lundi 8 septembre 2014

Les nuisibles

La métamorphose des cloportes, c'est d'abord le titre d'un roman d'Alphonse Boudard, sorti en 1962. Michel Audiard en rachète rapidement les droits, confie à son ami Albert Simonin le soin d'adapter le texte, réécrit le dialogue et choisit Pierre Granier-Deferre comme réalisateur. En résulte un film hybride, comédie populaire dans sa première partie, puis véritable film noir. Un vrai petit bijou.

L'intrigue elle-même est très classique: quatre mauvais garçons associent leurs talents pour un dernier braquage. Ils ont évidemment des caractères hétéroclites et une efficacité discutable. Leur coup foire lamentablement et l'un d'eux est mis en prison pour cinq ans. Sitôt sorti, Alphonse Maréchal, dit Le Malin, filera revendiquer sa part de butin, quitte à trouer la peau à ses complices d'hier. À vous désormais de découvrir les péripéties qui s'ensuivent ! Je dois dire que La métamorphose des cloportes m'a agréablement surpris. J'imaginais rire: j'ai surtout pris plaisir au côté sombre de l'histoire. Lino Ventura montre ici qu'il est un vrai dur, chef d'une troupe sympathique où l'on retrouve, entre autres tontons, Charles Aznavour et Maurice Biraud. On appréciera de voir plusieurs visages connus...

Ce genre de productions semble caractéristique d'un certain cinéma français. Le fait est qu'à sa sortie, La métamorphose des cloportes s'attire plutôt les foudres de la critique. Yvonne Baby, journaliste critique au Monde, décrit ainsi "un film médiocre avec, dans un climat de faux réalisme, de déplaisants moments de vulgarité". Sévère ! Personnellement, je trouve que le long-métrage s'inscrit parfaitement dans son époque - il le fait d'ailleurs ostensiblement lors d'une scène de transition qui montre Lino/Alphonse derrière les barreaux. Aujourd'hui, c'est vrai, un demi-siècle plus tard, les bras cassés cambrioleurs paraissent un peu vieillots. Qu'importe ! C'est justement tout ce qui fait leur charme. À noter d'ailleurs un rôle féminin important, celui d'Irina Demick, 29 ans. Et une belle surprise finale...

La métamorphose des cloportes
Film français de Pierre Granier-Deferre (1965)

Non: faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages ! Et surtout pas ce film pour un ersatz d'autres productions "audardiennes" comme Les tontons flingueurs, au risque d'être déçu. Je l'ai dit et je le répète: le ton s'avère cette fois différent de celui d'une comédie pure. En réalité, ce polar sanglant en noir et blanc rappelle davantage Du rififi chez les hommes que Les barbouzes...

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Un autre regard sur le film ?

Vous pouvez compter sur "L'oeil sur l'écran".

3 commentaires:

  1. Ah ce sacré rouquemoute !!

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  2. Bonsoir Martin, j'ai revu avec plaisir ce film en DVD et en effet, on parle beaucoup des Tontons Flingueurs, je trouve que celui ci le vaut largement d'autant plus que les seconds rôle sont d'anthologie: Pierre Brasseur et Françoise Rosay: excusez du peu. Bonne soirée.

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  3. Encore un qui est dans ma liste... pff...

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