lundi 26 octobre 2015

Au sprint

J'ai quelques souvenirs d'enfance liés à la télé: Starsky et Hutch, X-Or et d'autres programmes sérieux. Je devais avoir sept ans environ quand mes parents ont acheté leur premier récepteur. Et aussi loin que je m'en souvienne, ils sont des lecteurs (critiques) de Télérama. Le jeu de mon adolescence, qui consistait à prendre toujours l'avis opposé à celui du journal, j'y ai repensé devant Cours, Lola, cours...

Il faut dire que, sous la plume de Jacques Morice, l'hebdo intello aurait plutôt tendance à dézinguer le film, s'interrogeant au passage sur l'existence d'un fossé culturel entre la France et l'Allemagne. Visiblement apprécié outre-Rhin, le récit aurait-il eu du mal à franchir l'invisible frontière ? C'est possible. Il ne m'a pas emballé non plus. L'hypothèse que je peux faire, c'est qu'étant donné qu'il a déjà 17 ans d'âge, il est désormais quelque peu "bouchonné". Sachant que j'aime follement des films beaucoup plus vieux, ça ne tient guère, tout ça. Bref... il faudra sans doute me résoudre à admettre que le scénario ne m'a pas franchement intéressé. L'idée de départ me semblait pourtant correcte: une Berlinoise aux cheveux rouges a vingt minutes maximum pour apporter 100.000 Marks à son petit ami, faute de quoi il sera abattu par le malfrat avec lequel il magouille. Pas une seconde et pas besoin de réfléchir alors au sens du titre: Cours, Lola, cours !

Je ne vais pas vous en dire plus sur l'intrigue de ce prétendu thriller. Une surprise arrive au tiers du récit: si je la dévoilais, je gâcherais votre (possible) plaisir. Personnellement, c'est là que j'ai décroché. D'improbable et distrayant, Cours, Lola, cours m'a alors paru artificiel, un peu pénible et plutôt décevant, en fin de compte. Frustration d'autant plus vive que je ne lui demandais pas la Lune. L'honnête divertissement escompté a fait long feu. Pour positiver quelque peu, je vais tout de même dire que le rythme frénétique adopté joue en faveur du film, bouclé en moins d'une heure vingt. Quelques inserts de dessin animé et une bande originale techno apportent un soupçon d'originalité, peu maîtrisé mais bienvenu. Situer l'action à Berlin aurait pu permettre d'aller beaucoup plus loin dans cette direction: j'ai eu le sentiment que le réalisateur réfrénait ses ardeurs. C'est tout de même un comble quand on a 33 ans... non ?

Cours, Lola, cours
Film allemand de Tom Tykwer (1998)

La personnalité de notre ami cinéaste se cacherait-elle finalement derrière tout un réseau d'influences ? On peut le croire: Tom Tykwer travaille également sur de gros barnums internationaux (Le parfum) ou en coréalisateur de superproductions américaines (Cloud Atlas). Son prochain film est prévu pour la fin de cette année. Côté frénésie et virtuosité, j'ai préféré l'opus 2015 de l'un de ses acteurs: Victoria.

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Un mot quand même sur l'actrice principale...

Franka Potente est allemande: elle a fêté ses 41 ans en juillet dernier. Elle court vite aussi dans La mémoire dans la peau (2002). Absente des écrans cinéma depuis 2010, elle enchaîne les séries télé.

Et non, je n'ai assurément pas la science infuse...
D'autres que moi ont aimé le film. Un exemple: Chonchon.

2 commentaires:

  1. Ah oui, je confirme, j'ai adoré ce film ! Vraiment original dans sa démarche... si je puis dire.

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  2. Merci de confirmer, Chonchon. Je suis d'ailleurs content de pouvoir "linker" un avis différent du mien.

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