samedi 14 novembre 2015

En parler...

En parler ou pas ? Je me suis posé la question ce matin. En parler d'accord, mais pour dire quoi, exactement ? Une drôle d'impression m'est venue quand j'ai constaté être à la recherche d'une parole marquante, d'un mot original et qui fasse sens. Je me suis alors dit qu'il y avait peut-être bien quelque chose à piocher dans le cinéma...

J'ai repensé à Humphrey Bogart dans Casablanca, à cette phrase d'amour qu'il dit tardivement à Ingrid Bergman, lui signifiant ainsi qu'il est certaines choses qui ne s'effacent jamais et qu'il faut garder la tête haute. Dans le contexte, c'est bien plus qu'un argument romantique: une véritable phrase de résistance. Elle date de 1943. Faut-il rappeler qu'alors, la France était dominée, soumise ? J'aimerais noter qu'à l'époque, c'était nous, parfois, les migrants. Refuser de se résigner, savoir être fier et vivre, c'est un combat. Parfois, l'art nous le rappelle avec force et justesse. Je relève d'ailleurs qu'il le fait à toutes les époques... et sous tous les horizons.

Bien qu'américain, Casablanca offre aussi, plus tôt dans le métrage et autour d'un personnage joué par Paul Henreid, une séquence mémorable où une foule d'anonymes entonne une Marseillaise vibrante, pour se donner des forces face à l'oppression. J'imagine combien elle a pu résonner symboliquement pour le public français d'alors - ce n'est qu'en mai 1947 que le film est sorti dans notre pays. Aucune trace de haine ou d'exaltation patriotique, dans ces images d'un autre temps. Le scénario nous invite simplement à tenir le coup. En dépit même des circonstances, je crois toujours que c'est possible. Je termine là-dessus - et attendrai jusqu'à lundi pour reparler cinéma.

18 commentaires:

  1. Parler de cinéma c'est parler de liberté, c'est parler de résistance, c'est parler d'altruisme, bref c'est parler de la vie....Alors parlons , j'irai ce soir au cinéma malgré l'horreur qui nous a saisi ce matin au lever du jour, pour que dans la pénombre de cette salle obscure la lumiére de l'écran crie haut et fort notre volonté de vivre libre...

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  2. Je me mets aussi en mode pause aujourd'hui, pas le coeur à ça. Mais la vie doit continuer. Nous ferons tous acte de résistance en relevant la tête au plus vite.

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  3. Un post qui est chargé d'émotions mais également de tellement d'espoir avec ce lien fort vers ce film qui connaît toujours autant de succès
    Merci à toi

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  4. Merci d'en parler, Martin.
    Voilà, nous sommes là, et échangeons, dialoguons, continuons de vivre. Ils n'ont pas gagné et ne gagneront jamais.

    Peace.

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  5. Deux matins à me réveiller encore plus triste que les autres matins...

    J'ai vu Une histoire de fou hier... qui parle de terrorisme plus ou moins aveugle.
    Et aujourd'hui je vais visiter (c'était prévu depuis que j'ai vu Le fils de Saul) LE camp d'extermination français près de chez moi...

    Voilà ! Oublier ? Impossible !

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  6. Euh l'anonyme c'est moi :-)
    Oublié de remplir la fiche !!!

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  7. play it Martin ! play it again, sing it !

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  8. Bonjour Martin, merci à toi de la part d'une Parisienne très triste.

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  9. @CC Rider:

    J'espère que vous aurez vu un beau film ! Et merci de ce beau plaidoyer en faveur de l'art et de la vie ! Au fond, c'est peut-être la même chose, dans ces circonstances.

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  10. @Chonchon:

    100% d'accord avec toi. Relever la tête, c'est difficile, certes, mais c'est essentiel. Merci d'être passée "chez moi" pour relayer cette idée.

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  11. @Ideyvonne:

    C'est moi qui te remercie d'être passée et d'avoir mis un petit mot ici. Je suis vraiment content que tu lises de l'espoir dans mes quelques mots.

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  12. @Laurent:

    Merci à toi. Échanger, dialoguer et continuer de vivre: c'est un beau programme, auquel je souscris pleinement. Peace to you too !

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  13. @Anonyme (ou Pascale étourdie):

    Pas question d'oublier, effectivement ! Compte tenu du respect que j'ai pour Robert Guédiguian, tu peux être sûre que je lirai avec beaucoup d'intérêt ta chronique sur "Une histoire de fou".

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  14. @Pascale (revenue):

    Y'a pas d'mal ! Ce sont des choses qui arrivent, parfois.

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  15. @Princécranoir:

    I will ! Tu peux compter sur moi pour ne pas lâcher l'affaire de sitôt.

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  16. @Dasola:

    Je te remercie également. Si je peux avoir modestement contribué à apaiser ta tristesse en la partageant un peu, je suis content. Courage !

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  17. "Casablanca" est vraiment un film parfait pour dire un gros fuck à ceux qui nous ont fait du mal.

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  18. C'est un peu ce que je me suis dit, oui. Et c'est un véritable chef d'oeuvre, aussi !

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