mercredi 25 juin 2014

Destinées génétiques

De longues années ont passé avant que je voie Bienvenue à Gattaca. Si mes souvenirs sont exacts, j'avais acheté la VHS vers 1998-99. Plusieurs de mes premiers collègues de travail m'avaient recommandé de ne pas passer à côté de ce film d'anticipation. Assez peu branché science-fiction, je l'ai finalement - et très longtemps - laissé de côté. Jusqu'à sa diffusion sur l'une des chaînes de mon bouquet Orange...

Je peux donc vous le confirmer dès maintenant: Bienvenue à Gattaca est un bon film. Peut-être pas un très bon, mais presque. Il se passe "dans un futur pas si lointain" (je cite de mémoire le pré-générique). Garçon ordinaire, Vincent Freeman rêve de devenir astronaute. Problème: dans ce monde d'avenir, le destin de chacun est déterminé dès la naissance,  après examen attentif des gênes et évaluation immédiate des capacités de l'individu. En l'occurrence, Freeman s'avère d'emblée trop faible pour prétendre au métier de ses rêves. Son frère Anton, lui, est le fruit d'une fécondation in vitro: l'embryon a été sélectionné pour la quasi-perfection de son ADN, source première du futur citoyen idéal. Euh.. vous avez le droit de trembler ! Sans hurlement et sans violence, le long-métrage dresse le portrait d'une société futuriste glaçante, où chaque destin est joué d'avance. Les "petits" n'ont même pas le droit d'essayer de s'améliorer. Jamais.

Assez inventif, presque surprenant même, ce film d'anticipation s'intéresse donc d'abord... à l'humain. C'est sa très grande qualité. Aucune dérive esthétisante ne vient entraver la bonne compréhension du propos. En acceptant juste comme crédibles les évolutions technologiques qu'il avance, le scénario de Bienvenue à Gattaca apparaît finalement très contemporain. Avec intelligence, il se double même d'une intrigue policière "classique", fil rouge qui peut rendre l'ensemble plus accessible au grand public - dont j'estime faire partie. Autre point réussi: le casting. Le discret Ethan Hawke y côtoie notamment Uma Thurman, qui brille ici d'un charme évanescent. J'étais aussi content de croiser Jude Law, parfait dans une partition d'ange déchu, clé de toute l'intrigue. Une bande originale impeccable et des images d'une rare sobriété nous laissent alors nous concentrer sur l'essentiel. Âmes sensibles, il se pourrait que vous soyez émues...

Bienvenue à Gattaca
Film américain d'Andrew Niccol (1997)

Mea culpa: bien qu'également attiré par elles, j'ai également laissé passer les dernières réalisations SF du même cinéaste, j'ai nommé Time out et Les âmes vagabondes. Partie remise ? Possible. Honnêtement, les questions (éthiques ?) posées ici sur le bon usage de l'ADN m'ont presque passionné. Il y a eu gênes et plaisir, donc. Rappel: c'était déjà le cas avec Never let me go, dans un autre genre.

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Pour plus d'infos sur le film du jour, quelques blogs amis...
- "Ma bulle"...
- " L'oeil sur l'écran"...
- "Mon cinéma, jour après jour".

1 commentaire:

  1. Bonjour Martin, pas revu ce film depuis sa sortie mais je confirme qu'il vaut la peine d'être vu. Bon film de genre. Bonne soirée.

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