Adèle Haenel et moi, c'est une histoire de rendez-vous manqués. J'avais depuis longtemps l'envie de découvrir cette jeune comédienne. J'ai fini par y arriver en allant voir Les combattants, un premier film que la Quinzaine des réalisateurs de Cannes a "sorti" et récompensé plusieurs fois cette année. Je ne suis pas mécontent. Le long-métrage est plus qu'intéressant, audacieux dirais-je, et donc un peu atypique.
Arnaud et Manu enterrent leur père et, presque aussitôt, reprennent l'entreprise qu'il a créée. Les affaires tournent bien. Les frangins proposent des cabanes de jardin aux propriétaires de résidences secondaires, dans les Landes. Madeleine est la fille d'un couple d'acheteurs potentiels. Arnaud la rencontre en bossant dans leur villa. La demoiselle est glaciale, mais le jeune homme la laisse le regarder de haut. Et il la suit quand elle s'inscrit à une préparation militaire ! Les combattants trouve alors la justification de son titre. Comédie romantique moderne: c'est dans cette case que certains ont cru bon de ranger le film. Ça se tient: bien qu'il repose sur des situations assez incongrues, l'humour est bien présent dans le long-métrage. Cela dit, sous ce vernis, il y a aussi quelque chose de plus profond.
L'air de ne pas y toucher, le scénario dresse également le portrait d'une jeunesse sans grande perspective. Très bien écrit, le dialogue n'est jamais plombant, mais il est bien question... de fin du monde. C'est l'obsession de Madeleine: diplômée à bac+5, la jeune femme désespère à l'idée de finir vendeuse McDonald's, premier employeur de France pour sa génération. Obstinée, elle entend se mener la vie dure: c'est sa façon de se préparer au pire, malgré l'incompréhension générale. Il est agréable de découvrir comment ce comportement bousculera celui d'Arnaud, garçon lunaire soudain révélé à lui-même. Adèle Haenel ? Elle est impressionnante de justesse. J'en dirais autant de Kévin Azaïs, son partenaire. On oublierait presque une conclusion incendiaire: oui, Les combattants garde de belles images pour la fin.
Les combattants
Film français de Thomas Cailley (2014)
Les petits films français originaux, comme ça, j'aime bien ! Il faut espérer que le jeune réalisateur enchaînera sur d'autres projets intéressants. Il y a dans ce tout premier long-métrage une fraîcheur que je n'avais pas ressentie depuis un bail - une option pour le César ? Côté militaire, rassurez-vous, on n'est pas dans Full metal jacket ! Ces deux jeunes me rappellent davantage ceux de Mobile home...
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Madeleine et Arnaud font un carton...
Pascale en a parlé la première: à voir sur "Sur la route du cinéma". Trois jours après, c'était Phil Siné: "La cinémathèque de Phil Siné". J'ai lu ensuite "Le blog de Dasola" et le "Ma bulle" de Princécranoir. J'aimerais enfin citer Tinalakiller, qui m'a fait le plaisir de commenter quelques-unes de mes chroniques récentes: "Le blog de Tinalakiller".
Arnaud et Manu enterrent leur père et, presque aussitôt, reprennent l'entreprise qu'il a créée. Les affaires tournent bien. Les frangins proposent des cabanes de jardin aux propriétaires de résidences secondaires, dans les Landes. Madeleine est la fille d'un couple d'acheteurs potentiels. Arnaud la rencontre en bossant dans leur villa. La demoiselle est glaciale, mais le jeune homme la laisse le regarder de haut. Et il la suit quand elle s'inscrit à une préparation militaire ! Les combattants trouve alors la justification de son titre. Comédie romantique moderne: c'est dans cette case que certains ont cru bon de ranger le film. Ça se tient: bien qu'il repose sur des situations assez incongrues, l'humour est bien présent dans le long-métrage. Cela dit, sous ce vernis, il y a aussi quelque chose de plus profond.
L'air de ne pas y toucher, le scénario dresse également le portrait d'une jeunesse sans grande perspective. Très bien écrit, le dialogue n'est jamais plombant, mais il est bien question... de fin du monde. C'est l'obsession de Madeleine: diplômée à bac+5, la jeune femme désespère à l'idée de finir vendeuse McDonald's, premier employeur de France pour sa génération. Obstinée, elle entend se mener la vie dure: c'est sa façon de se préparer au pire, malgré l'incompréhension générale. Il est agréable de découvrir comment ce comportement bousculera celui d'Arnaud, garçon lunaire soudain révélé à lui-même. Adèle Haenel ? Elle est impressionnante de justesse. J'en dirais autant de Kévin Azaïs, son partenaire. On oublierait presque une conclusion incendiaire: oui, Les combattants garde de belles images pour la fin.
Les combattants
Film français de Thomas Cailley (2014)
Les petits films français originaux, comme ça, j'aime bien ! Il faut espérer que le jeune réalisateur enchaînera sur d'autres projets intéressants. Il y a dans ce tout premier long-métrage une fraîcheur que je n'avais pas ressentie depuis un bail - une option pour le César ? Côté militaire, rassurez-vous, on n'est pas dans Full metal jacket ! Ces deux jeunes me rappellent davantage ceux de Mobile home...
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Madeleine et Arnaud font un carton...
Pascale en a parlé la première: à voir sur "Sur la route du cinéma". Trois jours après, c'était Phil Siné: "La cinémathèque de Phil Siné". J'ai lu ensuite "Le blog de Dasola" et le "Ma bulle" de Princécranoir. J'aimerais enfin citer Tinalakiller, qui m'a fait le plaisir de commenter quelques-unes de mes chroniques récentes: "Le blog de Tinalakiller".
Très intéressant en effet, ce premier pas dans le long métrage de Thomas Caillez. Une fille un peu marteau qui rencontre un charpentier qui ne vaut pas un clou, ça ne peut que faire des étincelles.
RépondreSupprimerOh merci pour la dédicace ! :)
RépondreSupprimerSinon comme tu l'as vu sur mon blog, j'ai adoré ce film explosif, drôle, très intelligent et vraiment bien interprété (et comme toi j'ai ENFIN vu un film avec Adèle Haenel !).