D'avoir eu à (co-)présenter un film de Kiyoshi Kurosawa aux membres de mon association cinéphile en février dernier m'avait donné envie d'en voir un autre. Arte a une fois encore répondu à mes attentes ! Fin juillet, la chaîne franco-allemande en a diffusé deux, qui sont d'ailleurs deux parties d'un même projet: Shokuzai - titre japonais qu'on aurait pu traduire par Pénitence. Le ton est donné d'emblée...
Shokuzai était d'abord une série télé en cinq épisodes, reformatés donc en deux "morceaux" pour une sortie au cinéma. Nous faisons vite connaissance avec les personnages: quatre écolières et la mère d'une cinquième. Alors qu'elle jouait avec ses amies, Emili a été prise à partie par un homme mystérieux, qui l'a sauvagement assassinée. Sae, Maki, Akiko et Yuka, qui ont survécu, sont jugées responsables du drame par Asako, qui est donc la mère de la petite fille décédée. Elles lui promettent alors d'expier cette (prétendue) faute ou de l'aider à retrouver le coupable. Quinze ans passent et le film démarre réellement, en s'intéressant d'abord à ce que deviennent Sae et Maki. Un indice figure dans le sous-titre: Celles qui voulaient se souvenir. Les horreurs du passé sont toujours très vives dans leur mémoire...
Shokuzai - Celles qui voulaient se souvenir
Film japonais de Kiyoski Kurosawa (2012)
Même si la longueur a changé, je crois que cette mini-série télévisée n'a pas souffert de sa transposition cinématographique. J'ai perçu quelques similitudes thématiques avec Cure, l'autre Kiyoshi Kurosawa que je connais. Maintenant que je le connais mieux, je l'apprécie davantage, j'ai l'impression. On n'est pas si loin ici des suspenses poisseux à la David Fincher, du genre de Seven, Zodiac ou Gone Girl.
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Qui d'autre aime cette ambiance ?
Parmi mes camarades de blog, on peut nommer Pascale. Dasola en dit plutôt du bien aussi et cite les deux épisodes en une seule chronique. David, lui, se félicite juste de ne pas avoir dû attendre le second...
Shokuzai était d'abord une série télé en cinq épisodes, reformatés donc en deux "morceaux" pour une sortie au cinéma. Nous faisons vite connaissance avec les personnages: quatre écolières et la mère d'une cinquième. Alors qu'elle jouait avec ses amies, Emili a été prise à partie par un homme mystérieux, qui l'a sauvagement assassinée. Sae, Maki, Akiko et Yuka, qui ont survécu, sont jugées responsables du drame par Asako, qui est donc la mère de la petite fille décédée. Elles lui promettent alors d'expier cette (prétendue) faute ou de l'aider à retrouver le coupable. Quinze ans passent et le film démarre réellement, en s'intéressant d'abord à ce que deviennent Sae et Maki. Un indice figure dans le sous-titre: Celles qui voulaient se souvenir. Les horreurs du passé sont toujours très vives dans leur mémoire...
Autant vous le dire: dans ce premier épisode, Shokuzai déploie quelque chose d'étrange et d'assez dérangeant, qui se joue bien assez des codes du thriller traditionnel attendu pour m'avoir mis mal à l'aise dans mon canapé. En même temps, ces images ont aussi un pouvoir de fascination étonnant. Parce que la situation n'est pas banale, on a évidemment envie d'en savoir plus sur ce qui est arrivé quinze ans plus tôt. C'est là que Kiyoshi Kurosawa nous prend... et à partir de là qu'il nous emmène ailleurs, là où il veut, en fait. Son pseudo-film policier se nimbe alors d'une aura de mystère encore plus grande. L'étude entomologiste des quatre rescapées devenues femmes confine presque à faire admettre la logique d'Asako: on se dit finalement qu'au fond, à ne pas dénoncer le meurtrier, elles sont peut-être coupables, elles aussi. Resteront-elles muettes à jamais ? Comment tiendront-elles leur serment ? Que leur arrivera-t-il alors ? Autant de questions auxquelles on attend une réponse, sans être sûrs de l'obtenir. Un entre-deux que je juge aussi malsain... que plaisant.
Film japonais de Kiyoski Kurosawa (2012)
Même si la longueur a changé, je crois que cette mini-série télévisée n'a pas souffert de sa transposition cinématographique. J'ai perçu quelques similitudes thématiques avec Cure, l'autre Kiyoshi Kurosawa que je connais. Maintenant que je le connais mieux, je l'apprécie davantage, j'ai l'impression. On n'est pas si loin ici des suspenses poisseux à la David Fincher, du genre de Seven, Zodiac ou Gone Girl.
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Qui d'autre aime cette ambiance ?
Parmi mes camarades de blog, on peut nommer Pascale. Dasola en dit plutôt du bien aussi et cite les deux épisodes en une seule chronique. David, lui, se félicite juste de ne pas avoir dû attendre le second...
Peu enclin à découvrir les films sur le petit écran, j'ai laissé filé "Shokusai" en me promettant de le retrouver un jour sur DVD ou Blu-ray. Ton commentaire confirme en tous cas mes impressions sur ce Kurosawa que je tiens pour un très grand metteur en scène.
RépondreSupprimerEn Belgique, il est passé sur grand écran en une seule partie. Je pense que ce fut la plus longue séance de ma vie ! Je l'ai beaucoup aimé malgré la chaleur étouffante et l'absence de climatisation de la salle. Bref, je le recommande également, mais dans de meilleures conditions ;-)
RépondreSupprimer@Princécranoir:
RépondreSupprimerPourtant, si tu peux faire une exception, c'est bien pour ce film-là, initialement conçu et découpé pour être une série télé.
Pour ce qui est de la mise en scène, j'ai encore trop peu de recul pour vraiment juger de l'ensemble des qualités de Kiyoshi Kurosawa, mais je commence doucement à me familiariser, et j'irai donc plutôt dans ton sens a priori. Côté scénarios, c'est peut-être un peu nébuleux pour le grand public occidental, cela dit. Mais j'ai envie de dire: tant mieux !
@Sentinelle:
RépondreSupprimerTiens, quelle drôle de coïncidence ! Il se trouve que, la dernière fois que j'ai subi un vrai gros problème de climatisation dans une salle, c'était également pour voir un film japonais plus long que la moyenne... et un Kurosawa ! Bon, cette fois, c'était Akira, en l'occurrence avec l'extraordinaire "Les sept samouraïs".
Pour le reste, je suis ravi de nous savoir de la même opinion sur ce "Shokuzai", chère amie !
J'ai zappé... j'ai cru que c'était des téléfilms.
RépondreSupprimerQuelque part, je pense qu'on peut effectivement dire qu'il s'agit de téléfilms, puisqu'initialement, tout part de cinq épisodes d'une mini-série conçue pour la télé. Cela dit, étant donné qu'ils ont été remaniés pour en faire deux films diffusés au cinéma, on peut sans aucun doute aussi parler d'oeuvre cinématographique. La frontière traditionnelle s'efface devant la réalité économique de la production.
RépondreSupprimerQuoiqu'il en soit, merci, Chonchon: tu m'as donné une idée de chronique. À suivre...
C'est vrai que sur Arte y'a eu du lourdingue cet été, de quoi rattraper du retard.
RépondreSupprimerJ'ai REREREREvu Lost in translation, et j'ai plané à nouveau.
Et dimanche un de mes films culte : DEER HUNTER...
Arte reste à mon avis la meilleure chaîne de la TNT pour voir régulièrement du bon cinéma.
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