D'avoir vu Steven Spielberg présider le Festival de Cannes renforce mon envie de voir - ou revoir - tous ses films. Il y en a encore beaucoup que je dois découvrir. Je suis ainsi longtemps passé à côté de La couleur pourpre, fresque longue de deux heures et demie qu'on catalogue parfois comme le premier film "sérieux" du cinéaste. Apparemment, certains n'admettent pas qu'un réalisateur blanc reprenne et adapte le livre d'une femme écrivain noire, prix Pulitzer de la fiction 1983. Difficile de juger: je n'ai pas lu ce roman éponyme.
C'est vrai que le film peut sembler une sorte d'inflexion thématique dans la carrière du réalisateur. C'est une oeuvre de maturité: l'auteur approche alors de la quarantaine. Il se tourne vers l'histoire complexe de femmes noires dans l'Amérique des années 10-20-30. Constat d'évidence: alors que je croyais le scénario axé sur une dénonciation de l'esclavage, j'avais donc tout faux ! Le personnage principal s'appelle Celie: c'est une adolescente des milieux ruraux populaires. Elle est plus ou moins abandonnée par son père à la concupiscence d'un homme (noir) colérique, lui-même veuf d'une première épouse. Conséquence: Celie perd tout contact avec sa soeur Nettie et doit apprendre à vivre sans la personne qu'elle aime le plus au monde. Vous l'aurez compris: La couleur pourpre est un vrai mélodrame. Laissant de côté les récits imaginaires pour enfants, Steven Spielberg tape dans le dur de la tragédie. Un choix plutôt audacieux, je trouve.
Le film attire plus de 1,7 millions de spectateurs dans les salles françaises. Aux States, il frise les 100 millions de dollars de recettes. Importants, ces chiffres restent aussi éloignés des plus grands succès "spielbergiens". Le cinéaste subit une déconvenue plus importante aux Oscars 1986. Alors que La couleur pourpre a été désignée candidate à onze récompenses, elle n'en reçoit finalement... aucune ! Bredouilles notamment, Quincy Jones et les onze (!) autres artistes concourant pour le Prix de la meilleure musique originale. Le film méritait-il pareil dédain ? Je ne crois pas. Souvent pointé du doigt pour son pathétisme, il est, c'est un fait, particulièrement larmoyant. Pour autant, il n'y a pas n'importe qui derrière la caméra et ça se voit. Même chose devant: pour son premier rôle, Whoopi Goldberg mène un beau casting, avec notamment Oprah Winfrey et Margaret Avery. Et en surprise du chef: un excellent Danny Glover, à contre-emploi.
La couleur pourpre
Film américain de Steven Spielberg (1985)
Mon titre joue sur celui du livre de Marie Ndiaye, Goncourt 2009. Juste pour info: militante féministe, l'auteur du roman originel s'appelle Alice Walker. Plus que la cause des Noirs qu'il défendra ensuite dans Amistad et Lincoln, le féminisme est le combat humaniste qui intéresse le plus Steven Spielberg dans cette histoire. Le fait alors que la population blanche en soit pour ainsi dire absente finit par sembler anecdotique. Plutôt que de juger le long-métrage quant à son réalisme, autant le voir comme une nouvelle allégorie.
C'est vrai que le film peut sembler une sorte d'inflexion thématique dans la carrière du réalisateur. C'est une oeuvre de maturité: l'auteur approche alors de la quarantaine. Il se tourne vers l'histoire complexe de femmes noires dans l'Amérique des années 10-20-30. Constat d'évidence: alors que je croyais le scénario axé sur une dénonciation de l'esclavage, j'avais donc tout faux ! Le personnage principal s'appelle Celie: c'est une adolescente des milieux ruraux populaires. Elle est plus ou moins abandonnée par son père à la concupiscence d'un homme (noir) colérique, lui-même veuf d'une première épouse. Conséquence: Celie perd tout contact avec sa soeur Nettie et doit apprendre à vivre sans la personne qu'elle aime le plus au monde. Vous l'aurez compris: La couleur pourpre est un vrai mélodrame. Laissant de côté les récits imaginaires pour enfants, Steven Spielberg tape dans le dur de la tragédie. Un choix plutôt audacieux, je trouve.
Le film attire plus de 1,7 millions de spectateurs dans les salles françaises. Aux States, il frise les 100 millions de dollars de recettes. Importants, ces chiffres restent aussi éloignés des plus grands succès "spielbergiens". Le cinéaste subit une déconvenue plus importante aux Oscars 1986. Alors que La couleur pourpre a été désignée candidate à onze récompenses, elle n'en reçoit finalement... aucune ! Bredouilles notamment, Quincy Jones et les onze (!) autres artistes concourant pour le Prix de la meilleure musique originale. Le film méritait-il pareil dédain ? Je ne crois pas. Souvent pointé du doigt pour son pathétisme, il est, c'est un fait, particulièrement larmoyant. Pour autant, il n'y a pas n'importe qui derrière la caméra et ça se voit. Même chose devant: pour son premier rôle, Whoopi Goldberg mène un beau casting, avec notamment Oprah Winfrey et Margaret Avery. Et en surprise du chef: un excellent Danny Glover, à contre-emploi.
La couleur pourpre
Film américain de Steven Spielberg (1985)
Mon titre joue sur celui du livre de Marie Ndiaye, Goncourt 2009. Juste pour info: militante féministe, l'auteur du roman originel s'appelle Alice Walker. Plus que la cause des Noirs qu'il défendra ensuite dans Amistad et Lincoln, le féminisme est le combat humaniste qui intéresse le plus Steven Spielberg dans cette histoire. Le fait alors que la population blanche en soit pour ainsi dire absente finit par sembler anecdotique. Plutôt que de juger le long-métrage quant à son réalisme, autant le voir comme une nouvelle allégorie.
Pour moi la "couleur pourpre" est un des meilleurs films de Spielberg avec "la liste de Schindler" et "l'empire du soleil"
RépondreSupprimerCertains de ces films sont d'aileurs sur mon blog où il n'y a que des photos pour admirer tout le talent de tous ceux qui travaillent derrière les caméras
Bonne fête de la musique!