l'action existe réellement et que certains des comédiens en sont issus - ou de quartiers équivalents. Pas question pour autant d'apparenter ce qui nous est montré à un documentaire: la matière est beaucoup trop brute ! C'est d'ailleurs la garantie de son efficacité.
La cité de Dieu
Film brésilien de Fernando Meirelles et Kátia Lund (2002)
Attention à ne pas confondre cet opus avec son quasi-homonyme sorti dix ans plus tôt: La cité de la joie (dans le bidonville de Calcutta). Maintenant, pour une comparaison appropriée, vous pourrez chercher quelque chose entre Gomorra et Les affranchis. Pour voir également d'autres vies dans un ghetto sud-américain, aux amateurs - avertis - d'un cinéma-vérité, je conseille aussi le remarquable Elefante blanco.
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Si, en complément, vous voulez un autre avis...
Un petit détour s'imposera donc chez mes amis de "L'oeil sur l'écran".
"La mise en scène évoque la fureur violente de Scorsese et les effets chocs de Tarantino": l'avertissement était clair, sur l'une des affiches que j'ai trouvées. Je suis d'accord avec le premier parallèle, un peu moins avec le second. Il me semble en tout cas que le sang qui coule tout au long du métrage n'est pas vain: La cité de Dieu ne s'amuse pas avec la sauvagerie et semble au contraire porteur d'un message. Politique ou pas, je l'ignore, mais le film est d'une noirceur assumée. En nous plongeant au coeur de la mêlée, il rend ses personnages fascinants et nous permet de développer pour la plupart d'entre eux une réelle empathie. C'est d'autant plus fort que le bidonville qui sert de théâtre à l'action existe réellement et que certains des comédiens en sont issus - ou de quartiers équivalents. Pas question pour autant d'apparenter ce qui nous est montré à un documentaire: la matière est beaucoup trop brute ! C'est d'ailleurs la garantie de son efficacité.
La cité de Dieu
Film brésilien de Fernando Meirelles et Kátia Lund (2002)
Attention à ne pas confondre cet opus avec son quasi-homonyme sorti dix ans plus tôt: La cité de la joie (dans le bidonville de Calcutta). Maintenant, pour une comparaison appropriée, vous pourrez chercher quelque chose entre Gomorra et Les affranchis. Pour voir également d'autres vies dans un ghetto sud-américain, aux amateurs - avertis - d'un cinéma-vérité, je conseille aussi le remarquable Elefante blanco.
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Si, en complément, vous voulez un autre avis...
Un petit détour s'imposera donc chez mes amis de "L'oeil sur l'écran".
Une immersion l'univers de la misère et de la violence du côté de Rio. Viscéral mais toutefois un peu trop stylisé (d'où les références absurdes à Tarantino ou à Scorsese) à mon goût (même si on n'en est pas encore à danser la lambada dans les favelas en buvant de l'Orangina).
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est un peu trop stylisé, parfois. Ça reste du cinéma de fiction.
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