dimanche 21 décembre 2014

Ombres et lumières

J'ai de la chance: quand j'étais enfant, mon père a su me sensibiliser aux beautés de l'artisanat. Moi qui ne suis franchement pas dégourdi avec mes mains, j'ai une certaine fascination pour l'objet et la forme des choses. J'ai ainsi voulu voir Les contes de la nuit comme le fruit d'un travail technique. Relecture moderne du théâtre d'ombres, le film nous invite d'emblée à la (re)découverte de ce procédé d'animation.

Devant des décors dessinés aux couleurs vives, des ombres chinoises glissent donc à l'écran et font naître des histoires. Bien que sorties des supercalculateurs d'installations numériques, leur nature humaine reste perceptible et peut tout à fait servir de support à l'émotion. Précision: cinq des récits compilés dans ce long-métrage de cinéma proviennent de la série Dragons et princesses, déjà diffusée en 2010 sur la chaîne télévisée Canal+ Family. Seule la version cinéma comprend la sixième et dernière historiette, l'ensemble des images ayant par ailleurs été converti pour la 3D. Las ! Je regrette un peu d'avoir dû me contenter d'un regard depuis le fond de mon canapé...

Je veux bien croire que Les contes de la nuit sont plus marquants quand on les appréhende dans des conditions de visionnage optimales. Malheureusement, même si je n'ai donc rien à redire techniquement parlant, le fond m'a paru un peu léger. Dans un cinéma abandonné, deux enfants et un adulte tiennent lieu de personnages principaux, mais aussi de narrateurs: ce sont eux qui sont censés avoir imaginé et illustré ce qui nous est raconté. La tonalité générale de leurs aventures virtuelles s'adresse donc plutôt aux jeunes enfants. Pour un peu, j'ai même envie de dire qu'un bon livre est susceptible d'offrir un plaisir équivalent. Je le reconnais: je ne suis pas emballé.

Les contes de la nuit
Film français de Michel Ocelot (2011)

J'ai peut-être passé l'âge, tout simplement, ou alors c'est ce film précisément qui ne me correspond pas: toujours est-il que j'attendais autre chose. Je n'ai pas l'intention d'en rester là: j'ai très souvent lu de bonnes choses sur Michel Ocelot et pense de ce fait lui donner d'autres chances de me séduire. J'ai un vrai respect pour ce cinéma d'animation, même si je préfère Le conte de la princesse Kaguya...

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Pour finir, un bref aparté historique...

L'un des premiers long-métrage d'animation de l'histoire du cinéma propose presque la même imagerie. Conçu à partir de papier découpé et terminé en 1926, il est signé de l'artiste allemande Lotte Reiniger. Les aventures du prince Ahmed lui a demandé trois ans de travail !

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