Tu vois, le monde se divise en deux catégories: ceux qui n'ont pu voir que des westerns bruts de décoffrage et ceux qui ont osé s'aventurer au-delà des préjugés, en appréciant aussi les westerns "pro-Indiens". Moi ? Récemment, je me suis rangé avec les seconds, autour d'un film étonnant: Les loups blancs. J'allume un calumet et je te raconte ça...
Création de la DEFA, la compagnie est-allemande qui a produit le film que j'ai présenté hier, Les loups blancs a été élaboré à la toute fin des années 60, de l'autre côté du Rideau de fer, et affiche fièrement son improbable nationalité germano-yougoslave. Il pointe également parmi ce que certains appellent les Rote Westerns, films supposés retourner l'imagerie américaine classique au profit d'un discours socialisant digne des Soviets. Bon... c'est plutôt bien amené, ici. Constat d'évidence: le long-métrage est très clairement pro-Indien et... anti-capitaliste ! De braves Dakota, rescapés d'une tribu spoliée par les Blancs, s'associent avec des villageois épris d'une justice égalitaire et menacés par la gourmandise d'une sorte de parrain local. Je ne peux pas vous dire que l'intrigue se détache du manichéisme...
La question suivante, c'est: "Et alors ?". Cela ne m'a pas dérangé. Objectivement, vous retrouverez ici bon nombre des caractéristiques primaires d'un genre tombé en désuétude: les règlements de comptes à coups de feu, les bagarres dans la poussière, les cavalcades, etc... Le western représentant ma madeleine de cinéma, j'ai bien apprécié ce que j'ai vu et je pense que l'enfant que j'étais n'aurait pas ressenti les quelques différences avec la vision dite "classique" de l'Ouest américain. Bref, pour les amateurs, Les loups blancs ne manque pas d'attraits. Je dirais même qu'il est très crédible, costumes et décors soutenant parfaitement la comparaison face aux multiples références habituelles. Seuls (minuscules) défauts formels: un ou deux raccords maquillage douteux. Pas de quoi vous décourager à juger du résultat !
Les loups blancs
Film germano-yougoslave de K. Petzold et B. Boskovic (1969)
Comme le dit une amie avec qui j'ai vu le film, il s'agit d'une Rarität ! J'avais moi-même enregistré le film lors de son passage sur Arte il y a bientôt deux ans ! Si vous l'avez manqué, Internet vous soufflera bien quelques titres pour rassasier vos appétits pour les films pro-Indiens. Côté américain, Danse avec les loups me semble un incontournable. Faute de chronique, je conseille Little big man et Jeremiah Johnson.
Création de la DEFA, la compagnie est-allemande qui a produit le film que j'ai présenté hier, Les loups blancs a été élaboré à la toute fin des années 60, de l'autre côté du Rideau de fer, et affiche fièrement son improbable nationalité germano-yougoslave. Il pointe également parmi ce que certains appellent les Rote Westerns, films supposés retourner l'imagerie américaine classique au profit d'un discours socialisant digne des Soviets. Bon... c'est plutôt bien amené, ici. Constat d'évidence: le long-métrage est très clairement pro-Indien et... anti-capitaliste ! De braves Dakota, rescapés d'une tribu spoliée par les Blancs, s'associent avec des villageois épris d'une justice égalitaire et menacés par la gourmandise d'une sorte de parrain local. Je ne peux pas vous dire que l'intrigue se détache du manichéisme...
La question suivante, c'est: "Et alors ?". Cela ne m'a pas dérangé. Objectivement, vous retrouverez ici bon nombre des caractéristiques primaires d'un genre tombé en désuétude: les règlements de comptes à coups de feu, les bagarres dans la poussière, les cavalcades, etc... Le western représentant ma madeleine de cinéma, j'ai bien apprécié ce que j'ai vu et je pense que l'enfant que j'étais n'aurait pas ressenti les quelques différences avec la vision dite "classique" de l'Ouest américain. Bref, pour les amateurs, Les loups blancs ne manque pas d'attraits. Je dirais même qu'il est très crédible, costumes et décors soutenant parfaitement la comparaison face aux multiples références habituelles. Seuls (minuscules) défauts formels: un ou deux raccords maquillage douteux. Pas de quoi vous décourager à juger du résultat !
