Que nous ayons le même prénom n'y change rien: j'ai mis du temps avant de véritablement apprécier le cinéma de Martin Scorsese. Reste que, malgré ce bref retard à l'allumage, je suis désormais la carrière du cinéaste avec intérêt et j'ai plaisir à découvrir ses vieux films. Récemment, c'est Mean streets, son troisième long, que j'ai rattrapé.
Cette histoire de truands, je l'ai trouvée bien ficelée, je dois dire. Ensuite, j'ai appris avec amusement qu'elle était sortie sur les écrans américains plus d'un an avant ma naissance et en France à l'approche de mes 18 mois. Wikipédia assure que Martin Scorsese s'était lancé dans l'écriture du scénario dès 1966, alors qu'il étudiait encore son art sur les bancs de la Tisch School, fondée... un an plus tôt. L'idée première du pré-script consistait à plonger un personnage d'homme honnête au beau milieu d'un groupe de gangsters. Cela étant, le héros de Mean streets est évidemment bien plus ambigu: Charlie Cappa n'émerge pas encore au rang des affranchis, mais il s'y verrait bien. Son espoir est de convaincre son tonton mafieux de partager avec lui une part du gâteau, au coeur même des bas-fonds de Little Italy. Questions cruciales: de quoi est-il capable pour y parvenir ? D'oublier sa petite amie et sa bande de copains ? Aura-t-il seulement le choix ?
Pour camper son personnage principal, Martin Scorsese fait confiance à un acteur qu'il a lancé six ans plus tôt: le très bon Harvey Keitel. Dans ses pattes, il a l'excellente inspiration de lâcher un chien fou âgé d'à peine 30 ans et qui bouffe la pellicule: un certain Robert De Niro. La complémentarité du duo fait de l'ombre aux autres, sans dommage toutefois pour la narration. Mean streets est mieux que le brouillon d'oeuvres à venir: c'est un film qui dégage une forte personnalité. Outre la suite d'images soignées, en intérieurs comme en extérieurs nocturnes, le style s'affirme à grands renforts de tubes rock d'époque. L'action se déroule sans réel temps mort, jusqu'à une conclusion prévisible, mais étonnante quand même, parce qu'assez abrupte. Soyons clairs: ce n'est surtout pas un reproche que je fais à cette fin. Sèche comme un coup de trique, elle m'a au contraire vraiment plu. L'âpreté formelle se combine bien avec le cinéma de genre, je trouve.
Mean streets
Film américain de Martin Scorsese (1973)
Mine de rien, c'est le sixième long du cinéaste dont je parle ici. Derrière Taxi driver, c'est sans doute aussi mon préféré à ce jour. J'aime tout particulièrement l'aspect quasi-ethnologique des plans. Concrètement, Martin Scorsese filme ce qu'il connaît et ça se sent. John Cassavetes lui avait conseillé de tourner un sujet personnel. Bingo ! Cet aspect incarné est l'une des grandes qualités de cet opus.
Cette histoire de truands, je l'ai trouvée bien ficelée, je dois dire. Ensuite, j'ai appris avec amusement qu'elle était sortie sur les écrans américains plus d'un an avant ma naissance et en France à l'approche de mes 18 mois. Wikipédia assure que Martin Scorsese s'était lancé dans l'écriture du scénario dès 1966, alors qu'il étudiait encore son art sur les bancs de la Tisch School, fondée... un an plus tôt. L'idée première du pré-script consistait à plonger un personnage d'homme honnête au beau milieu d'un groupe de gangsters. Cela étant, le héros de Mean streets est évidemment bien plus ambigu: Charlie Cappa n'émerge pas encore au rang des affranchis, mais il s'y verrait bien. Son espoir est de convaincre son tonton mafieux de partager avec lui une part du gâteau, au coeur même des bas-fonds de Little Italy. Questions cruciales: de quoi est-il capable pour y parvenir ? D'oublier sa petite amie et sa bande de copains ? Aura-t-il seulement le choix ?
