Michel est victime de ce qu'on appelle la crise de la cinquantaine. D'autres se morfondraient au fond de leur canapé, mais notre homme préfère prendre les choses en main et, plutôt que de répondre favorablement aux avances adultérines de sa voisine, s'offre un kayak pour aller voguer au coeur de la nature. Comme un avion sait jouer sur un petit décalage pour "croquer" ce grand garçon un peu rêveur...
Dans la famille Podalydès, je demande le frère aîné, Bruno, 54 ans. Devant et derrière la caméra, la vedette du jour parvient à faire oublier son frère, Denis, connu comme sociétaire de la Comédie française et un peu trop présent à mon goût ces dernières années. Même si, cette fois encore, les chers frangins travaillent de concert, Bruno ayant confié un petit rôle à Denis, Comme un avion m'a offert ce que j'en attendais: un divertissement léger, d'une douce poésie. Objectivement, il y a quelque chose de bien improbable dans l'histoire de ce quinqua qui largue (de manière très provisoire) les amarres pour se laisser porter par le courant. Sur le strict plan symbolique toutefois, la métaphore est aussi claire que réussie. Même sans avoir son âge, je dois dire que j'ai compris Michel et mieux, je l'ai envié ! Le film dit que le bonheur est à portée de pagaie - et donc de main. Qu'il peut parfois suffire de se poser un instant pour vivre autrement.
D'aucuns noteront que le voyage de Michel ne le conduit pas très loin. C'est vrai: vu qu'il prend du retard au départ et parce qu'il tombe rapidement sur une buvette où il se sent bien, l'improbable aventurier finit par faire du surplace ou, au mieux, tourner en rond. J'admets volontiers que j'ai moi aussi aimé l'unique escale qu'il nous propose. C'était un plaisir que de retrouver la petite bande d'acteurs présente sur place, Agnès Jaoui, Vimala Pons, Michel Vuillermoz et d'autres encore qui donnent envie de s'arrêter pour boire un verre avec eux. Aussitôt, le premier personnage féminin, joué par Sandrine Kiberlain, s'efface: il ne revient qu'en toute fin de métrage, pour une conclusion portée par une certaine mélancolie. Oui: même s'il m'a souvent donné le sourire, Comme un avion n'est pas - seulement - une comédie. Quelque chose d'un peu plus grave est suggéré, comme en sourdine. On aurait bien voulu descendre encore un peu le cours de la rivière...
Comme un avion
Film français de Bruno Podalydès (2015)
Essai concluant ! De l'acteur-réalisateur, je ne connaissais finalement que Bancs publics (Versailles rive droite) et j'ai largement préféré le film présenté aujourd'hui. Il me donne envie d'en voir d'autres. Comme Robert Guédiguian, Bruno Podalydès a une troupe d'acteurs autour de lui et, dans le cas présent, ça fonctionne plutôt bien. Mention pour la BO avec Charlélie Couture + Alain Bashung au ukulélé.
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Si vous voulez prolonger l'escapade...
Vous pourrez lire Pascale ou Dasola, toutes deux déçues par le film. Princécranoir, quant à lui, se montre nettement plus enthousiaste.
Dans la famille Podalydès, je demande le frère aîné, Bruno, 54 ans. Devant et derrière la caméra, la vedette du jour parvient à faire oublier son frère, Denis, connu comme sociétaire de la Comédie française et un peu trop présent à mon goût ces dernières années. Même si, cette fois encore, les chers frangins travaillent de concert, Bruno ayant confié un petit rôle à Denis, Comme un avion m'a offert ce que j'en attendais: un divertissement léger, d'une douce poésie. Objectivement, il y a quelque chose de bien improbable dans l'histoire de ce quinqua qui largue (de manière très provisoire) les amarres pour se laisser porter par le courant. Sur le strict plan symbolique toutefois, la métaphore est aussi claire que réussie. Même sans avoir son âge, je dois dire que j'ai compris Michel et mieux, je l'ai envié ! Le film dit que le bonheur est à portée de pagaie - et donc de main. Qu'il peut parfois suffire de se poser un instant pour vivre autrement.
D'aucuns noteront que le voyage de Michel ne le conduit pas très loin. C'est vrai: vu qu'il prend du retard au départ et parce qu'il tombe rapidement sur une buvette où il se sent bien, l'improbable aventurier finit par faire du surplace ou, au mieux, tourner en rond. J'admets volontiers que j'ai moi aussi aimé l'unique escale qu'il nous propose. C'était un plaisir que de retrouver la petite bande d'acteurs présente sur place, Agnès Jaoui, Vimala Pons, Michel Vuillermoz et d'autres encore qui donnent envie de s'arrêter pour boire un verre avec eux. Aussitôt, le premier personnage féminin, joué par Sandrine Kiberlain, s'efface: il ne revient qu'en toute fin de métrage, pour une conclusion portée par une certaine mélancolie. Oui: même s'il m'a souvent donné le sourire, Comme un avion n'est pas - seulement - une comédie. Quelque chose d'un peu plus grave est suggéré, comme en sourdine. On aurait bien voulu descendre encore un peu le cours de la rivière...
Comme un avion
Film français de Bruno Podalydès (2015)
Essai concluant ! De l'acteur-réalisateur, je ne connaissais finalement que Bancs publics (Versailles rive droite) et j'ai largement préféré le film présenté aujourd'hui. Il me donne envie d'en voir d'autres. Comme Robert Guédiguian, Bruno Podalydès a une troupe d'acteurs autour de lui et, dans le cas présent, ça fonctionne plutôt bien. Mention pour la BO avec Charlélie Couture + Alain Bashung au ukulélé.
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Si vous voulez prolonger l'escapade...
Vous pourrez lire Pascale ou Dasola, toutes deux déçues par le film. Princécranoir, quant à lui, se montre nettement plus enthousiaste.
Bonjour Martin, merci à nouveau pour le lien. Sinon, je reste sur ce que je pense du film: je me suis ennuyée. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerC'est toujours avec plaisir, Dasola. Tu as évidemment tout à fait le droit de rester sur ta position initiale quant à ton avis sur le film. Le lien vers ta chronique peut du coup offrir un contrepoint intéressant à mes lecteurs. Bonne soirée.
RépondreSupprimerLe souvenir de cette petite coulée en eau douce remonte à la surface grâce à ton article ! Voilà qui me rappelle que j'ai une descente en canoë à programmer dans le courant du mois d'août, bonne occasion de réécouter Bashung/Manset et faire râler les pêcheurs. Je m'en vais de suite commander mon Grand Raid sur internet ;-)
RépondreSupprimerJe te souhaite à tout le moins de croiser un sosie de Pierre Arditi moins ombrageux !
RépondreSupprimerJ'ai du mal avec les frères Podalydès...
RépondreSupprimerJe comprends. Moi, j'en avais un peu marre de voir Denis partout tout le temps, mais il n'a qu'un tout petit rôle ici. Et, toujours dans ce film, comme tu l'auras compris, je me suis trouvé assez sensible à la douce poésie que déploie Bruno.
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