Les loups blancs
Film germano-yougoslave de K. Petzold et B. Boskovic (1969)
Comme le dit une amie avec qui j'ai vu le film, il s'agit d'une Rarität ! J'avais moi-même enregistré le film lors de son passage sur Arte il y a bientôt deux ans ! Si vous l'avez manqué, Internet vous soufflera bien quelques titres pour rassasier vos appétits pour les films pro-Indiens. Côté américain, Danse avec les loups me semble un incontournable. Faute de chronique, je conseille Little big man et Jeremiah Johnson.
Bonjour Martin, je n'ai pas vu ce film, mais on peut rappeler qu'Hollywood n'a pas attendu Le Nouvel Hollywood pour produire des westerns pro-indiens ou attentifs à la culture indienne (entre autres, liste non exhaustive, La flèche brisée de Daves en 1950, La dernière chasse de Brooks en 1956, toute une série de Ford, qui alla jusqu'à faire travailler des navajos sur le tournage de ses films à Monument Valley, les sauvant de la misère, contre l'avis des syndicats hollyoodiens, à commencer par Fort Apache en 1948, La Charge Héroïque en 1949, et évidemment Les Cheyennes en 1964 ; la charge de la huitième brigade de Walsh, etc.).
RépondreSupprimerStrum
Un western choucroute de l'Est ! Voilà bien une rareté qu'Arte se ferait fort de nous faire découvrir. Le double discours (double-langue comme disent les indiens dans Lucky Luke) vaut son pesant de tomawak, et fait de ces "loups blancs" le parfait film de chevet pour un petit Besancenot ou pour le polisson Mélanchon. Merci pour cette découverte :-)
RépondreSupprimer@Strum:
RépondreSupprimerBonjour ! Merci de cette liste de suggestions. J'ai dû voir "La flèche brisée", quand j'étais gosse. Je me rends compte en écrivant qu'il y a nombre de westerns en tout genre que j'ai dû découvrir enfant... et que j'ai largement oubliés depuis ! Il m'en reste au moins une certaine affection spontanée pour le genre.
Les films pro-indiens sont relativement nombreux, en effet, et je suppose qu'il y a mille anecdotes à découvrir aussi sur leurs conditions de tournage et la difficulté des artistes à imposer cette vision à Hollywood.
@Princécranoir:
RépondreSupprimerMais je t'en prie ! Je crois que le film est si gentiment suranné qu'il devrait être préservé aujourd'hui de toute récupération politique. Cela dit, le message surprend parfois par sa vigueur et il est difficile de ne pas y lire une virulente critique du capitalisme. Je ne suis pas sûr qu'on n'en retrouverait pas de semblables dans le cinéma américain d'aujourd'hui. Après, c'est sûr, la nationalité yougo-est-allemande de cet opus en fait une bizarrerie bien sympathique près d'un demi-siècle plus tard...
Les premiers western européens avant la main mise italienne sont en effet allemands (ex RFA) et notamment avec les adaptions dans les années 60 des romans de karl May et de son personnage principal l'indien Winnetou. L'apache est interpreté par l'acteur français Pierre Brice qui sera une star en Allemagne grace à des films comme "la révolte des apaches", "le trésor du lac d'argent",et autre "trésor des montagnes bleues" à noter que Lex Barker ancien Tarzan accompagne notre breton de service dans ses aventures westerniennes tourné en yougoslavie... Pépites à redécouvrir !!
RépondreSupprimerElles ne sont pas faciles à redécouvrir, ces fameuses pépites, mais je vous remercie toutefois de me les suggérer. Votre connaissance encyclopédique des westerns de toutes origines m'étonnera toujours, très cher CC Rider. Hugh !
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