Le cinéma sert-il à se réconforter ? Je n'en suis pas sûr, mais je crois qu'il n'y a pas de mal à se sentir mieux après un bon film. Peu avare de concepts, une certaine presse spécialisée - que j'imite d'ailleurs aussi, parfois - parle de feel-good movies pour qualifier des films d'ambition modeste et qui montrent le monde sous un jour idéalisé...
Rosalie Blum est, je crois, un feel-good movie. Il se consacre d'abord à Vincent, un jeune homme, coiffeur dans la Nièvre, petite vie rangée et célibat géographique subi (copine à Paris et jamais de retour !). Pour tromper l'ennui, le gentil garçon s'occupe de sa vieille maman. C'est compliqué et vraiment sympa, car cette mère est une dame farfelue, certes, mais aussi et surtout une bique des plus ingrates. Soudain, un beau jour, la vie de Vincent bascule: dans une épicerie qu'il n'avait jamais fréquentée, il croit reconnaître la tenancière. Beaucoup trop timide pour engager une discussion, il se contente alors... de la suivre pour découvrir qui elle est. Vous irez voir ailleurs si j'y suis pour découvrir la suite - dans un cinéma, par exemple. Honnêtement, le film étonne un peu plus que la moyenne du genre...
Sa (relative) fraîcheur tient au fait qu'il reste d'une modestie touchante. Visiblement, l'esbroufe n'est pas la caractéristique essentielle de Julien Rappeneau - le fils de Jean-Paul, je le confirme. En revanche, pour ce premier film, le réalisateur débutant, connu jusqu'alors comme scénariste, démontre un bon sens du casting. Chaque acteur est à l'unisson du propos, qu'il s'agisse d'une dame d'expérience comme Anémone ou des p'tits jeunes qui semblent sortis de l'oeuf, Kyan Khojandi ou Alice Isaaz. Dans le rôle-titre, qui laisse longtemps planer un certain mystère, Noémie Lvovsky assure aussi. Reste que mon coup de coeur ira à Philippe Rebbot, parfait copain dans un rôle secondaire, ou à Sara Giraudeau, rigolote comme tout. Rosalie Blum est un film d'acteurs... qui nous ressemblent, des gens ordinaires à qui la vie sourit, un peu avant qu'ils s'y soient préparés. La bulle de savon éclate vite après le générique, mais... elle m'a plu !
Rosalie Blum
Film français de Julien Rappeneau (2016)
Pleine de réactions de spectateurs, la bande-annonce joue clairement la même carte que le film: la proximité affective. On se croit revenu devant Le fabuleux destin d'Amélie Poulain ! Moins inventif formellement, le spectacle est un peu moins emballant, c'est vrai. Autre film-comparaison possible: Le battement d'ailes du papillon. Personnellement, c'est toujours Lulu femme nue que j'aime le plus...
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Avant de tourner la page, deux précisions...
Kyan Khojandi, pour les enfants de la télé, c'est l'auteur de Bref. Quant au film, il est adapté d'un roman graphique - du même nom. L'oeuvre de Camille Jourdy est parue chez Actes Sud, en trois tomes.
Et pour comparer un peu les avis...
Vous pouvez également aller lire la chronique rédigée par Pascale. Celle de Dasola montre qu'elle a, elle aussi, plutôt apprécié le film.
Rosalie Blum est, je crois, un feel-good movie. Il se consacre d'abord à Vincent, un jeune homme, coiffeur dans la Nièvre, petite vie rangée et célibat géographique subi (copine à Paris et jamais de retour !). Pour tromper l'ennui, le gentil garçon s'occupe de sa vieille maman. C'est compliqué et vraiment sympa, car cette mère est une dame farfelue, certes, mais aussi et surtout une bique des plus ingrates. Soudain, un beau jour, la vie de Vincent bascule: dans une épicerie qu'il n'avait jamais fréquentée, il croit reconnaître la tenancière. Beaucoup trop timide pour engager une discussion, il se contente alors... de la suivre pour découvrir qui elle est. Vous irez voir ailleurs si j'y suis pour découvrir la suite - dans un cinéma, par exemple. Honnêtement, le film étonne un peu plus que la moyenne du genre...
