La question mérite d'être posée: les personnages d'une histoire d'amour doivent-ils être aimables ? De Pas son genre, film adapté d'un roman éponyme, j'ai souvent lu qu'il mettait en scène un homme et une femme qui, au tout départ, n'étaient pas faits l'un pour l'autre. Je n'ai pas lu le livre, écrit à la première personne, celle de l'homme. "Les femmes parlent mieux des femmes, je crois", dit le personnage féminin du film. Lucas Belvaux choisit-il la neutralité ? Il m'a semblé que son Clément était moins sympa que sa Jennifer. C'est subjectif...
Reprenons. Clément est prof de philo. Il vit à Paris et, quand le film démarre, il est muté dans le Pas-de-Calais, à Arras, situation insoutenable pour lui, le jeune spécialiste de la pensée kantienne. Jennifer, elle, est arrageoise et "fière de l'être", dit-elle, coiffeuse, passionnée de karaoké, lectrice de journaux people et maman célibataire d'un petit garçon. Pas son genre ? Le titre annonce clairement la couleur. C'est délibérément que l'histoire d'amour naissante entre les deux personnages révèle d'abord leurs contrastes. Clément séduit assez vite, accepte d'attendre un moment et obtient finalement ce qu'il voulait: un couple chacun-chez-soi, sans jalousie réciproque ou enfermement mutuel. Jennifer, elle, résiste un peu, "pour la forme", et finit par craquer totalement pour ce grand garçon différent des autres. Elle lui demande même de ne pas changer. Alors, compatibles, ces deux-là ? Vraiment ? Vous verrez et jugerez.
Dans un premier temps, les dialogues de Pas son genre m'ont paru plaqués sur les personnages. Loïc Corbery, sociétaire de la Comédie française, m'a donné l'impression d'être à l'étroit dans son costume. Cette déception première s'est ensuite doucement atténuée. Je crois que c'est l'effet "Émilie Dequenne". Je veux - et vais - être honnête avec vous: c'est pour la jeune Belge que j'ai voulu voir le film. Probablement capable d'autre chose, elle est remarquable, une fois encore. La palette de son jeu lui permet de passer d'une euphorie amoureuse manifeste au plus grand des désarrois, avec l'expression de la colère en prime, parfois. Désolé pour lui, mais son partenaire masculin m'a moins convaincu - au bénéfice du doute, je pourrais admettre que c'est aussi parce que son personnage évolue moins. N'attendez donc pas un grand film: ce n'est qu'une (saine ?) réflexion sur les sentiments et leur évolution. Pas très optimiste, à mes yeux...
Pas son genre
Film français de Lucas Belvaux (2014)
J'insiste: pour moi, c'est la présence d'Émilie Dequenne et son talent encore confirmé qui porte le film vers le haut du panier. J'aime l'intensité qu'elle met dans son interprétation, d'autant plus louable qu'elle chante plusieurs fois - et lors du générique de fin, sublime. Dans un tout autre genre, À perdre la raison m'avait fait apprécier cette comédienne rare. Lucas Belvaux, lui, ne me convainc encore qu'à moitié, même si je le trouve intéressant. Ici comme pour Rapt ou pour 38 témoins, je reste à deux doigts de m'emballer tout à fait.
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Vous voulez un autre avis sur le film ?
Pascale en dit plutôt du bien sur son blog, "Sur la route du cinéma". Dasola, elle, le conseille absolument sur... "Le blog de Dasola".
Reprenons. Clément est prof de philo. Il vit à Paris et, quand le film démarre, il est muté dans le Pas-de-Calais, à Arras, situation insoutenable pour lui, le jeune spécialiste de la pensée kantienne. Jennifer, elle, est arrageoise et "fière de l'être", dit-elle, coiffeuse, passionnée de karaoké, lectrice de journaux people et maman célibataire d'un petit garçon. Pas son genre ? Le titre annonce clairement la couleur. C'est délibérément que l'histoire d'amour naissante entre les deux personnages révèle d'abord leurs contrastes. Clément séduit assez vite, accepte d'attendre un moment et obtient finalement ce qu'il voulait: un couple chacun-chez-soi, sans jalousie réciproque ou enfermement mutuel. Jennifer, elle, résiste un peu, "pour la forme", et finit par craquer totalement pour ce grand garçon différent des autres. Elle lui demande même de ne pas changer. Alors, compatibles, ces deux-là ? Vraiment ? Vous verrez et jugerez.
Dans un premier temps, les dialogues de Pas son genre m'ont paru plaqués sur les personnages. Loïc Corbery, sociétaire de la Comédie française, m'a donné l'impression d'être à l'étroit dans son costume. Cette déception première s'est ensuite doucement atténuée. Je crois que c'est l'effet "Émilie Dequenne". Je veux - et vais - être honnête avec vous: c'est pour la jeune Belge que j'ai voulu voir le film. Probablement capable d'autre chose, elle est remarquable, une fois encore. La palette de son jeu lui permet de passer d'une euphorie amoureuse manifeste au plus grand des désarrois, avec l'expression de la colère en prime, parfois. Désolé pour lui, mais son partenaire masculin m'a moins convaincu - au bénéfice du doute, je pourrais admettre que c'est aussi parce que son personnage évolue moins. N'attendez donc pas un grand film: ce n'est qu'une (saine ?) réflexion sur les sentiments et leur évolution. Pas très optimiste, à mes yeux...
Pas son genre
Film français de Lucas Belvaux (2014)
J'insiste: pour moi, c'est la présence d'Émilie Dequenne et son talent encore confirmé qui porte le film vers le haut du panier. J'aime l'intensité qu'elle met dans son interprétation, d'autant plus louable qu'elle chante plusieurs fois - et lors du générique de fin, sublime. Dans un tout autre genre, À perdre la raison m'avait fait apprécier cette comédienne rare. Lucas Belvaux, lui, ne me convainc encore qu'à moitié, même si je le trouve intéressant. Ici comme pour Rapt ou pour 38 témoins, je reste à deux doigts de m'emballer tout à fait.
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Pascale en dit plutôt du bien sur son blog, "Sur la route du cinéma". Dasola, elle, le conseille absolument sur... "Le blog de Dasola".
Bonjour Martin, après sa trilogie et Rapt (j'avais moins aimé 38 témoins), Belvaux confirme que c'est un réalisateur digne de ce nom mais il est beaucoup aimé par Emilie Dequenne époustouflante. Merci pour le lien et bonne journée.
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