Et dire que certains ont accusé Arthur Penn de révisionnisme historique ! Comment être aveuglé à ce point ? Pourquoi se focaliser sur cette stérile controverse ? Avant même les crédits du générique initial, quand Little big man débute, on découvre son personnage principal en piteux état. Pourquoi attendre un quelconque réalisme d'un film dont le héros est censé avoir 121 ans ? J'ai préféré savourer ce western sans me poser de questions. Il s'y passe de toute façon suffisamment de choses pour ne pas gamberger. Quelques minutes après l'introduction, c'est parti pour deux heures de flash-back...
Dans l'Amérique du 19ème siècle, Jack Crabb est un jeune colon blanc. Partis vers le grand Ouest avec leur famille, sa soeur et lui sont les uniques rescapés d'une attaque d'Indiens. Capturé ensuite par une autre tribu, Jack sera bien traité et assez vite considéré comme un Cheyenne comme les autres. Surprise: le scénario obliquera alors dans une autre direction. Pour échapper à une mort certaine lors de l'assaut d'un groupe de pionniers, Jack se fera reconnaître comme l'un des leurs, abandonnant le nom d'emprunt qu'un vieux homme lui avait donné: Little big man. Moins valeureux qu'il pouvait y paraître de prime abord, le "héros" du long-métrage éponyme fera alors des allers-retours constants entre les peuples. Invraisemblable ? Soit. Le film n'en est pas moins remarquable. Jamais auparavant, je n'avais découvert de production américaine aussi ancrée du côté des "native Americans" et dont le personnage principal n'est pourtant pas un modèle de vertu. Et c'est justement parce qu'il reste très loin des archétypes que Jack Crabb convainc !
Finalement, j'ai envie de vous dire qu'il nous ressemble ! Le ton général du long-métrage surprend lui aussi, du coup. La fresque attendue n'en est pas vraiment une. Au fond bien plus picaresque qu'épique, le long-métrage est parfois étonnamment... drôle. Impressionnant d'opportunisme, Jack Crabb se tire toujours d'affaire. Chaque pas en avant dans la vie le place dans des situations difficiles et cocasses à la fois. Soyez prévenus toutefois que Little big man n'est pas une comédie. Le dernier tiers du film bascule même franchement dans le drame. Qu'importe au fond s'il y a là relecture historique partiale - certains disent d'ailleurs qu'Arthur Penn cherchait une allégorie pour évoquer la guerre du Vietnam. Doucement mais sûrement, ce qu'il nous raconte assène un uppercut à l'estomac. Sur la grande palette des émotions, du rire aux larmes et inversement, il a trouvé en Dustin Hoffman un partenaire remarquable. Je n'oublierai pas non plus ces Indiens, comédiens souvent amateurs: ils apportent beaucoup à cette oeuvre poignante.
Little big man
Film américain d'Arthur Penn (1970)
Le premier film comparable qui m'est venu à l'esprit, c'est logiquement le fabuleux Danse avec les loups de Kevin Costner. L'occasion de constater qu'Arthur Penn a une vingtaine d'années d'avance ! Je reparlerai très prochainement d'un autre western amical avec les Indiens. De par son ambivalence même, celui d'aujourd'hui n'est pas loin du chef d'oeuvre. C'est en tout cas un grand classique que je suis content d'avoir vu. Et donc, oui, vivement le suivant !
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Une dernière petite chose...
Vous noterez que "L'oeil sur l'écran" parle du film également.
Dans l'Amérique du 19ème siècle, Jack Crabb est un jeune colon blanc. Partis vers le grand Ouest avec leur famille, sa soeur et lui sont les uniques rescapés d'une attaque d'Indiens. Capturé ensuite par une autre tribu, Jack sera bien traité et assez vite considéré comme un Cheyenne comme les autres. Surprise: le scénario obliquera alors dans une autre direction. Pour échapper à une mort certaine lors de l'assaut d'un groupe de pionniers, Jack se fera reconnaître comme l'un des leurs, abandonnant le nom d'emprunt qu'un vieux homme lui avait donné: Little big man. Moins valeureux qu'il pouvait y paraître de prime abord, le "héros" du long-métrage éponyme fera alors des allers-retours constants entre les peuples. Invraisemblable ? Soit. Le film n'en est pas moins remarquable. Jamais auparavant, je n'avais découvert de production américaine aussi ancrée du côté des "native Americans" et dont le personnage principal n'est pourtant pas un modèle de vertu. Et c'est justement parce qu'il reste très loin des archétypes que Jack Crabb convainc !
Finalement, j'ai envie de vous dire qu'il nous ressemble ! Le ton général du long-métrage surprend lui aussi, du coup. La fresque attendue n'en est pas vraiment une. Au fond bien plus picaresque qu'épique, le long-métrage est parfois étonnamment... drôle. Impressionnant d'opportunisme, Jack Crabb se tire toujours d'affaire. Chaque pas en avant dans la vie le place dans des situations difficiles et cocasses à la fois. Soyez prévenus toutefois que Little big man n'est pas une comédie. Le dernier tiers du film bascule même franchement dans le drame. Qu'importe au fond s'il y a là relecture historique partiale - certains disent d'ailleurs qu'Arthur Penn cherchait une allégorie pour évoquer la guerre du Vietnam. Doucement mais sûrement, ce qu'il nous raconte assène un uppercut à l'estomac. Sur la grande palette des émotions, du rire aux larmes et inversement, il a trouvé en Dustin Hoffman un partenaire remarquable. Je n'oublierai pas non plus ces Indiens, comédiens souvent amateurs: ils apportent beaucoup à cette oeuvre poignante.
Little big man
Film américain d'Arthur Penn (1970)
Le premier film comparable qui m'est venu à l'esprit, c'est logiquement le fabuleux Danse avec les loups de Kevin Costner. L'occasion de constater qu'Arthur Penn a une vingtaine d'années d'avance ! Je reparlerai très prochainement d'un autre western amical avec les Indiens. De par son ambivalence même, celui d'aujourd'hui n'est pas loin du chef d'oeuvre. C'est en tout cas un grand classique que je suis content d'avoir vu. Et donc, oui, vivement le suivant !
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Une dernière petite chose...
Vous noterez que "L'oeil sur l'écran" parle du film également.
Voir aussi ==> Un homme nommé cheval (A Man Called Horse) film américain réalisé par Elliot Silverstein, sorti en en 1970 ...
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