Je vous ai parlé il y a quelques jours de l'anniversaire de mon père. Aujourd'hui, si ce n'est déjà fait, ce sera au tour de mon grand-père maternel de souffler une nouvelle bougie. Et le blog ? Il atteint également un cap symbolique: chers lecteurs, vous lisez actuellement la 1000ème chronique de Mille et une bobines. J'ai décidé de marquer le coup en vous parlant d'un très vieux film (muet): Le roman comique de Charlot et Lolotte aura un siècle avant la fin de l'année ! C'est bel et bien le premier long-métrage d'un certain Charles Chaplin.
Tillie's punctured romance - en version originale - porte mal son titre français. D'abord, parce qu'il a pour vedette une ventripotente star d'opérette, Marie Dressler. Ensuite, parce que Charlot, le personnage de clochard magnifique composé par Chaplin, n'apparaît pas encore. D'ailleurs, le film est aussi connu pour avoir le premier et le dernier que le grand Charles a accepté de jouer sous la direction d'un autre. Ce contexte pris en compte, Le roman comique de Charlot et Lolotte ne manque pas d'attraits. D'aucuns y voient l'apparition du genre comique au cinéma. L'intrigue, elle, surprend: le prétendu Charlot interprète ici un aigrefin de la pire espèce. Quand ce garçon croise une jeune femme aussi laide que naïve, il s'aperçoit bien rapidement que la donzelle est l'héritière d'une fortune colossale. Il décide donc qu'elle surpasse sa fiancée légitime, abandonne alors cette dernière sans l'ombre d'un remords et épouse la millionnaire. Jusqu'à ce que...
Vous lirez peut-être que le film est tiraillé entre un propos moraliste et la volonté burlesque de son réalisateur. Je ne suis pas convaincu. J'ai personnellement pris les choses au tout premier degré et j'ai eu beaucoup de plaisir à apprécier cette production vintage. Peu habitué au rythme propre au cinéma muet, je n'ai pas pour autant ressenti d'ennui. Au contraire, bien que dépassé, l'humour qui se manifeste dans ces images demeure assez plaisant, d'une simplicité charmante. Le roman comique de Charlot et Lolotte mérite le détour. Chaplin n'a que 25 ans: il est apparu dans de très nombreux courts-métrages de la Keystone. Aussitôt après, il rejoindra un autre studio, Essanay. C'est en 1921, et pour sa propre société de production, qu'il créera son premier long: Le kid. Avant que j'y revienne, je ne peux qu'encourager chacun à se replonger dans cette belle filmographie. Tout juste naissant alors, le cinéma de divertissement brillait déjà...
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Pour finir, je vous recommande un petit tour ailleurs...
Mes amis de "L'oeil sur l'écran" connaissent bien le cinéma de Chaplin. De très nombreuses chroniques lui sont consacrées sur leur blog.
Dernière minute et mise à jour tardive...
Mercredi 8, 0h45: j'apprends à l'instant que le personnage emblématique de Charlot, lui, est apparu pour la toute première fois dans un court-métrage sorti le... 7 février 1914 ! Sacrée coïncidence !
Je ne connaissais pas ce film de la Keystone. J'avoue n'avoir fréquenté Chaplin qu'à partir de la période Essanay, alors qu'il maîtrisait tous les compartiments de la production. Ces premières bobines méritent néanmoins le détour, j'en suis sûr. Merci du conseil.
RépondreSupprimerOh ben je vois que personne n'a salué l'anniversaire de ton blog. Alors un petit coucou s'impose !
RépondreSupprimerJ'ai fait un article pour le centenaire du personnage de Charlot (et y'en a d'autres sur mon blog car Chaplin restera un génie intemporel) mais je ne connaissais pas ce film de Sennett.
RépondreSupprimerFaut dire que Chaplin en a fait pas mal avec lui et qu'il y a encore sûrement des raretés que je n'ai pas encore vues.
merci donc à toi pour cette découverte!!!
MERCI POUR CE SITE, JE LUI SOUHAITE BON ANNIV, ELISABETH. (Je n'ai pas retrouvé pi,j'ai du le passer.)
RépondreSupprimerElisabeth.