Sa (relative) fraîcheur tient au fait qu'il reste d'une modestie touchante. Visiblement, l'esbroufe n'est pas la caractéristique essentielle de Julien Rappeneau - le fils de Jean-Paul, je le confirme. En revanche, pour ce premier film, le réalisateur débutant, connu jusqu'alors comme scénariste, démontre un bon sens du casting. Chaque acteur est à l'unisson du propos, qu'il s'agisse d'une dame d'expérience comme Anémone ou des p'tits jeunes qui semblent sortis de l'oeuf, Kyan Khojandi ou Alice Isaaz. Dans le rôle-titre, qui laisse longtemps planer un certain mystère, Noémie Lvovsky assure aussi. Reste que mon coup de coeur ira à Philippe Rebbot, parfait copain dans un rôle secondaire, ou à Sara Giraudeau, rigolote comme tout. Rosalie Blum est un film d'acteurs... qui nous ressemblent, des gens ordinaires à qui la vie sourit, un peu avant qu'ils s'y soient préparés. La bulle de savon éclate vite après le générique, mais... elle m'a plu !
Rosalie Blum
Film français de Julien Rappeneau (2016)
Pleine de réactions de spectateurs, la bande-annonce joue clairement la même carte que le film: la proximité affective. On se croit revenu devant Le fabuleux destin d'Amélie Poulain ! Moins inventif formellement, le spectacle est un peu moins emballant, c'est vrai. Autre film-comparaison possible: Le battement d'ailes du papillon. Personnellement, c'est toujours Lulu femme nue que j'aime le plus...
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Avant de tourner la page, deux précisions...
Kyan Khojandi, pour les enfants de la télé, c'est l'auteur de Bref. Quant au film, il est adapté d'un roman graphique - du même nom. L'oeuvre de Camille Jourdy est parue chez Actes Sud, en trois tomes.
Et pour comparer un peu les avis...
Vous pouvez également aller lire la chronique rédigée par Pascale. Celle de Dasola montre qu'elle a, elle aussi, plutôt apprécié le film.
Bonjour Martin,
RépondreSupprimerJ’ai vu Rosalie Blum récemment au cinéma et j’en suis ressortie enchantée. Ce premier film de Julien Rappeneau (fils de Jean-Paul), aussi touchant que plaisant, permet d’aborder avec tendresse et humour la solitude contemporaine. J’avais lu à l’époque le premier tome de la trilogie de Camille Jourdy, et j’en ai gardé un très bon souvenir. J’aimerais maintenant le relire et enchainer avec les deux derniers tomes, histoire d’apprécier l’adaptation qui en a été faite. En tant que personnage secondaire, Philippe Rebbot s’en sort haut la main tant il est excellent. Il se fait que je l’ai vu souvent ces derniers mois : « Baby Balloon » de Stefan Liberski, « Une famille à louer » de Jean-Pierre Améris ou encore « Les Premiers, les Derniers » de Bouli Lanners. Et bien je trouve qu’il s’améliore vraiment au fil du temps et est particulièrement convainquant dans ses deux derniers films !
Coucou Sentinelle. Ravi de savoir que tu as apprécié le film également. C'est vrai que ça donne envie de lire les BDs.
RépondreSupprimerPhilippe Rebbot semble percer durablement dans le cinéma francophone - je ne vais pas m'en plaindre ! J'avais oublié (honte à moi) sa présence dans "Une famille à louer". De ce que j'ai vu dans sa filmographie, un petit bémol pour dire que c'est toujours un peu le même genre de personnages. Mais bon, attachant comme il est, cet acteur, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un reproche que je lui ferai...
S'il n'y avait ces deux monumentales erreurs de casting (urticaire géant devant les deux rôles principaux en ce qui me concerne...) ce film aurait été ma comédie française préférée depuis bien longtemps.
RépondreSupprimerHélas Noémie et Kyan... j'en ai encore des frissons et des envies de meurtres :-)
J'ai l'impression que tu es très sensible, côté urticaire ! Je ne les ai pas trouvé tellement à côté de la plaque. Bref... c'est une question de goût, évidemment. Je retiens aussi la modestie de ce petit film - et quelques personnages secondaires savoureux. Cela nous change quand même de la vulgarité comique assez fréquente sur nos écrans.
RépondreSupprimeroui j'ai de grosses tendances allergènes !
RépondreSupprimerAh mais je suis d'accord sur la modestie et les rôles secondaires délicieux : Alice Isaaz, Sara Giraudeau et l'impayable Philippe Rebbot...
mais les grimaces, mimiques et minauderies de Noémie et l'apathie de Kyan : NON !
Ouais... pour moi, l'apathie de Kyan correspond parfaitement au personnage. Quant à Noémie, je n'ai vu les défauts que tu énonces. Ou disons qu'ils ne m'ont pas choqué, le personnage n'étant pas seul au centre de mes attentions.
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