Milan, 1960 ou à peu près. Davos et Naldi, deux copains truands, prennent la poudre d'escampette après un hold-up en pleine rue. Après de longues années d'une cavale italienne, ils imaginent rentrer en France, où, espèrent-ils, leur passé criminel aura été oublié. Davos, notamment, veut raccrocher: il a une femme et deux gosses. Ainsi commence Classe tous risques, noir récit d'une fuite sans fin...
Ce qui m'a attiré vers ce film ? La perspective d'une confrontation d'acteurs intéressante et - à ma connaissance - inédite: Lino Ventura, 41 ans, d'un côté, et de l'autre, Jean-Paul Belmondo, 27 printemps. Les deux offrent ici une jolie prestation, le premier ayant déjà tourné quelques films intéressants auparavant, le second n'étant encore qu'un... jeune premier, plein de fougue et de promesses. Bonus appréciable: le tout est dirigé par un Claude Sautet quasi-débutant derrière la caméra et que je n'aurais pas imaginé dans ce registre. Possible que le film plaise surtout aux nostalgiques et aux cinéphiles omnivores: il a, de fait, pris un petit coup de vieux. Rien d'intolérable toutefois: j'ai même pris du plaisir à découvrir quelques plans vintage de Nice et Paris. Ceux qui ont connu l'époque devraient être contents.
Pour le scénario et l'écriture des dialogues, le long-métrage s'appuie également sur les talents multiples d'un certain José Giovanni. Français naturalisé suisse en 1986, cet ancien repris de justice apparaît ici pour la deuxième fois au générique d'une oeuvre cinéma. Romancier, il était aussi connu pour son passé collabo, qui lui valut d'être condamné à mort - et de ne passer "que" onze ans en prison. L'attelage Claude Sautet - José Giovanni peut surprendre: le repenti fit pourtant carrière dans le septième art, réalisateur et scénariste jusqu'en 2000, quatre ans avant sa mort. Ses très sombres activités des années de guerre ne contaminent pas Classe tous risques. Certes, le film met en valeur une fripouille, mais la conclusion tranche aussi nettement qu'un couperet: bien mal acquis ne profite jamais...
Classe tous risques
Film français de Claude Sautet (1960)
Vous l'aurez compris: vous devrez donc vous passer ici des punchlines de Michel Audiard, malgré la présence de Lino Ventura. Avec un peu de voix off, le long-métrage reste toutefois assez écrit, ce qui paraît logique quand on sait qu'il s'inspire d'un roman. J'avoue humblement ma (petite) préférence pour La métamorphose des cloportes. L'alternative séduisante à envisager, c'est Du rififi chez les hommes.
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Film noir, vous avez dit film noir ?
Du côté de "L'oeil sur l'écran", Elle et Lui ont visiblement apprécié. Princécranoir, lui aussi, en parle plutôt en bien sur "Ma bulle".
Pour le scénario et l'écriture des dialogues, le long-métrage s'appuie également sur les talents multiples d'un certain José Giovanni. Français naturalisé suisse en 1986, cet ancien repris de justice apparaît ici pour la deuxième fois au générique d'une oeuvre cinéma. Romancier, il était aussi connu pour son passé collabo, qui lui valut d'être condamné à mort - et de ne passer "que" onze ans en prison. L'attelage Claude Sautet - José Giovanni peut surprendre: le repenti fit pourtant carrière dans le septième art, réalisateur et scénariste jusqu'en 2000, quatre ans avant sa mort. Ses très sombres activités des années de guerre ne contaminent pas Classe tous risques. Certes, le film met en valeur une fripouille, mais la conclusion tranche aussi nettement qu'un couperet: bien mal acquis ne profite jamais...
Classe tous risques
Film français de Claude Sautet (1960)
Vous l'aurez compris: vous devrez donc vous passer ici des punchlines de Michel Audiard, malgré la présence de Lino Ventura. Avec un peu de voix off, le long-métrage reste toutefois assez écrit, ce qui paraît logique quand on sait qu'il s'inspire d'un roman. J'avoue humblement ma (petite) préférence pour La métamorphose des cloportes. L'alternative séduisante à envisager, c'est Du rififi chez les hommes.
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Film noir, vous avez dit film noir ?
Du côté de "L'oeil sur l'écran", Elle et Lui ont visiblement apprécié. Princécranoir, lui aussi, en parle plutôt en bien sur "Ma bulle".
Pas du Audiard mais réplique culte de Bébel tout de meme :"Ce que j'aime bien chez moi, c'est mon gauche.."
RépondreSupprimerC'est vrai, CC rider: il y a quand même quelques belles répliques.
RépondreSupprimerEn l'occurrence, je crois que la phrase exacte est "Ce que j'ai de bien, moi, c'est mon gauche", prononcée effectivement par un Jean-Paul Belmondo gouailleur, en se tournant vers l'élue de son coeur après avoir terrassé un méchant d'un coup de poing bien placé.
Pas vu non plus celui-là, mais ça ne m'aurait pas tenté. Maintenant que j'ai lu ton article, ça me dit bien.
RépondreSupprimerFranchement, la fin est un peu brusque, mais il y a de très bonnes choses, dans ce film. Je vais finir par croire que je préfère le film noir à la française à son équivalent américain, mais il me faudra en voir davantage pour avoir une opinion plus claire sur ce sujet.
RépondreSupprimerUne certitude: Ventura / Belmondo, j'ai du mal à résister.