mercredi 9 septembre 2015

Un bout de chemin

La sympathie que j'éprouve pour Jean-Pierre Darroussin explique presque à elle seule mon envie de regarder Rendez-vous à Kiruna. Cherchez bien sur le blog: ayant pu échanger avec le directeur photo du film, père de la réalisatrice, j'en faisais même une petite priorité. Je suis content aujourd'hui: à l'arrivée, le bilan est plutôt satisfaisant.

Rendez-vous à Kiruna est en effet un bon petit film. Son héros s'appelle Ernest Toussaint et dirige un grand cabinet d'architecture. Quand l'histoire débute, ce quinqua un peu trop stressé apprend soudainement que son fils est mort, quelque part en Suède. La mère du jeune homme demeurant injoignable, il faut donc que le père entreprenne le voyage pour reconnaître le corps. Ce qu'Ernest refuse d'abord catégoriquement, sachant qu'il n'a jamais connu son enfant. Finalement, poussé par la curiosité ou le remords, il change ensuite d'avis et prend la route. C'est donc un road movie qui démarre. D'aucuns ont souligné qu'il montre la Suède dans le désordre. Bref...

Est-ce vraiment si important ? Au fond, puisque le long-métrage s'avère d'emblée improbable, je dirais volontiers qu'il nous invite également à ne pas tenir compte de ses diverses invraisemblances. Concrètement, en acceptant l'idée que tout cela ne risque pas d'arriver dans la vraie vie, je pense qu'on peut être sensible toutefois à ce que Rendez-vous à Kiruna raconte. La route du grand Nord ressemble à un chemin de vie pour celui qui l'arpente, qui va apprendre doucement à se réconcilier avec les autres... et lui-même. Entre résilience et lâcher-prise, le thème n'est pas nouveau, certes, mais il est traité avec douceur et sensibilité - un très juste équilibre. Quelque chose manque pour un film plus fort, mais ce qui est là pose de bonnes bases de progression pour une jeune réalisatrice (33 ans). Et Jean-Pierre Darroussin, me direz-vous ? Il est bon, évidemment ! Les autres aussi: Anastasios Soulis, Claes Ljungmark et Judith Henry.

Rendez-vous à Kiruna
Film franco-suédois d'Anna Novion (2013)

La cinéaste reste fidèle au pays de sa mère, après un premier opus réussi: Les grandes personnes - avec... Jean-Pierre Darroussin. J'imagine que je ne suis pas le seul à aimer les road movies initiatiques: j'ai trouvé intéressant qu'ici, ce soit le personnage adulte qui fasse l'essentiel du parcours. J'avais imaginé que la fin de la route nous conduirait jusqu'au fantastique. Ce n'est pas le cas. Tant pis...

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Une info piochée sur le Net...
Kiruna est née vers 1899-1900 et son histoire est très étonnante. Située sur une mine souterraine, la ville menace de s'effondrer ! L'exploitation produisant 90% du fer européen, soit de quoi fabriquer six tours Eiffel par jour, cette activité industrielle sera maintenue. C'est la cité elle-même - soit 18.200 habitants à ce jour - qui va être déplacée, de 3 km à l'est. Les travaux devraient durer jusqu'en 2100.

Et pour finir et revenir au film...
J'ai trouvé un autre avis (positif) sur "Le blog de Dasola". 

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