vendredi 29 mars 2013

L'enfant et les sortilèges

Quoi de plus banal ? Une famille déménage et la petite fille boude vaguement à l'arrière de la voiture. Quand le trio croit être arrivé enfin à proximité de sa nouvelle demeure, elle accepte quand même d'en sortir, le temps de découvrir un vieux parc d'attractions abandonné. Abracadabra ! À peine le temps de voir ses deux parents se ruer sur un repas pantagruélique que la gamine sent le monde alentour se transformer. Son statut d'humain fait bientôt d'elle l'esclave d'une sorcière. Ainsi débute vraiment Le voyage de Chihiro.

Traditionnel ou non, ce conte japonais est une pure merveille graphique. Je crois me souvenir que c'est avec lui que j'ai découvert Hayao Miyazaki et, en dépit d'une oeuvre inégale quant à son intérêt scénaristique, je ne l'ai jamais regretté. De celles que j'ai connues jusqu'à aujourd'hui, Le voyage de Chihiro est peut-être ma création préférée du maître japonais. C'est un vrai rêve éveillé ! L'imagination déborde dans tous les sens, avec toutes sortes de personnages hauts en couleurs. L'intrigue, elle, est un tantinet ésotérique, mais c'est justement l'occasion d'un dépaysement complet. Je ne peux promettre à personne de passer un bon moment, mais une chose demeure certaine: cette histoire-là vous emmènera ailleurs, inévitablement.

Le voyage de Chihiro est généralement très aimé. Dans son pays d'origine, il a été vu par 23 millions de spectateurs et s'affiche aujourd'hui comme le film le plus rentable de l'histoire du cinéma nippon. Récompensé au Festival de Berlin et aux Oscars, il est aussi très populaire en France, où il fut candidat au César du meilleur film étranger. Au tableau d'honneur, je veux citer également Joe Hisaishi, habituel collaborateur de Hayao Miyazaki et créateur de la bande originale, une pure merveille qui m'a transporté une fois de plus ! Sous sa facture classique, ce dessin animé prouve que nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres et que l'émerveillement procuré par l'art peut être universel. Une leçon pour tous les âges.

Le voyage de Chihiro
Film japonais de Hayao Miyazaki (2001)

Jetez à présent un oeil à l'index des réalisateurs: il y a d'ores et déjà trois autres oeuvres du même auteur chroniquées ici. D'autres suivront probablement. Ma préférence ? Elle vise les plus enfantines. Je garde ainsi un excellent souvenir de mon état d'esprit au moment de sortir de Ponyo sur la falaise. J'avais de nouveau 5 ans à peine ! C'est peut-être également parce que c'est le seul que j'ai vu en salle.

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Plaisant, mais pas pour tout le monde ?

C'est possible aussi. Et confirmé à la lecture de "L'oeil sur l'écran".

Une dernière précision...
La référence à Ravel dans mon titre est clairement volontaire.

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