Pour camper son personnage principal, Martin Scorsese fait confiance à un acteur qu'il a lancé six ans plus tôt: le très bon Harvey Keitel. Dans ses pattes, il a l'excellente inspiration de lâcher un chien fou âgé d'à peine 30 ans et qui bouffe la pellicule: un certain Robert De Niro. La complémentarité du duo fait de l'ombre aux autres, sans dommage toutefois pour la narration. Mean streets est mieux que le brouillon d'oeuvres à venir: c'est un film qui dégage une forte personnalité. Outre la suite d'images soignées, en intérieurs comme en extérieurs nocturnes, le style s'affirme à grands renforts de tubes rock d'époque. L'action se déroule sans réel temps mort, jusqu'à une conclusion prévisible, mais étonnante quand même, parce qu'assez abrupte. Soyons clairs: ce n'est surtout pas un reproche que je fais à cette fin. Sèche comme un coup de trique, elle m'a au contraire vraiment plu. L'âpreté formelle se combine bien avec le cinéma de genre, je trouve.
Mean streets
Film américain de Martin Scorsese (1973)
Mine de rien, c'est le sixième long du cinéaste dont je parle ici. Derrière Taxi driver, c'est sans doute aussi mon préféré à ce jour. J'aime tout particulièrement l'aspect quasi-ethnologique des plans. Concrètement, Martin Scorsese filme ce qu'il connaît et ça se sent. John Cassavetes lui avait conseillé de tourner un sujet personnel. Bingo ! Cet aspect incarné est l'une des grandes qualités de cet opus.
Je l'ai vu très tard aussi. Il y avait déjà du Martin dedans effectivement... Mais depuis, quel réalisateur !!!
RépondreSupprimerTu n'es qu'un gamin :-)
Un film finalement pas encore bien connu (en dehors des cinéphiles et des fans de Scorsese) mais qui est excellent, déjà puissant et avec des acteurs topissimes ! Et puis ce générique... :D
RépondreSupprimerScorcese affirme déjà son identité avec ce "Mean Streets" : un film à revoir.
RépondreSupprimerMerci Martin, pour ce billet
@Pascale:
RépondreSupprimerScorsese était encore plus gamin que moi quand il a tourné ce film, c'est dire ! Je suis pleinement d'accord avec toi sur la carrière du bonhomme. J'y vois peu de films moyens.
@Tina:
RépondreSupprimerC'est étonnant, hein ? Du coup, ça m'a donné envie d'en voir d'autres encore, à commencer par le tout premier d'entre eux: "Who's that knocking at my door". Un jour viendra...
@Laurent:
RépondreSupprimerPas d'quoi ! C'est exactement ça: une affirmation d'identité, encouragé qu'il était par ses maîtres. Il a bien fait de les écouter, sur ce coup-là, et c'est à lui de faire référence aujourd'hui. La classe !
Je dois avouer que je ne suis pas une grande fan de Who's that knocking at my door même s'il faut le voir quand on aime Marty et qu'il a quand même ses qualités.
RépondreSupprimerJe ne suis pas sûr du tout que j'aimerai, mais ça attire ma curiosité. D'une manière générale, j'aime bien voir les premiers films des grands réalisateurs. Parfois, c'est franchement épatant !
RépondreSupprimerA mon avis, vu que tu es plutôt positif sur les films (je te vois rarement "casser" ou ne pas être content), je pense que tu pourrais aimer ! (après je peux me tromper, héhéhé).
RépondreSupprimerJe pense aussi, mais je n'en fais pas un film à voir prioritairement.
RépondreSupprimerTu as raison sur un point précis: le fait est que je ne casse jamais un film, sauf quand j'ai l'impression que le réalisateur s'est foutu de notre gueule. Et encore, même dans ces cas-là, je préfère essayer de manier une certaine ironie.
Cela pourrait t'étonner (vu que je ne suis pas toujours "bienveillante" même si je ne prends pas forcément un plaisir à casser, je ne suis pas sadique ou quoi que ce soit, je dis juste ce que je pense) mais je trouve ça vraiment honorable de dire toujours du bien, tout en restant sincère (parce qu'il ne faut pas non plus être trop Bisounours non plus).
RépondreSupprimerCela ne m'étonne pas spécialement !
RépondreSupprimerQuant à moi, pour dire du bien, non pas toujours, mais le plus souvent, j'essaye de me souvenir qu'un film, c'est aussi le fruit du travail de beaucoup de monde. Avant de tout jeter aux oubliettes, c'est pour cette raison que, le plus souvent, je crois bon de faire la part des choses.
Oui c'est vrai, hélas, dans un monde souvent trop axé sur la méchanceté, ce n'est pas mal de le rappeler !
RépondreSupprimerPour l'heure, c'est mon credo, en tout cas. Je ne vois pas dévier de cette ligne de conduite.
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